vendredi 11 septembre 2009

Nous, c'est le son !

Nous aussi on veut grailler. Nous aussi on sait faire des encarts avec des textes tirés par les poils de mammouths. La différence, c’est que sur le Link: on met le son qui nous plait et ça s’entend !
Démonstration, quand les artistes du Bordel donnent dans le teaser, ca donne du Badbot venue d’une contrée proche d’Alpha du Centaure ou Orion.. J’sais plus vraiment où, j’ai paumé mon guide du Routard interstellaire.
Blague pourrie à part, le morceau de Badbot botte bien pour le coup (oh oh) avec un remix de l’ultra classique (si vous avez eu une enfance et une télé) du Belsunce Breakdown de Boog. Ce remix efficace annonce un album-concept qui arrive pour bientôt.



BadBoT-Rencontre du 1er Type(Belsunce Breakdown Remix)

Grezou quand à lui poursuit sur sa lancée avec un album déjà prêt et qui s’annonce pour le moins éclectique. Schizophrène (le nom du projet) dévoile les multiples facettes musicales de son auteur. Le premier extrait intitulé « Jamais » est disponible sur le blog de Grezou mais aussi sur le Link.

Grezou feat Phab -"Jamais"

Tout ces artistes affiliés Bordel Inc® sont à suivre dans ces billets avec des interviews et des préviews d'album. Alors tu vois, ca coûte pas cher de bien écouter !

Z.

mardi 25 août 2009

Banlieuz'Art Revival

Banlieuz’Art est un festival mené par des jeunes étudiants de l’association Start ISC qui a pour but, entre autre, d’aider de jeunes artistes à se découvrir. Développé avec une certaine Laurence Vertueux, ce projet dont je suis plutôt fier m’aura beaucoup apporté. Il était donc naturel que je garde un œil sur les différents artistes ayant pris part à ce projet car Bordel Inc se batit clairement sur l’expérience Banlieuz’Art. Si j'ai choisi, encouragé et produit ces différents artistes, c’est bien que je suis fan de leur travail et convaincu de leur talent. Rien de plus normal donc que Bordel Inc leur file un coup de main et qu’on les retrouve dans ces gribouillis de pages.
En attendant la futur compile Banlieuz’Art, coup de projecteur sur l’actualité de chacun. Aujourd’hui, les deux Ex tauliers de la section chant de BZ, j’ai nommé Andrew H et Joe Lucide.


Après avoir secoué l’Espace Jemmapes à coup de morceaux électriques, nos deux Mc’s sont plus décidé que jamais à se lancer en solo. En solo ne veut pas dire forcément séparation puisqu’un projet commun est également prévu. Autrement dit, l’actu est plutôt chargé pour les deux compères à en croire Joe Lucide.
« Actuellement je bosse sur mon solo pour lequel j’ai enregistré quelques morceaux [dont le fameux morceau éponyme Joe Lucide] et on bosse avec Andrew sur notre projet clan Babtou Timal .L’album sera un mélange de rap avec une touche de ragga apporté par Andrew.Les textes sont conscient et abordent des thèmes originaux. On veut vraiment transmettre un message. On a aussi convaincu un magazine [Nos Arts] de faire notre portrait et je devrai apparaitre sur une compile qui sortira d’ici fin Décembre ». Et le solo dans tout ca ? « Pas encore de nom mais ca va être lourd ! J’ai déjà commencé à enregistrer »
Pour juger sur pièce, un nouveau myspace a vu le jour pour présenter les deux ex trublions de BZ : http://www.myspace.com/andrewhjoelucide

En plus comme on n’est pas chien et si t’as la flemme de cliquer, un morceau en preview est disponible ici.
Nous Chez Bordel Inc, on apprécie le dynamisme et la motivation, l’humour décalé et la complémentarité des deux Mc’s. Donc qu’un seul mot à dire, SUPPORT !

Zayyad

lundi 17 août 2009

L'attaque des Clones



01. W.A.R.R.I.O.R.
02. We Know All About U
03. Story Of St.Ockwell
04. The Muzik
05. In G.O.D We Trust (Gold, Oil & Drugs)
06. Bone Of My Bones
07. Guess We’ll Always Have NY
08. Im Ur Future X Wife
09. Smiles & Cyanide (feat Ms Streamz)
10. When It Rains
11. Don’t Fart On My Heart

« Oh Putain ils ont cloné Santigold !!! Ils lui ont filé un petit paquet d’ecstasy, lâchée dans les rues de London et au final ca a donné Ebony Bones ! »
Si on voulait être réducteur et de mauvaise foi, on aurait résumé Ebony Bones comme ca. Vous auriez regardé la pochette, écouté Guess We'll always have NY .Vous auriez approuvé et tracez votre chemin. Cela aurait donné lieu à la chronique la plus courte de l’histoire et peut-être une place au Guinness des records pour son auteur.
Seulement Ebony Bones est un peu plus que la version cloné de Santi. C’est ça version 2.0 !
Plus brute et attifée comme une Paris Hilton ayant trouvée le chemin de sa salle de bain à 20 ans (notez la coiffure en forme d’os !), on est forcément attiré par le phénomène. Là où Santigold emmenait un torrent d’énergie, Ebony vous emmène une tornade. Normal pour une jeune fille se revendiquant du Post Punk et qualifié de « Beyonce Punk » pour sa capacité à secouer les scènes du monde entier.

L’introduction du fameux W.A.R.R.I.O.R annonce d’emblé la couleur. Une annonce à provoquer l’infarctus chez mamie, un riff de guitare bien venu et une voix dangereusement familière. Pour ce titre, Ebony verse dans le classique. La démarcation (ou le charme parce qu’il faut reconnaitre que je l’aime bien hein ?) n’opère qu’après coup. Elle opère au moment ou Ebo’ commence à nous faire danser des claquettes dans une ambiance des plus oppressantes ( We know all know about you).

Et si elle savait vraiment tout après tout ?

Elle sait à coup sûr comment faire remuer dans les chaumières avec les toniques Story of St Okwell et The Muzik. Tout l’album est globalement dopé à la folle énergie de la petite anglaise. Capable avec une trompette pitchée et une histoire de pluie, de vous retourner le crâne (When It Rains), de désespérer la gente masculine sur une ambiance minimaliste (Im Ur future X Wife).Ou peut-être préféré vous une ambiance Spank Rockienne avec une Ms Streamz qui n’est pas sans rappeler Amanda Blankkk.. Partout on est bousculé par cette musique et ces chœurs tantôt angoissants ou énergisants. Si vous ne souhaitez pas vous endormir: oubliez la Red Bull et testez Ebo’ Sound ! (petite diatribe anti Red Bull casé et don de publicitaire detected !)

Pour conclure on peut dire que cet album offre à boire et à manger. La personnalité de cette future grande artiste ne peut laisser indifférent. Et son Swag comme on dit maintenant ne pouvait qu’avoir sa place dans ces colonnes. Comme dit Rémi, ça mettra un peu de couleur à ce foutu blog avec sa jolie pochette !


Zayyad


vendredi 14 août 2009

Wu Tang Clan : Chamber Music




1. Redemption
2. Kill Too Hard [feat. Inspectah Deck, U-God and Masta Ace]
3. The Abbot [feat. RZA]
4. Harbor Masters [feat. Ghostface Killah, AZ and Inspectah Deck]
5. Sheep State [feat. RZA]
6. Radiant Jewels [Raekwon, Cormega and Sean Price]
7. Supreme Architecture [feat. RZA]
8. Evil Deeds [feat. Ghostface Killah, RZA and Havoc]
9. Wise Men [feat. RZA]
10. I Wish You Were Here [feat. Ghostface Killah and Tre Williams]
11. Fatal Hesitation
12. Ill Figures [feat. Raekwon, M.O.P. and Kool G Rap]
13. Free Like ODB [feat. RZA]
14. Sound The Horns [feat. Inspectah Deck, Sadat X and U-God]
15. Enlightened Statues [feat. RZA]
16. NYC Crack [feat. RZA]
17. One Last Question…



Le Wu Tang est une institution dans le monde du Hip Hop. Impossible de passer à coter de son aura. Comme tout monument qui se respecte, la bande à RZA a lancé depuis quelque temps une opération de ravalement sur le son « made in Shaolin ». Non sans quelques dissensions au sein du crew (voir les interviews de Raekwon après la sortie de 8th Diagrams).
8th Diagrams avait été justement un pas en avant dans le son RZA avec une tripoté de musicien au coté des rappeurs du Wu Tang pour un album qui au final aura laissé un gout mitigé au fan de la première heure. C’est donc avec surprise que l’on a appris la sortie de ce Chamber Music programmé seulement quelques mois plus tard.

Tout d’abord, rectifions d’emblée, cette album n’est pas un album du Wu Tang Clan mais un projet solo de RZA invitant des membres du WU et d’autres Mc’s prestigieux (Sean Price, Cormega, Havoc …)
RZA qui confirme par ailleurs ici la nouvelle direction prise par ces productions. Résolument tournée vers des morceaux joués par le groupe The Revelations, la production se veut néanmoins toujours aussi sombre. Un retour à la source qui cette fois devrait plaire au fan de longue date. De nombreux interludes tirés de films d’art martiaux et une ambiance comme seul le Wu peut en produire. La présence des musiciens renforçant encore un peu plus les ambiances oppressantes dévoilées morceaux après morceaux.
Flagrant sur des morceaux comme Sound of The Horns ou Radiant Jewels, cette présence peut aussi donner une allure plus chaude sur des morceaux comme I Wish you were here (dont le sample a déjà été utilise par Kayne).


Autre grande satisfaction, le retour en grande forme d’Inspectah Deck et de Raekwon qui sur ces mêmes « Sound of The Horns » et « Ill Figures » montrent qu’ils en ont encore sous le pied.
Au rang des déceptions, la petite prestation de Ghostface Killah et l’absence de Method Man et Gza qui à mon sens auraient donné une autre dimension à l’ensemble.
Au final cette album s’avère être plein de promesse. Des Mc’s retrouvés et un son en plein renouvellement.. On demande néanmoins à voir sur la durée car Chamber Music comporte pas moins de 7 interludes sur 11 titres. Un peu court pour se prononcer. On attendra pour se faire un avis définitif. Peut être pour le prochain album de Raekwon prévue le 11 Aout…

Q&Z

samedi 18 juillet 2009

"RIP" Mickael Jackson

Chez Bordel Inc, on aime être chiant. C’est comme une seconde nature. On aime crier au loup alors qu’il n’y a pas matière. C’est viscéral. Le dernier exemple en date ? Le décès de Mickael Jackson.

Depuis le 25 Juin 2009, le monde pleure le King Of The Pop. Son apport à la musique est unanimement loué et ce jusque dans les médias qui ont contribué à le salir.
Les JT font leurs gros titres sur les circonstances de sa mort, les comptes Youtube fleurissent de vidéos hommages et l’écoute de musique sur Deezer et autres supports Internet explose…
Tout ceci est normal qui plus est pour une star mondiale comme Mickael Jackson. Néanmoins je ne peux pas m’empêcher de regarder cela avec un certain dédain.

Pour des pseudos fans de Mickael Jackson prompts à afficher un « RIP » et à se dire traumatisés par l’annonce de son décès, la connaissance du répertoire du défunt et de son œuvre est plutôt limitée. Mis à part quelques hits intemporels qui font de lui le plus grand vendeur de disques de l’histoire, qui peut se targuer dans notre génération « online » 87 d’avoir écouté un album entier de Mickael Jackson ? Qui peut expliquer à l’aide d’arguments musicaux tangibles pourquoi et en quoi il était un vrai génie ? Pas grand monde apparemment. Il s’avère que la plupart des membres de notre génération sont dans mon cas. Ils ont des souvenirs de Hits qui ont marqués leur jeunesse ou ont été pour certains éduqué musicalement grâce à sa musique mais ils n’ont aucune connaissance véritable de l’œuvre de l’artiste. A mon sens, une poignée de hits et de vidéos ne permettent pas et ne permettront jamais de rendre compte de la portée d’un artiste ou de comprendre son œuvre.

Alors pourquoi ce déluge d’émotion sirupeuse parfois proche du ridicule ?
On connait tous au moins une chanson du King of Pop. On a tous tenté un Moonwalk pourri dans le salon après avoir poussé les meubles. On s’est tous touché les testicules en poussant des cris efféminés. Il est donc normal de s’estimer touché par la mort de quelqu’un qui nous a inconsciemment marqué… De la à se dire abattu, traumatisé il y a un monde que seul les fans inconditionnels et les médias pouvaient franchir… Et ils ne se sont pas gênés.

Passons rapidement sur la place ENORME accordée à ce décès dans l’actualité. Tellement énorme que les médias eux même se sont rendu compte de la surexposition qu’ils offraient à cet événement.
Non le plus choquant finalement, c’est la masse d’information stérile dont on nous a abreuvés pendant une quinzaine de jour. Des documentaires insipides où l’on passait en boucle les mêmes vidéos, pour dire les mêmes banalités sur un personnage qui est tout sauf banal. Le matraquage de clips offert par nos magnifiques chaines du câble qui s’en donnaient à cœur joie.. Bref c’était la course au grand n’importe quoi. Pour réussir à capter des informations intéressantes pour les ignorants que nous sommes sur le sujet, il fallait donc soit être branché à sa télé et se taper les masses de docus inutiles en espérant tomber sur un truc captivant dans le lot ou avoir comme moi un maximum de chance.

En allumant la TV jeudi dernier, je suis tombé sur LE docu à mon sens traitant de l’évolution MUSICALE de Mickael Jackson. Sans rentrer dans les détails, on y apprend des choses très intéressantes sur MJ et sur Prince mais aussi sur toute une époque musicalement très riche. On y voit les stratégies complètement différentes de deux artistes phares d’une époque charnière. En effet c’est à cette époque que la musique devient une industrie avec ces codes et ces contraintes. Comment ces deux géants se sont adaptés à ce nouveau monde. C’est ce que cet excellent documentaire, Mister Jackson et Docteur Prince tente de montrer. Il est notamment appuyé par de nombreux témoignage qui rendent l’ensemble très vivant. Pour les intéressés, le documentaire a été diffusé sur Arte le Jeudi 9 Juillet. Il doit encore être en ligne sur le site Arte.

Pour clore ce billet et montrer qu’on est vraiment chiant et tatillon, citons un article de l’Express qui nous fait mentir et qui en même temps nous fait plaisir. Il montre que les gens ne sont pas dupes et continuent d’aimer vraiment la musique. Quelque part notre opinion s’en trouve confirmer !

« Trois semaines après sa mort, Michael Jackson reste en tête des ventes de disques aux Etats-Unis. Un million cent mille copies de ses albums se sont écoulées la semaine dernière et son "best off" intitulé "Number Ones" trône pour la troisième semaine consécutive au sommet des "charts", selon la compagnie Nielsen SoundScan ». (Reuters/Tobias Schwarz)


Zayyad

PS : Egalement pour ceux que ça intéresse de se plonger dans le son Mickael Jackson, une introduction plus qu’intéressante réalisé par une autre légende j’ai nommé Mr DJ Premier.
ca se passe ici : http://djpremierblog.blogspot.com/

jeudi 16 juillet 2009

Hadopi Selon les indés ..

Parcourant le net , je suis tombé sur le site wegofunnk.com sur une lettre ouverte rédigée par les acteurs indépendants du milieu de la musique sur la fameuse loi Hadopi.
Il est intéressant de lire l'avis d'acteurs du milieu d'autant que les acteurs en question représentent la partie la plus précaire et la plus innovante de la profession. J'attire juste votre attention sur le passage sur Deezer.....



Par Philippe Couderc, président de la Feppia (Fédération des producteurs et éditeurs indépendants d'Aquitaine, 22 labels adhérents) et Eric Petrotto, président de CD1D, fédération nationale de labels indépendants (100 labels adhérents – www.cd1d.com


Lettre ouverte à Mesdames et Messieurs les députés,

Alors que la loi « Création et Internet » revient au Parlement, nous, producteurs indépendants de musique, voulons vous interpeller en apportant un éclairage radicalement différent de celui généralement promu par les grandes compagnies du disque.

Les producteurs indépendants de musique (communément aussi appelé labels indépendants) sont aujourd’hui plus de 600 en France et cumulent plus de 3 000 productions par an. Ils sont très souvent de toutes petites structures (SARL, scoop, association) comportant de 0 à 5 salariés en moyenne. Pour paraphraser le Syndicat de l’artisanat, ils sont aujourd’hui la plus grande maison de disques de France, produisant 90% de création originale, soit généralement les première, seconde ou troisième œuvres d’artistes de tous horizons et de toutes esthétiques musicales. Très souvent hors des sentiers battus, ils représentent la véritable diversité culturelle que ce pays se flatte à raison de défendre. Sans eux, les Dominique A, Yann Tiersen, Ogres de Barback, High Tone... n’auraient jamais débuté (la liste pouvant être longue). Aujourd’hui, cette liberté de créer est menacée, car la majorité de ces structures indépendantes est au bord de l'asphyxie.

Les labels indépendants sont partagés quant à cette loi. Pourquoi ? Parce qu’au fond, si elle rappelle le droit inaliénable des ayant droits à être rémunérés, elle en oublie la réalité vécue par des milliers d’artistes et de producteurs, en même temps qu'elle pose de vraies questions sur les libertés individuelles.
Pour les acteurs indépendants, les conditions de travail n'ont jamais été faciles et idéales, crise ou non. Mais la dévalorisation constante de la musique orchestrée par les majors a rendu ces conditions difficilement tenables aujourd'hui. Dès 2006, la mort annoncée (pour 2010) du CD, par une presse n’écoutant que les poids lourds de l’industrie musicale, a précipité cette chute du marché et conforté un large public dans la totale dévalorisation du support. Non seulement il n’en est rien, mais encore aujourd’hui, le physique représente près de 90% des ressources des producteurs indépendants. Mais dans un pays qui a laissé détruire son réseau traditionnel de disquaires au profit de chaînes omnipotentes, ces ressources traditionnelles chutent désormais, sans que le numérique vienne à les compenser. Et il y a, malheureusement, fort à parier qu’il n’en sera jamais ainsi.

La politique de fuite en avant des majors a très largement contribué à la dévalorisation de la musique.
Par un discours inique contre le public, désigné comme voleur potentiel avant d'être amateur de musique, les majors ont radicalisé le phénomène, en développant en même temps une politique de prix cassé qui cherche à condamner le physique (moins rentable pour eux que le numérique). Après avoir bradé leur catalogue dans des offres parfois aberrantes (accès à l'ensemble d'un catalogue à volonté pour le détenteur de telle carte bancaire par exemple), les majors adoubent des sites de streaming tel Deezer.

Deezer est non seulement une escroquerie, mais surtout le dernier degré de la dévalorisation de la musique.


– Deezer a fondé son succès sur la gratuité totale d’écoute de musique piratée. Il est paradoxal que les majors du disque aient depuis tant d’années vilipendé les internautes pour adouber une société commerciale qui aujourd’hui encore propose du contenu piraté.

– Deezer n’est pas une radio. En effet, avec Deezer, vous choisissez d'écouter ce que vous voulez, quand vous voulez, autant de fois que vous voulez, là où vous le souhaitez. C’est une discothèque à distance écoutable depuis n’importe quel ordinateur ou téléphone mobile (type i-Phone). Contrairement à une radio qui diffuse un programme choisie par ses soins.

– La rémunération de Deezer aux producteurs est ridicule et inadmissible : 24 185 écoutes = 22,85 euros.

– Mais surtout Deezer avalise auprès du public l’idée que la valeur de la musique est égale à 0. Et c’est peut-être cela le plus grave, car rien ne le justifie.

– Si l’internaute grâce à Deezer peut se construire gratuitement sa propre discothèque consultable à volonté, pourquoi dès lors achèterait-il de la musique sur les sites de téléchargement légaux ?

– Enfin, on propage l’idée que Deezer favorise la découverte par l’internaute de nouveaux artistes. Il n’en est rien dans la grande majorité des cas. Aujourd’hui, les producteurs indépendants vendent toujours moins de disques et ne constatent pas une augmentation du public venant voir leurs artistes en concerts. Il y a bien d’autres moyens de découvrir de la musique via par exemple les réseaux sociaux type Myspace.

Avec Deezer, les majors du disque abattent la valeur de la musique au profit d'une rentabilité à court terme (combien Deezer a-t’il acheté sa « légalisation » par Universal ? Quel est la rémunération de Universal et quelle en est la répartition Universal / artiste Universal ? Les majors du disque construisent leur rentabilité de groupe puissant sur le dos des producteurs indépendants que nous sommes et dont ils font peu de cas.

A cela, nous devons remarquer qu’à aucun moment il n’est fait état de la responsabilité lourde que portent les fournisseurs d’accès à Internet (FAI) dans la situation actuelle. Les FAI ont construit leurs réseaux, communiqué dans leurs campagnes publicitaires et acquis leur clientèle grâce à un contenu musical qui ne leur appartenait pas. Car à quoi bon souscrire du haut débit pour recevoir de simples courriels ? De télévision on ne parlait pas il y a encore quelques mois de cela, c’est donc bel et bien essentiellement la musique qui, avec le cinéma, a été le terreau du développement de l’internet commercial. Ces fournisseurs d’accès n’ont, à ce jour, jamais reversé le moindre centime à la musique. Au contraire, ce sont les chaînes de télévision publiques qui sont désormais en partie financées par une taxe versée par les FAI, par la grâce d'une décision politique.

Le débat doit aujourd’hui changer de nature et poser les vraies questions.

– assigner en justice de façon systématique (et collective) les sites faisant commerce de nos contenus en toute illégalité,

– créer une redevance prélevée sur le chiffre d'affaires des FAI destinée à la création,

– éliminer définitivement les problèmes d’interopérabilité matérielle et donner la libre utilisation des fichiers acquis légalement, dans la limite de son cercle d’amis,

– interpeller la Sacem sur la nécessité d'adapter son système de perception et de répartition aux nouveaux modèles technologiques,

– favoriser l’émergence de modèles économiques alternatifs aux grands conglomérats (qu’ils se définissent comme des majors ou des indépendants),

– réintroduire et développer le réseau de diffusion du disque physique, loin d’être mort, avec les disquaires ainsi que d'autres commerces de proximité tels les libraires, salles de concerts…

– lutter contre l'atrophie actuelle de l'offre physique dans les chaînes de magasins ; le disque est un objet culturel, pas un baril de lessive,

– intégrer plus largement les producteurs et labels indépendants dans toutes les discussions, réflexions et prise de décisions concernant la filière musique.

Il n’existe pas une solution miracle mais un ensemble d’actions concrètes à mettre en place qui puisse tout à la fois permettre tant aux internautes, qu’aux artistes et producteurs de redonner sa véritable place à la musique et sa pleine dimension artistique. Il est grand temps de s’y mettre, en laissant de côté ces combats stériles qui, on le voit bien, ne mènent décidément à rien. Car au rythme où vont les choses, il n’y aura dans quelques années que les majors du disque pour produire la musique et quelques sites adoubés par elles pour la distribuer. Il en sera alors fini des artisans de la musique que nous sommes, défricheurs depuis toujours d'une véritable diversité dans la création. Est-ce là le but recherché ?

De part l’urgence de leur situation, les producteurs indépendants que nous représentons par nos signatures, s’organisent enfin pour faire reconnaître et entendre leurs problématiques et leur importance primordiale dans la création. Nous sommes aujourd’hui prêts à prêter notre expertise et contribuer à construire enfin une vraie politique en faveur de la création, de la rémunération juste et équitable des artistes et producteurs, et d’un dialogue renforcé et constructif avec les internautes dont la grande majorité est toujours prêt à payer pour écouter de la musique. •



Les premiers labels signataires : 6AM / AILISSAM / ALBA CARMA / AMOR FATI / AZA ID / BANZAI LAB / BEE RDS / CLAPPING MUSIC / LA CHAUDIERE PRODUCTION / COLLECTIF CA-I / COMPOSIT MUSIC / CRASH DISQUES / CRISTAL MUSIQUE / CRYPTOHYTE / DAQUI / DIAMOND TRAXX / DA SKUD REKORDZ / FACTO RDS / ICI D'AILLEURS / IOT / IRFAN [LE LABEL] / JARRING EFFECTS / HORSNORMES ! / KIUI PROD / MARABI / MARV / MEDIATONE / MILLE MILLIARDS / NEURONEXXION / ODETTE PRODUCTIONS / PATCHWORK / PLATINUM RDS / PRIKOSNOVENIE / SO YOUZ / SYNCOPE / TALITRES / TER A TERRE / TROISQUATRE8 / VAÏ LA BOT / VICIOUS CIRCLE / VOLVOX MUSIC / ZONE FRANCHE ainsi que les fédérations CD1D et FEPPIA.

mardi 23 juin 2009

Le Pourquoi Du Comment

Un blog c’est beaucoup de travail c’est sur. Un investissement quotidien, un goût prononcé pour l’exhibitionnisme, bref ce n’est pas une sinécure pour des fainéants revendiqués comme nous.
Néanmoins ce blog a une raison d’être bien particulière qui fait que tous les obstacles précédemment cité n’en sont plus.
Si ce blog a été conçu, c’est pour être la vitrine du collectif Bordel Inc
et de son investissement dans le monde de la musique.
Une lourde tache qui mérite d’être effectué avec le plus grand sérieux.
Alors Bordel Inc qu’est que c’est ?

Pour faire simple, c’est un rassemblement iconoclaste de passionnés de musique qui comme son nom l’indique n’hésite pas à briser les frontières pour aboutir à un bordel « musical ».
C’est aussi un groupe de personnes désirant partager sa passion au plus grand nombre que ce soit au niveau de leur musiques personnel ou la musique qui leur tient à cœur.
La naissance de Bordel Inc remonte à 2008 lorsque Quentin et moi-même recherchions des artistes pour le festival Banlieuz’Art.
Nous avons rencontré un grand nombre de producteurs, rappeurs, chanteurs dont certain était vraiment très talentueux mais dont le principal problème était la solitude.
En effet, le mythe de l’artiste solitaire a vécu !
Aujourd’hui pour être artistiquement efficace (jolie formule) ou commercialement visible ( moins élégant), il convient d’être le mieux structuré possible.

C’est ce que tente de faire à son modeste niveau une équipe comme Bordel Inc
tout en respectant les convictions et engagements de chacun.
Bien sur, l’idée n’est pas neuve et n’a rien d’original mais elle permettra à ses auteurs de défendre leurs conceptions de la musique et de d’atteindre un niveau artistique encore plus important.
A nos yeux, il est important de valoriser la création des artistes amateurs ou semi pro qui tendent à s’enfermer dans les myspace ou autre skyblogs.
Ce qui nous permet d’avancer, c’est la confrontation avec d’autres artistes venu d’autres horizons. Bien entendu, dire que Bordel Inc a un réseau digne du carnet d’adresse de Jay Z serait un mensonge.
On peut quand même dire que l’entourage de Bordel est suffisamment large pour toucher des genres comme le hip hop, le dub step, l’electro rap ou le jazz.
Pour un début c’est déjà pas si mal !

Ce billet n’est pas un manifeste, juste une explication de notre action.
Donc pour revenir au sujet, on a choisi le blog car le format nous convenait.
Le blog est moins lourd à gérer qu’un site web et plus conviviale qu’une page Facebook (même si c’est moins hype !).
Vous trouverez dans ce blog des articles rédigés par les membres de Bordel Inc parfois à 4 ou 6 mains, des chroniques de disques qui nous ont plus, des mixs et sons chipés sur le web et bien sur l’actualité des membres du Collectif.
Rassurez vous, ce blog n’a aucune prétention en soi si ce n’est partager ce qu’on considère être le son et oui Veox le blog sera réactualisé régulièrement !
So Stay Tuned…


Zayyad