vendredi 26 novembre 2010

Tumi put the volume up!





La première coupe du monde de l’histoire sur le sol africain a été une franche réussite à tous les niveaux. Mais ce qu’elle a eu de magique, c’est qu’elle nous a permis de découvrir un pays sous de nombreux aspects, qu’ils soient culturels, économiques et sociaux. Bon voilà pour l’introduction en bonne et due forme. Car c’est aussi l’occasion unique pour de nombreux artistes locaux de sortir de l’ombre et de tenter une percée sur la scène internationale. Profitant, de l’embellie générale qui caractérisent ce genre d’évènements, les éditorialistes, TV, nous survendent de nombreux groupes, jouant sur l’euphorie générale pour nous faire croire qu’écouter des groupes sud-africains en pleine coupe du monde « c’est bien, c’est tendance », c’est the son de l’été.
La hype sud-africaine étant assez largement retombé depuis, j’ai décidé de me plonger dans le dernier de l’un des groupes qui le plus était mis sur le devant de la scène durant le mondial sud-africain : Tumi & and the Volume. C’est donc les oreilles dépolluées de toutes influences extérieures que je me suis plongé dans l’écoute des dernières compositions d’un combo que certaines se mettent déjà à comparer à « The Roots » (quand même !). Alors Tumi & Co, pétard mouillé ou véritable révélation ?
Ce qui frappe à la première écoute de l’album, c’est le véritable croisement des genres qu’a opéré le groupe. Nos amis ont décidé de faire dans l’éclectisme et on ne va certainement pas s’en plaindre. Composé de 2 noirs et 2 blancs, le groupe peut se targuer de vouloir représenter l’idéal de cette nation arc en ciel, qui veut briser les barrières entre les races et les genres. Car il ne faut pas se mentir, à par l’icône que représente Johnny Clegg, l’Afrique du sud ne peut pas vraiment se targuer d’avoir promuà la volée des groupes, à l’image de son idéal, multiculturels. Mais la donne pourrait bien changer, avec des groupes comme The BLKS JKS ou justement, Tumi and the Volume.
Revenons-en au disque en lui-même . Pour résumer cet album est un portrait parfait de ce qu’est l’Afrique du sud aujourd’hui. Un disque magnifique et sombre à la fois, qui fait osciller l’esprit entre rêverie et désenchantement. Rêverie, car niveau production, l’album ne souffre d’aucun défaut. Le son de Tumi & the volume, part d’une base hip hop, pour nous transporter vers des sonorités africaines traditionnelles, teinté d’un soupçon de jazz et de rock. Un véritable brassage des influences en somme, à l’image d’un pays à la richesse culturelle et musicale énorme mais qui se cherche encore une identité. C’est là que réside certainement une des forces du groupe. Nous enivrer par une musique où l’on sent bien, où on passe un bon moment, tout en y glissant un message fort sur la réalité sociale et politique de leur pays. Les couplets de Tumi, MC du groupe, tendent à nous ramener au dur quotidien d’un pays déchiré par ses vieux démons que sont la pauvreté et le racisme. Des paroles brutes qui tranchent avec l’euphorie musicale qui se dégage par moment de l’album.
Alors même on atteint certainement pas le niveau de production et de finition de The Roots, la musique de Tumi and the Volume se révèle surement plus accessible pour ceux d’entre nous qui n’ont toujours pas accrochés aux expérimentations et à la musique épurée du groupe originaire de Philadelphie ( oui oui ça existe…). Bref, l’album de la confirmation pour Tumi and the Volume. Avant l’album de la maturité ?

BB