Ce soir, j’en ai un peu marre du combo Big Mac /grand coca. J’ai envie de quelque chose de plus exotique ! Quelque chose de plus frais, de plus classe ! Un endroit où je pourrai emmener ma copine et sortir le fameux « t’as vu je t’ai emmené au resto ce soir ».Après maintes hésitations, on finit généralement dans le resto chinois / Japonais situé à trois pas et demie du Mac Do. Mission accomplie donc.
Il se produit le même phénomène en musique. Marre d’écouter du son US en boucle toute la journée ? On est français en plus, donc censé être anti-américain primaire non ? Envie d’épater les potes en sortant le fameux « Quoi ça ? C’est un disque Irano-Palestinien-Malgache, ça déchire » à votre ami(e) penché(e) sur votre discothèque. Sauf qu’il est plus dur de s’y retrouver dans la scène Hip Hop Japonaise que de trouver un resto chinois dans Paris.
À notre décharge, il est relativement difficile de trouver un site de référence pour les scènes autres qui pourtant ne manquent pas de talent. Dernier exemple en date de ce blanc médiatique, l’album de Dj Baku « Japadapta ». Cet album est pour moi l’un des meilleurs albums sortis en 2009 dont malheureusement on ne parle pas ou peu …
Dj Baku fait parti de cette tradition de DJ nippon habitué à traumatiser aux platines. A l’instar de Krush ou de DJ Mitsu, son nom est un des rares à être sortis des frontières du Japon. Auteur de l’album Spin Headz, une pépite expérimentale maîtrisée à la perfection, DJ Baku est un nom dans le hip hop underground.
Sauf que DJ Baku est plus qu’un simple DJ, c’est en quelque sorte l’étendard du Hip hop Japonais. Très au contact d’une scène locale qui a tant à exprimer, DJ Baku est un inlassable mixtape-maker. Il inonde les shops de ces produits comme le Dj Clue de la grande époque: Japadapta est un peu la synthèse de son travail. La présentation commerciale du disque indique que le disque comporte les meilleurs artistes hip hop japonais mixé par le meilleur DJ Japonais… Tout est dit.
Bien sûr ce disque est difficile d’accès. Violent comme un manga Japonais, on s’en prend plein la tronche dès la première écoute. Seulement pour ceux qui auront le courage de s’accrocher, vous découvrirez un univers différent du son policé que l’on tend à nous servir habituellement. Ici tout est rude, décalé et expérimental. La barrière de la langue est bien sûr présente, mais elle rajoute au charme de l’écoute. Ne pas comprendre ce qui est dit n’est pas gênant tant on ressent les émotions des différents MC qui se succèdent au micro. On se concentre alors sur le flow, les placements et l’harmonie avec le son. Et on s’aperçoit du haut niveau du Mceing japonais.
PS : Et en plus, j’aime la pochette !
Zayyad
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire