Je l'ai déja écrit mais 2009 a sonné à mes oreilles comme un morne désert. Après le mirage Q-Tip fin 2008, mon enthousiasme est retombé aussi surement que la cote d'amour de l'équipe de France. Il faut se rendre à l'évidence, la traversé du désert du Hip Hop est ammené à durer.Néanmoins comme dans tous les déserts, certaines fleurs parviennent à éclore. C'est ce qui les rends encore plus précieuse. Flying Lotus est de cet espèce.
Après ce jeu de mot très mal emmené, resituons brièvement le personnage.
Flying Lotus est issue de la scène indépendante californiene, scène qui a vu emmerger ces dernières années une flopée de compositeurs/ producteurs aussi doué qu'inclassable. Ces artistes ont pour nom Deadalus, Nosaj Thing ou le Glitch Mob.Chacun a leur manière, ces artistes représentent le Hip Hop d'aujourd'hui.Une influence essentielle mais non suffisante. Une influence qui doit être nécessairement couplé à d'autres pour donner du sens à la musique.
Prenez Flying Lotus. On parle là d'un type capable de produire sur le dernier album du très estimé jazz singer Jose James, capable de réaliser des mixs electro/glitch de haute volée avec son pote Nosaj Thing ( disponible sur le site Brainfeeder.com) et de signer des productions et remixs hip hop sur les albums hip hop les plus cotés.
Tant de talent attire fatalement la lumière et de toute cette scène, Fly Lo est l'artiste le plus en vue. Ces sorties ont toutes été couronnées d'élogieuses critiques et le petit mais influent milieu nerdy en a fait son héros. Porté par le prestigieux label WARP, on peut parier que la hype autour du bonhomme n'est pas prête de retomber.
Cependant si le succès d'estime est incontestable, le succès auprès du grand public est lui plus hypothétique. Contrairement au artistes d'ED Banger ( pour ne citer qu'eux) qui privilégie une musique easy listning,sorte d'electro hop survitaminé, la musique de Flying Lotus est difficilement accesible même pour les plus auditeurs avertis.
Ainsi l'album Los Angeles sortie en 2008 a dans un premier temps débousolé les fans à la première écoute.Comme l'évoque cette chronique, on peut facilement se laisser décourager par le foisonnement de son que contient cet album. Flying Lotus y pousse ces expérimentations à un très haut degré et il est impossible d'integrer toutes les subtilités de ce bloc brut en quelques écoutes. Même l'objectif de ces quelques morceaux restent obscurs. Mais ou Flying Lotus veut-il en venir ?
Pour ma part, après deux mois d'écoutes désespérées, je m'appretais à m'avouer vaincu par le disque. Il allait vraisemblablement rejoindre la longue liste des oeuvres que je ne suis pas encore prêt à apprécier lorsque je suis tombé sur LA clé.
Le kit de montage Ikéa de ce Los Angeles. J'ai lu LA Story de James Frey.
Soyons clair, ce roman n'a rien d'exceptionel. Dans toute l'histoire de la littérature, il doit surement y avoir des centaines de romans sur la cités des anges dont d'immenses classiques qui échappe au champ de ma culture limitée.Cependant, ce L.A Story possède à mes yeux deux qualités. La première est d'être tombé dans mes mains au bon moment. La seconde est d'offrir au lecteur un aperçu de l'état d'esprit qui anime cette ville si particulière.
En effet, la plume de James Frey est semblable au highway de L.A. Elle se veut rapide mais est emcombré par toute une galerie de personnage qui se battent pour exister. Des personnages d'une extrème diversité qui néanmoins partage une même réalité. Tous sont habités par cette ville pour le meilleur et pour le pire. Ici, on passe du rêve au cauchemar, de l'ombre à la lumière et vice verca. Au fond il n'est question que de cela. Los Angeles est ce fil parcouru par quelques millions de funambules se demandant de quelles côtés ils vont basculer.
Ce sont ces funambules que nous décrit James Frey dans L.A Story et l'album de Flying Lotus en est la bande son. Ou vice verça peu importe.
Dans ces sons plus que saturés, je visualise ces immenses embouteillages qui encercle L.A. La saturation est parfois proche de la cacophonie. Insoutenable mais on se doit d'écouter jusqu'au bout car on ne sait jamais à quelle moment une nappe, une voix ou une boucle d'une harmonie folle viendra récompenser notre attente.
L'ambiance est lourde, pleine de menace comme cette ville où le pire arrive bien vite. Et puis, il y a ces instants de fulgurances plein de luminosité. Comme une star que l'on aperçoit brièvement sur Beverly Hills. Ombre et lumière.
On retrouve également une variété dans les compositions qui n'est pas sans rappeler les multiples personnages(et caractères) de James Frey. La très brillante chronique de l'Indie Rock Mag l'explique bien mieux que moi.
En couplant ma lecture et l'écoute du disque, je me suis rendu compte d'une chose. Je n'aime pas ce disque tout comme je n'aime pas Los Angeles. Pour moi, Los Angeles c'est Kobe Bryant avec la tenue des Lakers. Un mythe porté par un type géniale mais détestable.Une fascinante ville sans intêret où la petite parcelle de lumière fait oublier le chaos environnant.
En écoutant ce disque, on est comme ces milliers de gens qui débarquent à L.A à la poursuite de leurs rêves et de cette lumière. Nous aussi on la cherche cette foutue lumière, dans cette complexe construction sonore. Seulement Fly Lo la distille avec minutie et nous emmène là où il le souhaite. Dans les entrailles obscures, les ruelles tordues,les coins paumés. Dans la violence des gangs qui s'entretuent, dans l'ivresse et la légereté qu'offre cette ville, la drogue qui circule, le sexe omniprésent et ce bruit...
On plonge dans ce capharnaeum à la recherche de je ne sais quoi et ceux contre notre gré.Mais n'est ce pas là, la marque d'un grand artiste que d'aller contre la volonté de son auditeur et de lui imposer sa musique ?
vendredi 24 septembre 2010
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