jeudi 6 mai 2010

Them Crooked Vultures - Ou des corbeaux pas bouffeurs de reste...


Dans le monde de l’industrie musicale, la mode est de plus en plus au side project. Bon nombre sont les artistes qui profitent de « pauses » dans leur groupe respectif pour se lancer dans de nouvelles expérimentations ou orientations artistiques. Vous l’aurez compris, si j’introduis ce point c’est que Crooked Them Vultures est à ranger dans cette catégorie. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le line up, composé de Dave Grohl, stakhanoviste de la musique qu’on ne présente plus (batteur de Nirvana et chanteur des Foo Fighters entre autre), John Paul Pones, bassiste de Led Zeppelin (là je vais quand même pas vous faire un dessin… enfin au cas où, allez jeter une oreille à “Stairways to Heaven” vous comprendrez !) et enfin Josh Homme, chanteur guitariste qui officie principalement au sein du groupe Queens of the Stone Age.

Ok c’est bien beau tout ça, mais l’habit ne fait pas le moine à ce qu’il parait, alors qu’est ce que cela donne concrètement ?

Pas la peine de passer par quatre chemins, l’album est une franche réussite. Nos trois compères font preuve d’une parfaite maîtrise tant au niveau des différents riffs et mélodies que des arrangements. Ne connaissant absolument rien de QOSA, j’ai découvert la voix de Josh Homme sur cette galette et, force est de constater que le bonhomme possède un bagage vocal de qualité qui se situe largement au dessus de la moyenne!

L’album ne possède pas, ou peu de pistes faibles. Les titres s’enchaînent avec un plaisir auditif non dissimulé. Et on peut le dire, il y en a pour tout les goûts. L’album démarre sur les chapeaux de roux avec l’explosif “No One Loves Me Neither Do I”, avec riffs maîtrisés et ses changements de rythme en veux-tu en voilà.
Dès cette première piste, on saisit la volonté du groupe : nous amener là ou on ne s’attend pas à être. On retrouve cette dynamique sur les titres qui suivent tels que “Mind Eraser, No Chaser” et “New Fang”, où le rythme, l’intensité et la qualité ne baissent pas d’un iota. Vient ensuite “Dead end Friends”, où le potentiel vocal de Josh H. fait encore mouche. Vient ensuite le monumental “Elephants” : une intro enlevée, un chant et des riffs saccadés et maîtrisés, et surtout des ponts grandioses qui font passer le titre dans une autre dimension. Une vraie réussite !

Le reste de l’album s’inscrit dans la même continuité au niveau de la qualité, mais avec des morceaux davantage tournés vers le rock psychédélique (“Caligulove” ou “Reptiles”) avec des ambiances variées et inattendues (“Interludes with ludes” et son ambiance pesante, voire inquiétante). La seconde partie de l’album laisse davantage place aux envolées guitaristiques de notre ami Josh Homme, à travers des solos qui forcent le respect (“Warsaw or the first breath”).

Autant le dire tout de suite, Them Crooked Vultures c’est carré, efficace et maîtrisé, vous l’aurez compris. C’est peut-être là le seul reproche que l’on pourrait faire à l’album: Nos trois gars nous ont parfaitement livré ce que l’on attendait d’eux. Mais à mesure que chaque piste se dévoile, on se dit qu’il manque ce petit quelque chose, cette prise de risque ou un véritable hymne qui pourrait faire passer cette galette, du statut de très bon disque à celui de classique. Néanmoins, nos trois gars récitent parfaitement leurs gammes et se sont appliqués à nous pondre un très bon disque rock comme on est en droit de l’attendre. Ca ne sera peut-être pas le disque du siècle, mais ce sera à coup sûr l’un des disques de l’année.

Etant donné ce que l’on nous balance depuis quelque temps déjà (tout genre confondu!), on ne va quand même pas bouder notre plaisir !

PS : J’encourage à aller à la découverte de la discographie de Queens of The Stone Age, dans un style assez proche, et qui vaut le détour !

Bouesso

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