mercredi 24 février 2010

Une tuerie peut en cacher une autre /!\

Dans l'équipe de Bordel Inc®, Bouesso et Zayyad s'affrontent régulièrement sur un terrain de basket virtuel via NBA 2K. Départager les deux n'est pas chose facile ...mais je pense qu'ils applaudiront de concert, la mixtape Leakers Of The Funk, où les latinos de Cypress Hill collaborent avec d'excellents Dj californiens, j'ai nommé: les L.A. Leakers!



Ce sont plusieurs Djs, qui indépendamment sont super intéressants (découvrez-les sur leurs myspaces respectifs : Just-N-Credible™, Dj SourMilk, Deelon et Mando Fresko) mais qui se sont associés pour former les Los Angeles Leakers, reprenant ainsi subtilement le nom de l'équipe des Los Angeles Lakers ;). Leur devise est "We leak music. You like music" (to leak : divulguer) et c'est vrai que par le biais de leur myspace, on découvre plein de sons jusqu'alors inconnu (par moi-même du moins) ..mais qui sont sûrement meilleurs une fois mixés J'ignore quelles sont les équipes que Bouesso, Zayyad ou Aly supportent mais j'suis sûre que cette mixtape en feront des fans inconditonnés des l(e)akers! (Avec une intro qui reprend l'excellent Insane In The Membrane -qui est lui-même je vous le rappelle la reprise de Jum Around de House of Pain- on ne peut que aimer!)




Cette mixtape est en fait un avant-goût de l'album Rise Up de B-real, Sen dog, Eric Bobo & Dj Muggs, qui sortira le 6 Avril. Aussi est-elle composée de remix de leurs grands classiques (Rap Superstar, Illusions et I Wanna Get High par exemple) mais également des tracks de ce futur album dont les quelques fuites (It ain't nothing, Rise Up, Amanda Latina, Light It Up produit par Pete Rock et l'excellent Pass The Dutch') semblent garantir un putain d'opus! Vraiment, cet album c'est du lourd surtout compte tenu de la diversité des artistes qui y ont participé: le guitariste Tom Morello de Rage Against The Machine, Mike Shinoda de Linkin Park, Daron Malakian le chanteur et guitariste de System of a Down, le chanteur Marc Anthony et des rappeurs comme Pitbull, Everlast, Young De, Evidence et The Alchemist ainsi que les humoristes Cheech & Chong!

nAst

vendredi 19 février 2010

Déché(FR)ance

Je me permets de généraliser dans cet article car il va de soi que seule la surface visible de l’iceberg est visible par le plus grand nombre. Cette analyse est évidemment subjective. Je suis persuadé qu’elle trouvera un écho auprès de certains.

On reproche au Hip-Hop français de se laisser mourir mais comment en sommes nous venus à cette finalité ?

Regardons rapidement aux caractéristiques intrinsèques à notre rap fr


La forme
-Dans sa période la plus faste pendant laquelle Time Bomb et autres prolixes rappeurs dominaient (j’évite la liste exhaustive), nous n’avons pas innové. Je m’explique : le contenu était très fourni et rendait la plupart du temps un vibrant hommage à la richesse de notre langue. Oxmo, Fabe, Scred Connexion, Hi-Fi entre autres je pense à vous (lol)
-Je dénote trop peu de morceaux contemporains à cette époque qui sont précurseurs comme le sont certaines productions US :


La production
-La scène actuelle du rap français en fin de compte, se superpose sur des paramètres semblables à celle de la golden age ; tendance US tout d’abord réfutée puis utilisée à outrance. La créativité se jouait sur les samples utilisées maintenant c'est sur le nombre de BPM.
-Je regrette énormément que le département R&D ne soit pas à la hauteur des ressources disponibles. J’ai encore du mal à comprendre comment nous pouvons être aussi mauvais en étant le carrefour de tant de styles musicaux : héritage culturel (famille de première ou seconde génération d’immigrés africains, asiatiques, européens du sud), French Touch, électro européenne, musique classique (souvenirs de flûte… lol). Preuve irréfutable de notre source intarissable de sons, les nombreux samples venant de bandes musicales françaises (ex : Musiq Soulchild avec Paul Mauriat), variété, rock british, ou autres excentricités musicales mondialement reconnus (Radiohead, Björk, etc.)
-Les meilleurs producteurs français DJ Medhi, Crazy B, ou autre Drixxé ont été voir d’autres marchés ou vivent difficilement l’évolution musicale. DJ Medhi représentait l’avenir parce qu’il était reconnu par le game. Il avait pris beaucoup d’avance en s’inspirant de sons différents (cf. prod pour Karlito, guitare sèche pour Mai Lan) avant de partir sur Ed Banger et être rookie trop en retard... face aux autres acteurs majeurs de la scène électro

La culture musicale du rappeur français

-Un autre fait vient grossir ma liste des doléances : toutes les têtes d’affiche sont a priori capables de sentir les tendances du marché, mais aucune d’entre elles n’a les capacités d’avoir une vision transversale. Rohff, Booba, Mac Tyer, Kery James ne font que rapper et sous-traitent leurs sons aux mêmes producteurs (AnimalSons, etc.). Je remets très légitiment leur culture musicale en question.
-Seul, la Fouine est épargné ici : chant, solfège pour son frère, aversion pour la variété française… Je ne parle que de sa culture musicale.

La communication
-La principale raison du succès du courant est que les moyens de communication étaient plus rares et donc bien plus impactants que maintenant. Il est désormais impossible d'imaginer une plage horaire dédiée à la mouvance HH comme Sidney a pu l’avoir. La période étant bien plus faste la concurrence et donc les risques de cannibalisation ayant augmenté de manière drastique, cette époque est à considérer comme révolue. Canal Street débute, il est trop tôt pour se prononcer dessus.
-Le virage Internet a été très mal négocié par le monde musical et nous ne faisons pas exception à la règle. La cible téléchargeant à outrance, seules les structures indés des puces (Ghetto Fabolous Gang ou LIM Tousillicites) ou Booba, Rohff etc. peuvent se vanter de vivre de leur musique.
Parenthèse : les chanteurs les plus vendeurs en France sont assez âgés ; ciblent des personnes avec un certains pouvoir d’achat étant en décalage avec la phase Internet… Les prochains vieux à pouvoir d’achat : nous, achat de musique faible, je ne vous fais pas de dessin sur l’avenir de la musique en France.

Les clips
-Nous avons de très mauvais clips, et le budget ne devrait en aucun cas être un obstacle (La French touch nous a sorti beaucoup de bons morceaux avec de très faibles budgets, Justice pour les non-initiés par exemple).
-La pression contextuelle fait que nos vidéos sont pauvres. Chaque rappeur veut maintenant vivre de son métier (nuance avec passion), il a donc une mauvaise approche… Il s’ajoute une pression en voulant faire une pâle copie de ce qui marche, et ne se permet pas le luxe de se différencier. Enjeux financiers quand tu nous tiens -> le rap ne ramène toujours pas le succès fiscal tôt pour paraphraser Oxmo.
-Pourtant, notre école de cinéma n’a rien à envier à quiconque et nous avons déjà pu voir une association entre grands réalisateurs et milieu du Hip-Hop (Gondry/ I AM pour le Mia Mondino ou Sednaoui / MC Solaar…). Le dernier clip qui m’a réellement marqué est celui de Kery James avec M. Kassovitz ( XY ), qui a aussi collaboré avec Luc Besson.
-Le seul actuellement qui fait vivre le game, Chris Macari, est devenu trop cher et reproduit ce que les gens veulent (même pression contextuelle). Il propose malgré tout une image de qualité (“Roi sans couronne” de Nessbeal ou “Foetus” de Booba)

Le Hip-Hop listener français

-Il est très dommageable de découvrir sur booska-p ou autre chaîne télévisée (R.I.P. la presse écrite) que les vidéos plebiscitées ne soient que des copies les unes des autres. Dès qu’un rappeur sort autre chose, il est placardisé et ne peut pas prétendre à un succès qui lui permettrait de vivre de sa passion. Les crossovers sont très mal perçus alors que ces derniers font évoluer incroyablement les deux parties… Lil’ Jon très largement copié maintenant en France, écoute beaucoup de hard rock -> inconcevable en France (clin d'oeil avec Korn)
-C’est un problème de fond, la good life et/ou la violence sont désormais omniprésentes et indissociables de notre mouvance (No Limit Records et Cash Money Millionaires, vous avez tué notre game inconsciemment).

-Le seul qui peut se targuer d’avoir été libre-arbitre de sa carrière et en avoir vécu durablement, et confortablement de celle-ci est MC Solaar. Je reconnais le dérapage incontrôlé de ce dernier, mais je trouve triste que celui qui a donné un élan et explorer d’autres pistes ait pu être marginalisé et ridiculisé aussi vite. Oxmo, tu as choisi ce chemin, je ne t’en veux pas (Route d'amsterdam et autres conneries).


Rayonnement international
-Bien que les rappeurs de la Golden Age n’aient pas pu ou su se projeter vers le futur en explorant des nouvelles musicalités, je concède assez aisément une identité forte qui nous a ouvert les portes à des collaborations outre-Atlantique (Lucien, MC Solaar, NTM, terrain propice au plus grand succès français aux E-U, les Nubians).
-Nous avons été supplantés par les Allemands (à confirmer) au début de la décennie. De nombreux échanges américano-allemands se sont effectuées entre-temps par le biais de Samy Deluxe, Xavier Naidoo, DJ Tommekk, Eko Fresh, exportation des Black Buddafly, etc.

En me relisant, je me dis que le Hip-Hop/Rap français est condamné s’il continue dans ce sens. Je ne vois que très peu d’alternatives à ce rap français en déchéance. la Caution surtout ou Disiz avait cette capacité à voir autre chose, mais il est parti voir du côté de Grems et Rouge à Lèvres.
Impossible de ne pas reconnaître le talent des Rocé, etc. Mais, ils ne sont pas la pôle innovation du rap fr.

Je ne nie pas écouter du Booba, Kery James, Rohff mais ça reste éphémère. Sexion d’Assaut dans le contenu propose quelque chose de différent aux tendances actuelles.

Pour entrevoir une quelconque richesse musicale faudrait redéfinir les limites du game, ce qui est impossible connaissant le manque d’ouverture des personnes écoutant le rap français...

Aly

Death Cab For Cutie : Transatlanticism



Comment ça ?! Du rock sur Bordel Inc® !? Et oui chez Bordel Inc, on ne s’impose aucune barrière, surtout quand c’est pour aller à la rencontre d'un album de cette qualité.

Venu tout droit de Bellingham, dans l'état du Washington, nos petits gars de Death Cab for Cutie (nom barbare par excellence pour lequel on évitera le périlleux exercice de la traduction) n’en sont pas à leur premier coup d’essai quand paraît le dénommé Transatlanticism.

L’album alterne ballades rock (plutôt réussies) et titres beaucoup plus incisifs qui font la part belle au son tranché des guitares. La force de cet album réside essentiellement dans le fait que son niveau global ne baisse pas d’un poil tout au long des 11 titres qui le composent.

Les compositions du groupe bénéficient du talent de Ben Gibbrard, parolier et chanteur du groupe qui n’a vraiment pas son pareil pour nous faire ressentir ses émotions. Les principaux thèmes abordés tournent bien sûr autour de l’amour, où tension, mélancolie et romantisme s' entremêlent. Dans ces registres, la plume et la voix de du frontman de DCFC excellent, pour ne pas dire enchantent.

Musicalement, l’album est également très réussi. Chaque chanson possède une mélodie et une structure propre où rien n’est laissé au hasard (oui on entend la basse !!).

Dès l’introduction, le groupe ne perd pas de temps et rentre directement dans le vif du sujet avec le très explosif The New Year, où les guitares se déchaînent dans un océan d’intensité. Voila un titre qui donne envie de commencer l'année sous les meilleurs auspices.

Après une entrée en matière réussie, on change de registre avec deux ballades très simples mais très efficaces, Lightness et Title and Registration, où le calme et la sérénité prédominent. Par la suite, l’album s’emballe avec les très entêtants Expo 86, Sound Of Settling ou encore We Looked Like Giants.

Mais c’est réellement au cœur de l’album que celui-ci prend toute sa splendeur, avec les deux meilleures chansons.

Comment rester insensible face à Tiny vessel, qui commence comme une ballade avant que le rythme s’emballe avec un déchainement de guitare?

Comment rester insensible face à Transatlanticism, chanson magnifique, sortant du formatage habituel (presque 8 minutes) et émouvante à souhait grâce à une mélodie extrêmement soignée.




L’album s’achève sur une superbe ballade acoustique, le très intimiste A lack of color, qui résume selon moi très bien ce qu’est Death Cab for Cutie : simplicité et émotion !

Bref un bon album que l’on prend plaisir à écouter et réécouter pendant nos petits moments de mélancolie !

Bouesso

vendredi 12 février 2010

Identité en Crescendo !


Ayez c’est fait… Le débat sur l’identité nationale est quasiment enterré selon les médias. Peut être sera-t-il ressorti à l’approche de la prochaine élection ? En tout cas, on en attend toujours les conclusions. Personnellement je trouve que la nécessité d’un débat ne fait aucun doute. Seulement la raison pour laquelle il a été amorcé et surtout la manière dont il a été formulé me débecte horriblement. Identité nationale …. Pas étonnant qu’est eu lieu les dérapages qu’on connait et que leur solution ne soit que superficiel (savoir chanter la marseillaise fait elle de l’individu un français ? Vous avez 4 heures!)
Quand je dis que le débat est nécessaire, je trouve intéressant de constater que beaucoup d’artistes n’ont pas attendu Sarkozy ou Besson pour se poser la question. Je pense ici quasi exclusivement à Rocé et son album Identité en Crescendo sorti en 2006.


L’album de Rocé est entièrement tourné vers la question de l’identité. Identité française mais aussi identité de l’individu au sein du groupe. Cet album a un avantage sur ces concurrents. Là où les autres rappeurs et politiques évoquent vaguement le problème, Rocé vise et touche juste. Notamment grâce à une écriture impeccable. Personne ne peut nier aujourd’hui que Rocé a une des plus belles plumes du rap français. Démonstration faite sur Amitié et Amertume qui commence de la façon suivante

L’amertume est un café, un sale gout amer mais ça revigore. L’amitié c’est juste le petit sucre qui va avec, ça apaise, ça apaise


La performance est d’autant plus impressionnante que cet album a été écrit à 4 mains avec Djohar Sidhoum Rahal. Philosophe et slameuse à ces heures. Je trouve difficile d’écrire un album à plusieurs sans qu’il y est mélange des genres et des styles et que ledit album devienne inaudible. Ici il n’en est rien et on peut même supposé que la présence de Djohar donne toute sa profondeur à ce disque.


Car de profondeur cet album n’en manque pas. C’est ce qui fait sa force mais aussi sa faiblesse. Sa force, car le sujet de l’identité est abordé sous toutes ces formes. Que ce soit au sein du groupe d’ami donc « Amitié et Amertume », que ce soit au sein de la foule « Les Fouliens », que ce soit l’affirmation de l’identité de l’individu avec le magnifique morceau slamé « Seul » ou bien l’eternel problème de l’identité et de l’intégration « Le métèque ».
Mais LE morceau de ce disque à mon sens reste « Je chante la France » que devrait écouter Monsieur Besson et ses acolytes avant de parler à mal.








Autre point fort de l’album, la musique. Rocé s’est entouré de musicien jazz de qualité comme le légendaire et inusable Archie Sheep et le trompettiste Jacques Coursil. L’atmosphère est vraiment propice à la réflexion .Un vrai espace d’expression est laissé au musicien comme sur « Amitié et Amertume » avec Archie Sheep par exemple.


Le point faible de cet album est qu’il est peut être trop dense. Difficile de venir à bout d’un album au thème si exclusif et si travaillé. Malgré le talent des auteurs, on s’épuise avant la fin. Néanmoins cet album me semble essentiel pour éclairer certains obscurantismes et balayer certaines mauvaises foi. Au moins, il offre un début de réflexion plausible et sincère par un des meilleurs artistes rap français. D’ailleurs Rocé sera bientôt de retour avec l’être humain et le réverbère prévu pour Mars 2010. A suivre donc.

Zayyad

jeudi 11 février 2010

Dig It !



On aime, on partage !





Le Nouveau Badu qui annonce la suite de l'excellent “Amerykah part I”.


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Tightrope” avec Big Boi.

Le retour tonitruant de l’excentrique Janelle Monàe avec un album pour bientôt.



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L'artwork de ouf de l'album de Freeway et Jake One !


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Aloc Blacc New Shit  


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The Foodchain - Fucc Niggaz Ft. Talib Kweli


Z&A






















Et si on se faisait un Japonais?



Ce soir, j’en ai un peu marre du combo Big Mac /grand coca. J’ai envie de quelque chose de plus exotique ! Quelque chose de plus frais, de plus classe ! Un endroit où je pourrai emmener ma copine et sortir le fameux « t’as vu je t’ai emmené au resto ce soir ».Après maintes hésitations, on finit généralement dans le resto chinois / Japonais situé à trois pas et demie du Mac Do. Mission accomplie donc.

Il se produit le même phénomène en musique. Marre d’écouter du son US en boucle toute la journée ? On est français en plus, donc censé être anti-américain primaire non ? Envie d’épater les potes en sortant le fameux « Quoi ça ? C’est un disque Irano-Palestinien-Malgache, ça déchire » à votre ami(e) penché(e) sur votre discothèque. Sauf qu’il est plus dur de s’y retrouver dans la scène Hip Hop Japonaise que de trouver un resto chinois dans Paris.

À notre décharge, il est relativement difficile de trouver un site de référence pour les scènes autres qui pourtant ne manquent pas de talent. Dernier exemple en date de ce blanc médiatique, l’album de Dj Baku « Japadapta ». Cet album est pour moi l’un des meilleurs albums sortis en 2009 dont malheureusement on ne parle pas ou peu …

Dj Baku fait parti de cette tradition de DJ nippon habitué à traumatiser aux platines. A l’instar de Krush ou de DJ Mitsu, son nom est un des rares à être sortis des frontières du Japon. Auteur de l’album Spin Headz, une pépite expérimentale maîtrisée à la perfection, DJ Baku est un nom dans le hip hop underground.

Sauf que DJ Baku est plus qu’un simple DJ, c’est en quelque sorte l’étendard du Hip hop Japonais. Très au contact d’une scène locale qui a tant à exprimer, DJ Baku est un inlassable mixtape-maker. Il inonde les shops de ces produits comme le Dj Clue de la grande époque: Japadapta est un peu la synthèse de son travail. La présentation commerciale du disque indique que le disque comporte les meilleurs artistes hip hop japonais mixé par le meilleur DJ Japonais… Tout est dit.

Bien sûr ce disque est difficile d’accès. Violent comme un manga Japonais, on s’en prend plein la tronche dès la première écoute. Seulement pour ceux qui auront le courage de s’accrocher, vous découvrirez un univers différent du son policé que l’on tend à nous servir habituellement. Ici tout est rude, décalé et expérimental. La barrière de la langue est bien sûr présente, mais elle rajoute au charme de l’écoute. Ne pas comprendre ce qui est dit n’est pas gênant tant on ressent les émotions des différents MC qui se succèdent au micro. On se concentre alors sur le flow, les placements et l’harmonie avec le son. Et on s’aperçoit du haut niveau du Mceing japonais.

PS : Et en plus, j’aime la pochette !

Zayyad

mardi 9 février 2010

La Misstape de la Miss A : The Charming one !

Beaucoup sont enchantés de l'ouverture d'esprit de Disney.. Yeah! Disney a sorti un nouveau film d'animation où les protagonistes sont noirs.. ils sont drôles, ils chantent et dansent bien.. ouais, sûr ils sont noirs! Bordel Inc ne s'est pas rué dans les salles de ciné pour voir ce dessin animé (pourtant, Dieu sait qu'on kiffe les trucs pourris de ce genre! ) mais a acclamé l'arrivée d'un nouveau prince charmant : Theophilus London et sa Charming Mixtape.. Ensorcellant !




Théo quoi!?
Ouais, le blaze est un peu chelou mais rassurez-vous, sa musique elle, plaira à tous.
Mister London, qui n'a rien de londonien nous vient de Brooklyn et reprend sans scrupules aucun plusieurs classiques du Rythm'n' blues (Zapp & Roger, Otis Redding, et même Will Always Love You de la grande Withney Houston !).
Ni bling bling ni trop putassier( c'est surtout ce qu'on aprécie) ,ce retour aux valeurs premières du hiphop assurera inconstestablement sa pérénisation... dans nos pages tout du moins. Découvrez ce nouvel artiste à travers sa mixtape, disponible gratuitement ici.

Maladresse d'une première mixtape ou stratégie marketing, cette mixtape laisse tout de même un peu sur sa faim... C'est le problème aussi chez Bordel Inc®, on est assez gourmand! Ne faites pas attention à notre côté castrateur, on suivra théophalliquement ce Monsieur Londres..

nAst

lundi 8 février 2010

Pimp My RER D !

Les bienheureux comme moi qui ont la chance d’habiter en banlieue et qui ont le bonheur quotidien d’arpenter les lignes de RER me comprendront: un RER c’est triste, c’est moche, c’est monotone ! On voit les mêmes tronches tous les matins et elles ne sont pas particulièrement gaies. Vous entendez tous les jours l’analyse politique ultra pointue de Gérard sur le chômage à la station Sarcelles. Les problèmes de couple de Charlotte à Pierrefitte- Stains. La musique de merde sortie du portable de Kader à Saint Denis. La discussion avec Dieu d’Aminata au Stade de France …Alors entre deux stations, on se prend à rêver qu’Xzibit débarque et nous refasse un RER au son personnalisé.

Bien sur de nombreux crew de writerz s’occupent de mettre un peu de couleur dans la grisaille et je les en remercie. Mais associer le son à l’image serait plus que parfait. Si vous comprenez ce que je viens d’écrire c’est que vous aussi vous avez perdu des heures de votre vie dans les grèves, problèmes techniques et éternels retards de nos camarades de la SNCF. Vous aussi vous avez passé votre rage et votre frustration sur votre I-Pod ou autre MP3 sur des quais blindés de monde. Alors pour ceux qui me comprennent toujours, j’offre cette playlist de grève et de retard sponsorisés par la SNCF et la RATP.

Wild Style : Subway Thème

Un ultra classique tiré du film phare de toute une génération. Rien de mieux pour entamer une grève dans les transports et éviter de sombrer dans la bestialité. Peace, Unity and Havin’ fun’… Permet d’attendre 20 minutes sans s’énerver. Testé et approuvé par moi-même.

Gladys Knight & The Pips: Midnight Train to Georgia

Gladys Knight est signée sur le label Motown. Elle bénéficie de toute la puissance de feu du label mythique même si elle a moins pris la lumière que Diana Ross. Chanteuse charismatique, cette chanson vous permettra de supporter la voix insupportable de la c******* vous répétant pour la quinzième fois que votre train est supprimé et qui s’excuse pour la gène occasionnée !

Talib Kwali & Hi Tek : Train of thought

Kwali et Hi Tek au sommet de leur art. Cet album est un bijou. Des productions variées et ultra soignées du kid de Cincinnati associé au flow virevoltant d’un Kwali qui n’était encore qu’un rookie. Auréolé du succès d’estime de Blackstar, Kwali libère sa plume et le propos se veut encore plus pertinent. Certainement le meilleur album de Talib et un grand moment de Hip Hop. Permet de s’enchainer 1h d’attente sans se lasser ! L’album s’écoute sans pause aucune

John Coltrane- A Love Supreme (Y’a un piège !)

Si vous êtes comme moi et que vous écoutez du jazz au feeling, cet album s’impose absolument à vous. À son écoute, on ressent toute la virtuosité du saxophoniste même si on ne pipe pas un mot en jazz. Un torrent de note s’abat sur l’auditeur comme la grêle de coup que l’on souhaite voir s’abattre sur le premier agent SNCF venu. À écouter et réécouter quand la rage devient trop forte. Spécial track : Giant Steps vous fera arriver à pas de géant en cours ou au taf !


Zayyad

Fly Lo is in da house !

Flying Lotus est l'une des grandes révélations de l'année 2009. Son talent a éclaboussé l'underground californien pour lâcher quelques gouttelettes jusqu'à Paris. Pour ceux qui ne connaissent pas (et comme je prépare un truc sur lui), je vous invite néanmoins à télécharger ces morceaux gratuits pour vous faire une idée du bonhomme. Ca se passe par !

Z.

vendredi 5 février 2010

2009, l’année du v/(b)ide

Eternel débat que de savoir quels sont les albums qui auront marqués l’année écoulée. Grand cru ou année noire ? Personnellement je ne cherche plus la réponse, j’en suis déjà à mon troisième pugilat débat en un mois !

Pour moi, 2009 aura été une année pauvre. Incroyablement pauvre. Je peine à citer des albums qui m’auront marqué ou alors ces albums ne datent pas de 2009. Mon but n’est pas de relancer un énième débat le rap c’était mieux avant ou je ne sais pas quoi. Je dis juste que rien ne m’a fait kiffer en 2009. Pas la peine de me tomber dessus à bras raccourcis et me traiter de tous les noms. Peut être aussi ai-je écouté moins de musique que d’habitude mais ce constat se retrouve chez quelques personnes également donc l’argument a du mal à tenir.

À mes yeux, 2009 restera l’année de la hype. Effet de mode terrible où on aura vu bon nombre de rappeur troqués leur baggy Phat Pharm pour des slims multicolores à la suite de Monsieur West. Année où Oxmo a entamé sa Mc solaarisation. Année où pour certaines critiques Lil Wayne à crée le rap-rock. Quelqu’un a pensé à leur envoyer un album de RUN DMC ou des Beasties ?

(D’ailleurs je tiens à dire quelque chose d’important, peut être la seule chose intelligente qui sera écrite ici: NON, NON et RENON !! RUN DMC n’est pas une marque de T-shirt !!!!)

2009 a aussi été une année normale. Jay Z continue de manger à tous les râteliers et à sortir des albums inégaux. On a eu droit à notre polémique annuelle sur le rap en France avec Orelsan: Orelsan où quand le rap dérape. C’est le titre de gagnant de cette année 2009. Sont trop forts ces journalistes pour trouver des titres. Ils devraient écrire … Les ventes de disques, elles continuent à chuter malgré une remonté en fin d’année (merci Michael !).On voit toujours aussi peu de Hip hop (de qualité s’entend) à la télé. Bref, rien de nouveau sous le soleil.

Dans le lot des bonnes nouvelles, parce qu’il y’en a, il m’a semblé ne jamais avoir vu autant de concert de qualité. Black Milk, Gil Peterson, Jose James, Erykah Badu, Retour au source, Edan et tant d’autre.. On se plaint souvent du manque de salles mais cette année les dates se sont enchainées en mode rafale et vraiment il faut souligner le gros taf que font les différentes structures pour organiser ces dates.

Alors que souhaiter pour 2010 ? Attendre l’entrée en vigueur d’Hadopi, que Nas se remette à faire de la musique, que Beyoncé réalise son rêve et fasse de la vrai musique (c’est elle qui l’a dit !), l’album commun de Q Tip et Raphaël Saadiq, l’album de D’Angelo, que Technics revienne sur sa décision et continue de produire la MK II, que Amerykah Part II sorte enfin, que l’OM gagne enfin un titre, un concert de The Roots ( pas vu en 2009 c’est pas normal !).


Tristement vôtre,

Zayyad