lundi 19 juillet 2010

Déconcertant

-MODE EGOTRIP ON-
Je suis un peu le guest du blog, je sais que mes articles vous manquaient donc je reviens en poster un !
-MODE EGOTRIP OFF-

Concerts, Concerts ! Vous représentez une partie de mes dépenses, tâchons de rentabiliser des moments de ma vie impactant négativement ma vie.
Je vais faire un article certes léger dont la valeur de rappel est pourtant très importante selon moi. Je précise que je me restreins au champ rap/soul sur ce coup pour rester dans le DAS de M. Z.

Aujourd’hui, j’en viens à me poser cette problématique :
Pourquoi les concerts sont-ils encore la vitrine la plus avantageuse pour un artiste ?

Bien que ces derniers ne soient pas par essence accessibles à tout porte-monnaie, il demeure à ce jour le moyen numéro un de mieux comprendre l’univers d’un artiste, mieux percevoir son univers musical (si celui-ci a assez de sous pour se payer un décor digne de ce nom par exemple voir mon P.S.).

Mon choix est de télécharger l’ensemble de ma musique disponible pour bien des raisons.
-Prix du disque élevé pour un album bien souvent inégal, musique essentiellement mp3 (pas trop envie de me balader avec un Walkman…).
-Qui dit goût prononcé pour une musique particulière, dit raréfaction de la source et donc CD import à 27 euros, sauf pour digger averti.
-iTunes me botte encore moins, cela ne plaît pas de nourrir les campagnes certes efficaces mais ô combien exagérées de M. Jobs/maisons de disque, alors que les artistes n’en vivent pas très bien non plus.

J’estime cependant me rattraper par mes nombreux concerts et manifestations destinées aux artistes que j’aime ou veux mieux connaître.Les revenus liés à l’arrivée de l’artiste, souvent venant à l’étranger (il faut le reconnaître) pour les raisons évoquées dans mon précédent article sur la mort chroniquée du rap français, sont suffisamment conséquents pour que je puisse dire sans gêne que j’aide à faire évoluer dans l’industrie, les artistes bons/très bons/exceptionnels.
Un article suffisamment clair pour savoir que les tournées permettent de vivre encore mieux de ses albums/singles :
http://jamtopia.com/blog/top-10-highest-earning-concert-tours-of-2008/

Souvent, des personnes auxquelles j’accordais un crédit ont vu leurs côtes s’évanouir de par leur piètre performance ou le peu d‘attachement que ces derniers ont voulu mettre en exergue (je pense à MF Doom ou Sa-Ra Creative Partners venus sans Shafiq Husayn).
A tout bon (pas Jacques ahah) performeur, le mérite revient très souvent et il est un moyen de consolider sa base de fans (Oxmo disserte dessus) voire de l’étendre lorsque l’on pense aux nombreux festivals ; carrefours de style musicaux pour élargir la clientèle et donc les revenus.
Exemple : Nessbeal se retrouve dans le même festival qu’un Chris Cunningham à Dour, cette année.
Difficile d’être plus explicite.

D’ailleurs, les Américains l’ont compris assez vite, ainsi nous dénombrons bien des évènements gratuits ou concerts à bas prix sur la scène bourgeonnante new-yorkaise.
Ex : Gil Scott Heron + Common à Central Park, il y a de cela une quinzaine de jours…

Pour bien des raisons, on ne verra pas cela de sitôt à Paris : niveau de vie élevé, artistes les plus souvent étrangers donc frais de déplacement, plus cadre assez contraignant (clubs qui ferment pour des raisons de tapage nocturnes, etc.).

Quelques cas pour comprendre qu’un artiste de talent qui sait se vendre sur scène aura au moins le retour des spécialistes et un succès d’estime :
-Blu a pourtant un talent conséquent mais sa timidité scénique fait qu’il n’atteindra pas les ambitions qu’il pourra viser en toute légitimité…
-Gonjasufi est par exemple certes un chanteur de bonne facture mais un rappeur de piètre qualité, mais sa performance m’a convaincu pour l’univers qu’il a su vendre, son énergie et l’énorme guest/hype man que représente Gaslamp Killer (tous deux chez Warp). Sa cote est d'ailleurs montante grâce à un ovni en plus d'une tournée remarquée.

L’aspect qui nuance mon raisonnement est que pour faire de la scène, il faut déjà posséder une quelconque renaissance… Mais, il est cependant possible de se battre en marge de celle-ci et de développer sa capacité à convaincre un public.
En dehors du mouvement HH, des personnes comme Lady Gaga, P!nk, Keziah Jones (pas de lien, chanter dans le métro parisien pendant des années est une perf') se sont produits devant de nombreux scènes vides ou atypiques avant de connaître le succès/être détectés et sont d’incroyables performeurs.
NB : Attention pour la première surtout, je parle en terme de performance pure pas musicale.

Quels référents pour un bon concert ?
Après un ressenti donné lors du récent passage à Paris de Bilal (Oliver pas Cheb ahah), je me suis demandé ce qui fait un bon concert d’un mauvais.
Ma réflexion m’a mené à plusieurs paramètres :
-l’énergie/charisme de l’artiste sur scène est le premier paramètre
-le répertoire
-la scène
-le supporting cast (band, ingénieurie son)
-le décor
Pour le rendre exceptionnel :
-tous ces paramètres à leur paroxysme plus des guests ou une configuration exceptionnelle (A Suite for Ma Dukes par exemple) que donnerait une collabo dans un supergroupe ou entre deux artistes aux registres opposés.
-le contexte historique joue aussi mais on est très peu enclin à le vivre (je pense au concert de Bjork en Chine qui lâche un "free Tibet" sur Declare Independance).

Merci de parfois prendre en compte le premier paramètre avant de juger le reste car celui-ci permet de ne pas discerner correctement la performance du concert.
Selon moi aussi, beaucoup viennent sans avoir "réviser" un minimum la discographie de l’artiste…
Cela permettrait de gommer/de mieux dominer le second paramètre qui est inextricable du premier pour jauger un concert.

Aly

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