mercredi 2 février 2011

Oh, My NOLA !


Ces derniers temps, la ville de la Nouvelle Orleans est de retour au premier plan.Bien aidé il est vrai par le succès de la série Treme réalisé par le réalisateur de The Wire, David Simon.
5 ans après Katrina, ce haut lieu de la culture noire-americaine retrouve un semblant d'emballement médiatique. Récemment, c'est France 2 qui dans son édition de 13h15 faisait un focus sur la ville de Louis Armstrong.

Dans ce reportage, on n'apprend rien de transcendant sur cette ville au bouillonement artistique pourtant incroyable.
En effet, se plonger dans le style musical de Big Easy, c'est couvrir toute l'histoire de la musique noire-américaine. Commençons par Scott Joplin, maitre incontésté du ragtime une musique annonciatrice du jazz qui a court dans les rues de N.O dès la fin du XIXème siècle jusqu'au année 20.
Enchainons avec le style New-Orleans incarné par le célèbre Louis Armstrong, le méconnu Jelly Roll-Morton ou le "frenchy" Sydney Bechet à partir des années 30.
Nous voici désormais dans les années 50-60 et Fats Domino retourne l'Amerique et le reste du monde de son rhythme and blues.
Achevons note voyage temporel par le gangsta rap des Hot Boys (premier groupe de Lil Wayne qui est également originaire de NOLA).
La liste aurait pu être plus longue tant l'histoire de la Nouvelle Orleans est riche en artiste ayant marqué la musique.

Pourtant loin de se contenter de ce titre honorifique(contestable?) de lieu de naissance du Jazz, NOLA fait montre d'une créativité sans cesse renouvelée.
Galvanisé par cet énorme héritage musicale qui a poussé les habitants et musiciens de NOLA à se battre pour la sauvegarde leur ville, le mouvement hip hop local a crée dans les années 90, un courant simple et représentatif de l'esprit Big Easy : Le Bounce Dance.




Cette danse comportant des pas de lockin' ou de popin' est spécifique à NOLA.
A l'instar du fameux C-Walk californien, le Bounce Dance a sa propre musique. Mélange de Rap et de Dance survitaminé ou remix ultra péchu de titre déja existant, le Bounce Dance n'a pas vocation a être considéré comme un courant à part entière.
Les artistes "Bounce" sont reconnus au sein de la ville et de l'état de Louisianne mais leur notoriété atteint rarement le niveau national. Autrement dit, peu de chance que vous attendiez parler de Magnolia Shorty (Artiste majeur de la Bounce Music), ancienne de No Limit Records décédée récemment, de Sissy Noby ou Big Freedia.
Pourtant, un(e) artiste comme Freedia fracasse les codes et mérite de se retrouver sous le feux des projecteurs.
Ne serait-ce que pour le symbole qu'il représente face à l'homophobie latente au sein du mouvement hip hop (Sexion d'Assault si tu me lis!).
Voici un court reportage sur le Bounce Dance avec un éclairage tout particulier sur Big Freedia "Queen" autoproclamée de la Bounce Music.



Petit teasing en passant, un article traitant entre autre de Freedia et de l'homophobie dans le Hip Hop est à venir rédigé par le toujours très affuté Nicolas.
Pour terminer, petits extraits vidéos d'artistes Bounce en commençant par Magnolia Shorty. Premier son à la qualité un peu dirty mais représentatif du style Bounce.




Toujours Magnolia Shorty avec un titre " Monkey On That Dick" assez poétique.



Un live de Choppa pour terminer. Attention, il faut s'accrocher !



Aujourd'hui, le renouveau du mouvement Bounce va de paire avec la résurrection de la ville. Il est important pour une ville comme NOLA de continuer à créer.
Ce processus créatif est inscrit dans les gènes de cette ville et cette tradition ne doit-jamais se perdre. Elle fait rêver des milliers de musiciens et amateurs de musique à traveers le monde et constitue le plus beau trésor de cette ville unique.
Il est d'ailleurs tout aussi important que les Hornets (l'équipe NBA de Nola) et son leader Chris Paul reste à la Nouvelle Orleans. C'est par des choses aussi futiles en apparence que Big Easy s'assure un semblant de survie.
Que l'on soit américain ou non, fan de jazz ou non, on ne peut que souhaiter que ce centre culturel historique ne disparaisse pas.
Si c'était le cas, c'est tout un pan de l'histoire musicale MONDIALE qui viendrait à disparaitre...

Zayyad

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