jeudi 30 décembre 2010

Age ain't nothin but a number

Si vous possèdez une télé ou une petite soeur, vous avez difficilement pu passer au travers du phénomène.Une sorte de bruit de fond qui s'abat sur vous avec plus de brusquerie qu'un CRS lors d'une manifestation anti CPE !Une désagréable sensation que le matraquage radiophonique et un marketing parfait a vite fait de faire disparaître et même de banaliser.Je veux bien sur parler de l'éclosion de la jeune Willow Smith.Pour ceux qui ne savent pas encore de quoi je parle, laissons parler la musique !



Il est impossible de regarder cette vidéo sans penser à un autre phénomène non identifié du même type bien plus avancé sur la route de la starisation à outrance: Justin Bieber.Second extrait



Pour ceux qui n'auraient pas encore fait le rapprochement,ces deux artistes ont donc pour points communs d'être extrêmement jeunes avec respectivement 10 et 16 ans.
Ils connaissent un succès d'estime très élevés auprès des adolescents. Cette partie incontestable du public de ces deux artistes est à coupler avec un second public qui lui se fait relativement plus discret.
On l'appellera "public honteux".
Ne voyez pas dans cette appelation un quelquonque mépris.On a tous fait parti un jour ou l'autre d'un public honteux. On a tous aimé en notre for interieur un artiste que l'on détruisait publiquement à coup de " Quoi, tu écoutes cette m**** ? " ou d'un "Pfff" dédaigneux au possible et faisant office d'argument suprême lors de débats musicaux de haut niveaux (sic).
On a usé de cette pratique parce qu'après tout on a une réputation musicale à défendre que diable!

Oui, nous avont tous un jour fait partie d'un public honteux et dire que Justin et Willow possèdent un public honteux assez élargie est un euphémisme.
Qu'est ce qui me permet d'affirmer cela ? Les chiffres de ventes pardis.
Et Dieu Billboard sait que pour les deux artistes précités, ces chiffres sont conséquents.
Ainsi, la jeune Willow Smith a grillé la politesse aux ultras vendeurs Black Eyed Peas au Royaume Uni avec son single posté plus haut.
L'ami Justin quand à lui a vendu plus que 50 cent et Norah Jones l'an dernier. On estime son score à 4 millions de galettes vendus, lui qui a également explosé le record de visionnage sur Youtube. Vous serez d'accord avec moi pour dire qu'il faut un peu plus qu'une armée d'ados pour atteindre de tels chiffres.


Alors on pourrait critiquer très rapidement ces artistes et les affubler du sobriquet pratique d'artistes fabriqués de toutes pièces par une maison de disque avide de $$$.
On pourrait aussi parler de la décadence des "ados" écoutant ces artistes et qui là même légitiment ces artistes
On pourrait dire que la culture musicale se perd et que Oh mon Dieu décidement c'était mieux avant.
En bref, on pourrait avoir avec un peu d'avance un discours de vieux cons que l'on est en passse de devenir.

C'est vrai on pourrait.
Mais écoutons d'abord la musique avant d'emettre un quelquonque avis... Hein ? Ouais, non pas une bonne idée...
Alors pourquoi écrire ce billet si c'est pour ne pas parler musique.
Je vais vous le dire. En discutant un peu avec les soixante huitard en herbe,
on s'aperçoit qu'ils avancent les mêmes pauvres arguments que leurs ainés allant même jusqu'à reprocher l'age des artistes sunommés. Ou quand les jeunes cons parlent aux jeunes cons ! N'est ce pas touchant?

A y regarder, c'est vrai qu'on pourrait arguer beaucoup de chose quand à l'ascencion d'une Willow Smith.
D'abord le nom qui rappelle furieusement celui de Papa. Papa qui doit-on le rappeller à commencer par rapper au coté de Jazzy Jeff. Sans être un rappeur exceptionnel, il est l'auteur de quelques bons titres qui font encore bouger la tête des Hip Hop Headz aujourd'hui. D'aucun diront que Jazzy Jeff est grandement responsable du résultat final mais c'est un autre débat...




Le Fresh Prince comme on l'appellait alors n'était pas encore synonyme de série télevisée. Tout cela n'est venu qu'après. Pour le succès que l'on connait.
De film en film, Will Smith se taille une réputation de sex symbol qu'on est obligé de voir une fois par an pour combler ces dames. Peu importe son jeu d'acteur plus que minimaliste ou les scenarios de films souvent un peu léger. Le visionage d'un film de Will Smith est un rituel aussi immuable que la révision de la bagnole à la fin de l'année. C'est cher, c'est chiant mais ça te permet de rouler en sécurité avec Madame.

Mais revenons à nos moutons.
Il est évident que la petite Willow vit sur le parcours et la célebrité de son Papa. Cela est-il choquant pour autant ? Doit-on rappeller la liste des innombrables fils de à avoir essayer de capitaliser sur l'héritage familiale? Avec plus ou moins de succès d'ailleurs.

Reste l'argument de la création de toute pièce par une maison disque qui n'est rien d'autre que le remake de l'histoire de Frankenstein avec Island Record dans le rôle du savant fou.Un article intéressant à ce sujet
Il est vrai que repérer le talent de Justin via Youtube, lui faire signer un tel contrat si jeune, le placer sous le feu des projecteurs alors qu'il n'a même pas encore mué est juste scandaleux.
Cet enfant n'est qu'une pure machine à $$ destiné à nous pousser à la consommation et gaspiller nos derniers deniers en ces temps de crises.
En temps de guerre froide, on parlerait surement de propagande capitaliste avec l'avênement de ce Bieber.
Pauvre mome d'ailleurs qui manipulé par une méchante entreprise qui le fait travailler jour et nuit se voit ainsi privé des joies d'une adolescence normale.

Arrêtons l'ironie deux minutes pour démonter ces arguments qui à bien y regarder n'en sont pas vraiment.
Justin Bieber, une création de toute pièce par une maison disque ?
C'est une évidence mais quel artiste signé aujourd'hui n'est pas la création d'une maison de disque ? Qui peut croire au vue des sommes mis en jeux par ces mêmes maisons de disques que vendre un disque ne nécessite pas de plan marketing, d'opération de com' à outrance ?
En clair, le concept d'"artiste produit" n'est pas l'apanage des Bieber et autres Smith. Si cela dérange autant lorsqu'on évoque ces artistes, c'est uniquement parce le plan marketing est destiné à une autre cible que là notre, vieux cons que nous sommes et qui regardons se dévelloper le phénomène avec un regard condescendant.Voir cet article dont le ton illustre parfaitement mon propos

Reste la question de la starisation précoce. Comment plaindre un enfant/ado qui certes exerce un métier difficile et qui est sujet à une forte pression mais qui jouit du confort qui va avec ?
A relativer quand on connait les conditions de travails dégradantes et proprement scandaleuses de certains enfants dans certains pays du monde.
Et l'on se rend compte de l'indécence de certaines analyses...

Pour ceux qui cherchent absolument à détruire ces artistes en herbes, je suggère donc d'utiliser les bons arguments et le seul terrain qui mérite vraiment une analyse: La musique.
Si on cherche à émettre une vrai critique sur Justin Bieber, on s'aperçoit que sa musique est à l'image de ce que peut offrir le courant mainstream actuellement.
Ni plus ni moins. Tout d'abord la musique se veut propre et efficace.
Le mixage et le clip sont carrés, la prestation léchée même si cela ne respire pas forcément le génie il faut reconnaitre que les moyens mis en oeuvre sont bien utilisés.
Si potentiel commercial il y a, c'est surtout grâce à la simplicité de la musique.
Il faudrait un jour qu'on se décide à parler de l'importance du gimmick dans la réussite d'une chanson. [ Baby, Baby, Baby, Baby ....]
Autrement dit, ne cherchez pas chez Justin la profondeur psychologique d'un personnage de Dostoievsky. Vous vous feriez mal, mais la musique elle, se laisse écouter.
Cela pouvait-il donner autres choses quand on est entouré par L.A Reid et Usher qui sont loin d'être des peintres dans le domaine de la musique bankable?

Alors pourquoi ce dédain si la musique est aussi bonne/mauvaise qu'ailleurs ?
Difficile à dire. Surtout que si l'on veut bien regarder en arrière, on s'aperçoit que notre géneration a aussi eu son lot de bébé star. Et je ne parle pas de Jordi!
Doit-on rappeller que la très grande Aaliyah a sorti son premier album à l'age de 14 ans. Album qui s'appelait déja Age ain't nothin but a number.
Tiens donc... C'est notre titre !

Loin de trouver cet album scandaleux, on est même tenter de le considérer comme un classique. Pourtant on y trouve mêmes ingrédients.
Une gamine à peine sorti de l'enfance, relativement pistonné (nièce de Gladys Knight tout de même) et coaché par R Kelly en personne. Et là encore le succès est au rendez-vous.
Alors pourquoi une telle différence de traitement ?
Probablement parce que l'époque et l'atmosphère que dégage cet album le rende autrement plus mythique qu'un album commercial d'un Justin Bieber.
Pour résumer, la musique est toujours le témoin d'une époque. L'album d'Aaliyah pue la new jack à plein nez. Une sorte de rn'b fortement inspiré du hip hop qui à l'époque ne se posait aucune question quand à son éventuel intégrité.C'était neuf, c'était frais et cela sonnait bien.
Il suffit d'écouter I'm Down with the clique pour être transporter à cette époque magique.





Bieber s'inscrit lui comme j'ai essayé de le montrer plus haut dans de la musique commercial des années 2000. Il ne révolutionne rien et n'ambitionne rien à ce sujet.


Puis il y a ce que j'appelerai maladroitement l'atmophère génerale.
Le scandale d'abord. La rumeur de mariage entre R. Kelly et Aaliyah, les scoops de Vogue bref cet album regorge d'anecdotes et c'est ce qui lui confère ce statut d'albums classique. Les grands albums se nourrisent de ce genre d'histoire.
Et bien entendu, la dimension tragique avec la disparation d'Aaliyah renforce encore ce sentiment. On le sait sans qu'on puisse vraiment expliquer pourquoi, la valeur d'un artiste augmente toujours en cas de décès prématuré. Le Hip Hop ne fait pas exception avec 2pac et autre Biggie Smalls.

Ainsi Aalyah rentre dans la légende avec un grand L quand Justin Bieber restera vraisemblablement un épihénomène. Le mot vraisemblablement est de rigueur puisqu'on ne sait jamais ce que l'histoire nous reserve...

samedi 25 décembre 2010

Retour vers le futur : The Detroit Experiment !



Chroniquer un disque qui date de 2003 peut paraître inutile. Aujourd'hui la tendance privilégie l'exclusivité alors à moins d'un classique, il est inutile de chroniquer un disque aussi vieux. Pourtant le disque que je propose aujourd'hui n'a rien d'un classique. C'est juste la rencontre innatendue de plusieurs genres musicaux.

C'est là tout le concept de la série Experiment.
Provoquer un choc des cultures autour des grandes villes qui ont marqué l'histoire de la musique américaine. Après un premier volet baptisé Philadephia Experiment réunissant ?uestlove,Uri Cain et Christian Mc Bride sorti en 2002,le deuxième volet se concentre sur la ville de Detroit et a été confié au soin de Carl Craig qui officie donc en tant que producteur éxecutif.

On le sait Detroit est une ville qui compte sur la carte de la musique américaine. Le nombre de talent qui ont vu le jour du coté du Michigan est assez ahurissant. Ainsi sur ce disque, on trouve la présence de bon nombre de musicien de renom.
Nous avons donc Carl Craig, célèbre musicien et DJ, hérault de la scène techno/electro de Détroit.
On y trouve également deux musiciens qu'on a l'habitude de trouver dans les bons coups des albums Hip Hop/nu soul. Kareem Riggins, batteur de son état et le(trop rare) multi-instrumentiste et chanteur/rappeur Amp Fiddler

Pour le côté jazz, on retrouve celui que l'on peut considérer comme le parrain de la scène de Detroit en la présence de Marcus Belgrave. La plupart des artistes cités précedement ont été adoubés par ce trompettiste qui a collaboré avec les plus grands. On retrouve également la pianiste Geri Allen et la violaniste Regina Carter.




Du bon monde donc et un éclectisme revendiqué qui sont autant de signe annonciateur d'un bon disque. Et ça ne loupe pas. Dés le premier morceau, on découvre avec délectation ce jazz trituré de toutes part.
Oh, rien d'innovant que l'on n'est pas déja écouté ailleurs pour peu que l'on s'interesse au genre. Mais la réunion de tant de talents fait que ce morceau est d'un très bon niveau.
On se pose, on ferme les yeux et on écoute. Ce disque est un voyage et ce morceau est la passerelle qui nous permet d'acceder au vaisseau qui nous arrachera de notre existence terrestre pendant 50 minutes.
C'est pas pour rien que le titre du morceau en question est Space odyssey.


Vient ensuite le turbulent Think Twice.
Reprise du standard de Donald Byrd arrangé à la sauce Carl Craig. C'est la première fois dans ma courte existence d'amateur de musique dépendant aux expressions musicales préfabriquée que j'entend le terme de techno-jazz. Le terme n'existe pas mais il faudrait carrément l'inventer pour ce morceau qui n'est rien d'autre que la recontre du jazz et de la techno lancée à 130km/H sur une route verglacée de Moselle. Une rencontre atomique, le tout validé par la trompette de Marcus Belgrave.





La suite est plus ou moins du même tonneau.
Sans vouloir vous détruire le plaisir de l'écoute, je citerai quand même le troublant There is a god porté par la superbe interpretation au violon de Regina Carter. Le jeu de la violonniste est empreint d'une émotion communicative qui rend ce morceau inoubliable.

Ma petite déception vient du morceau le plus hip hop de l'album où j'ai le plaisir de retrouver une de mes MC favorites, la toujours très engagée Invincible.Déception du fan qui s'attendait à trouver l'artiste se donnant à fond et magnifié par la présence de grand musicien à ces cotés. Ce n'est pas le cas ici où l'on sent juste une volonté de poser sa voix et de remplir le morceau plutôt que de le sublimer.Dommage.

Déception qui n'atténue en rien la qualité de l'album qui juste parfait pour introduire des genres comme le Jazz ou l'élecro à un public non initié. Parce que ces genres trainent parfois derrière eux une réputation élisite, il convient de trouver des oeuvres permettant de démocratiser la musique. The experiment rentre parfaitement dans cette case. Pour notre plus grand bonheur.

Tracklist

1 Space Odyssey - Amp Fiddler
2 Think Twice - Jeremy Ellis - Allan Barnes
3 Revelation Allan Barnes - Bennie Maupin - Amp Fiddler - Regina Carter
4 Baby Needs New Shoes - Perry Hughes
5 There Is A God - Regina Carter
6 Church Aaron Levinson - Amp Fiddler - Karriem Riggins
7 Enterluud
8 Vernors - Bennie Maupin - Perry Hughes
9 Too High - Amp Fiddler
10 Highest
11 Midnight At The Twenty Grand - Amp Fiddler- llan Barnes
12 A Taste Of Tribe
13 The Way We Make Music Amp Fiddler - Kariem Riggins Invincible- Athletic Mic League
14 Revelation Reprise

mardi 7 décembre 2010

I Miss This Joint ! [mais je vous le file quand même]

It's been a long time comme dirait Rakim...
De l'eau et de nombreux albums ont coulé sous les ponts depuis le dernier article sur Nasty Nas.

Alors après cette longue période d'inactivité, on se remet lentement en marche. Pour preuve, cet album que l'on m'a fait découvrir (Thx A2) il y a peu et qui est juste parfait pour passer ces longues soirées d'hiver qui s'annonce. Parfait également pour pouvoir jouer l'érudit au moment d'élaborer votre playlist du nouvel an. On aime bien ça par ici.

Donc laissez moi vous présenter rapidement Electric Wire Hustle.
Si vous êtes un fan de Common, ce nom devrait tilter dans votre esprit. Pour ceux à qui cela ne parle pas, Electric Wire Hustle est un morceau tirée du remarquable Electric Circus considéré par beaucoup comme l'album le plus aboutie de l'ex de Badu.




Ce groupe néo-zélandais rend donc ici un vibrant hommage au MC de Chicago. Et ils le font plutôt bien les bougres. Ils distillent une soul parfaitement maitrisée avec des beats hantés par la présence de Dilla ( tiens, encore une chose que l'on kiffe).
Ajouter à cela, la présence de Georgia Ann Muldrow qui à l'habitude de s'afficher que sur les bons albums et on obtient un petit très bon album.
Comme on est pas rapiat, on add la cover et aussi un extrait Tutube histoire de définitivement vous convaincre.Et de dire que Bordel Inc is back...



Zayyad

vendredi 26 novembre 2010

Tumi put the volume up!





La première coupe du monde de l’histoire sur le sol africain a été une franche réussite à tous les niveaux. Mais ce qu’elle a eu de magique, c’est qu’elle nous a permis de découvrir un pays sous de nombreux aspects, qu’ils soient culturels, économiques et sociaux. Bon voilà pour l’introduction en bonne et due forme. Car c’est aussi l’occasion unique pour de nombreux artistes locaux de sortir de l’ombre et de tenter une percée sur la scène internationale. Profitant, de l’embellie générale qui caractérisent ce genre d’évènements, les éditorialistes, TV, nous survendent de nombreux groupes, jouant sur l’euphorie générale pour nous faire croire qu’écouter des groupes sud-africains en pleine coupe du monde « c’est bien, c’est tendance », c’est the son de l’été.
La hype sud-africaine étant assez largement retombé depuis, j’ai décidé de me plonger dans le dernier de l’un des groupes qui le plus était mis sur le devant de la scène durant le mondial sud-africain : Tumi & and the Volume. C’est donc les oreilles dépolluées de toutes influences extérieures que je me suis plongé dans l’écoute des dernières compositions d’un combo que certaines se mettent déjà à comparer à « The Roots » (quand même !). Alors Tumi & Co, pétard mouillé ou véritable révélation ?
Ce qui frappe à la première écoute de l’album, c’est le véritable croisement des genres qu’a opéré le groupe. Nos amis ont décidé de faire dans l’éclectisme et on ne va certainement pas s’en plaindre. Composé de 2 noirs et 2 blancs, le groupe peut se targuer de vouloir représenter l’idéal de cette nation arc en ciel, qui veut briser les barrières entre les races et les genres. Car il ne faut pas se mentir, à par l’icône que représente Johnny Clegg, l’Afrique du sud ne peut pas vraiment se targuer d’avoir promuà la volée des groupes, à l’image de son idéal, multiculturels. Mais la donne pourrait bien changer, avec des groupes comme The BLKS JKS ou justement, Tumi and the Volume.
Revenons-en au disque en lui-même . Pour résumer cet album est un portrait parfait de ce qu’est l’Afrique du sud aujourd’hui. Un disque magnifique et sombre à la fois, qui fait osciller l’esprit entre rêverie et désenchantement. Rêverie, car niveau production, l’album ne souffre d’aucun défaut. Le son de Tumi & the volume, part d’une base hip hop, pour nous transporter vers des sonorités africaines traditionnelles, teinté d’un soupçon de jazz et de rock. Un véritable brassage des influences en somme, à l’image d’un pays à la richesse culturelle et musicale énorme mais qui se cherche encore une identité. C’est là que réside certainement une des forces du groupe. Nous enivrer par une musique où l’on sent bien, où on passe un bon moment, tout en y glissant un message fort sur la réalité sociale et politique de leur pays. Les couplets de Tumi, MC du groupe, tendent à nous ramener au dur quotidien d’un pays déchiré par ses vieux démons que sont la pauvreté et le racisme. Des paroles brutes qui tranchent avec l’euphorie musicale qui se dégage par moment de l’album.
Alors même on atteint certainement pas le niveau de production et de finition de The Roots, la musique de Tumi and the Volume se révèle surement plus accessible pour ceux d’entre nous qui n’ont toujours pas accrochés aux expérimentations et à la musique épurée du groupe originaire de Philadelphie ( oui oui ça existe…). Bref, l’album de la confirmation pour Tumi and the Volume. Avant l’album de la maturité ?

BB

lundi 18 octobre 2010

Nasir Jones : Amour & Haine

J'ai rarement autant supporté un artiste que Nasir Jones.
Cela peut paraître étrange de commencer ce billet ainsi, mais la justification paraît necessaire. Dans mon panthéon rapologique, Nas tient une place à part.
Tout comme Eve, même s'il est beaucoup plus classe de citer Nasir Jones.
Une place à part car le premier album officiel que j'ai acheté avec mon propre argent était un album de Nas. Mon premier concert était également un concert de Nas et c'est surement là que ma passion pour le Hip Hop a pris corps.
Depuis,j'ai aligné srupuleusement tous les albums du prodige de Queensbridge.

Oui, je suis un fan absolu de Nasir Jones. Ou plutôt était.
Depuis l'escrocerie sans nom que constituait Street Disciple, je n'ai plus écouté un album de Nas en intégralité. Exception faite pour Distant Relatives, son dernier opus. C'est d'ailleurs cet album qui est à la source de ce billet.
Non pas que cet album soit différent des précedents, bien au contraire.
Je suis juste fatigué d'avoir à expliquer que c'est parce que j'aime Nas que je ne peux plus écouter ces albums.
Paradoxal n'est ce pas ?

Reprenons.
Je considère que la plupart des gens font une erreur quand il s'agit d'analyser la carrière de Nas. On se focalise volontiers sur Illmatic, LE classique par excellence.
La quintescence du rap new yorkais période Golden Age.
Tous les meilleurs producteurs new yorkais de l'époque au sommet de leur art. DJ Premier, Large Pro, Q-Tip, Pete Rock offrent à Nas un écrin dans lequel il brille de mille feux.
Car le jeune Mc (20 piges à l'époque) est fichtrement doué et s'annonce comme le nouveau Rakim. Un flow précis, des lyrics dangereux qui tranchent avec ceux de la concurrence. Cet album s'approche de l'album parfait.


Seulement voilà c'est le premier album du jeune Nasir et comme en foot, le plus dur est de confirmer.
Se sera fait avec l'album suivant intitulé sobrement " It was written".
Résolument plus pop, il s'éloigne de ce qui a fait le succès d'Illmatic comme le souligne déja la critique .
Il contient son lot de hit grand public " The Message" et " If i ruled the world " avec Lauryn hill.La plume elle, reste toujours présente. Elle le sera toujours. Nas entre donc au panthéon rapologique avec ces deux albums. Intéressant témoignage d'époque à ce sujet à visualiser ici



Tout a été dit sur ces deux albums et Internet fourmille d'articles de qualités à ce sujet. Seulement à mon sens, l'album qui illustre le mieux le personnage de Nasir Jones est Stillmatic. Deux albums après It was written.



Stillmatic est un tournant.
Sorti en 2001, il arrive après la traversée du desert de Nas entamée après la sortie de " I Am" et de "Nastradamus". Ces deux albums ont été des succès commerciaux (relatifs) et surtout des échecs artistiques. Suite à ces deux albums, la critique se fait plus virulente. Nas aurait cédé au sirène du " rap commercial" lui qui avec Illmatic était en quelque sorte considéré comme l'un des derniers gardiens du temple.
Sacrilège !
Après ces deux échecs, on croyait la carrière du bonhomme définitivement terminé.On pensait que Nas rejoindrait le club assez large des ex gloires du rap devenu has been. Demander à Rakim ce qu'il en pense. C'était sans compter sur l'aide involontaire de Jay-Z et ce Stillmatic.

Car dés l'intro, Nas fait taire les critiques. D'un bon quatrain en pleine gueule.

Aiyyo, the brother's "Stillmatic"
I crawled up out of that grave, wipin the dirt, cleanin my shirt
They thought I'd make another "Illmatic"
But it's always forward I'm movin
Never backwards stupid here's another classic


Voila qui donne le ton pour ce qui s'annonce être l'album de la revanche.L'album de l'explication pour un artiste que finalement certain n'auront jamais compris. Car cet album révèle toute les facettes de Nas. Celle d'un lyricist formidable et probablement un des meilleurs Mc's que New York ait enfanté. Mais également un MC au manque de leadership assez saissisant. Je m'appliquerai à démontrer cela au fur et à mesure que l'on épluchera cet album.

La piste suivant est la bombe Ether.
C'est le titre qui remet Nas dans le game. Si Nas est tout d'un coup sorti de son cimetière, c'est bien grâce à son beef avec Jay-Z pour la couronne de New-York.
Jay-Z est au sommet, la dynastie R.O.C a déja pris son envol.
Invonlontairement, Jay va remettre Nas dans le jeu en se proclamant King Of New York. S'ensuit un battle épique par disque interposé dont Nas sort gagnant(avis perso) grâce à ce titre juste explosif !



Détail assez surprenant, le producteur d'Ether n'est autre que Ron Brownz. Le même qui jouera de l'auto-tune avec Busta sur Arab Money et avec Jim Jones sur Pop Champagne. Comme quoi...
La piste suivante est l'excellent Got Ur Self A... produit par MghZ. Ce morceau devrait être le niveau standard où devrait évoluer un MC du talent de Nas. Un beat simple mais puissant et Nas qui se lache dans un égo-trip bien senti.

My, first album had no famous guest appearances
The outcome: I'm crowned the best lyricist
Many years on this professional level
Why would you question who's better? The world is still mine
Tattoos real with "God's Son" across the belly
The boss of rap, you saw me in "Belly" with thoughts like that
To take it back to Africa, I did it with Biggie
Me and Tupac were soldiers of the same struggle


Les trois morceaux qui suivent illustrent à merveille ce que beaucoup considèrent comme le syndrome Nas. Des productions qui n'ont absolument rien d'extraordinaire mais portées par le talent de l'artiste au micro. Smokin' parle de l'un des thèmes de prédilection de Nas.
You're Da Man évoque sa période creuse avec un recul et un talent d'écriture certain et Rewind relate une histoire à l'envers à la façon d'un Christopher Nolan. Si le talent est là donc, les productions manquent cruellement d'imagination. Large Professor qui produit Rewind et You're Da man n'est plus le maitre qu'il était jadis et Nas à la production n'a jamais été une foudre de guerre.

Après ces moments creux arrive à la pierre angulaire de l'album. Le morceau assez génial que cache cet album sous estimé.
One Mic est un manifeste de grande valeur qui renvoit inévitablement au grand classique qu'est One Love présent sur Illmatic.
Ce morceau est intense, profond. On sent que Nas y livre une grande part de lui même et bien sur la qualité lyricale est toujours au rendez vous mais jugez plutôt par vous même.



Viennent ensuite 2nd Childhood et Destroy & Rebuild.
2nd childhood reprend la fameuse combinaison magique. Entendez par là, Nasir Jones au Micro et DJ Premier à la production.
Sans être toujours flamboyante, cette combinaison est cependant efficace. Un peu comme le jeu de Tim Duncan au poste bas voyez vous. Et on la retrouve dans tous les albums de Nas jusqu'à ce Stillmatic. Immuable on vous dit!





Destroy & Rebuild est une scène de fusillade ou Nas règle ses comptes avec bon nombre de ces collégues du Queens. Prodigy, Cormega, Nature... Ils en prennent plus ou moins tous pour leur grade sur ce morceau. Beaucoup moins intense que Ether mais intéressant tout de même.

lundi 4 octobre 2010

Le Chomage, c'est la ....

C'est le retour du come back des playlists thématiques qu'affectionne mon ami Frédo. Alors aujourd'hui, une playlist qui me concerne tout particulièrement puisqu'elle tourne autour de la recherche d'un emploi. Ah!
Sujet ô combien délicat et qui brise le moral de nos concitoyens. En effet, d'après les très fiables instituts de sondages, le chômage est la préocupation n°1 des français. Si ce billet ne pète pas les scores avec un thème pareil, c'est que ces instituts se foute de la guele du monde !

Bref, commençons avec l'ami Taipan et son Je commence Demain en featuring avec Soklak. Comme le montre ce titre, cet album est très bon. Bien écrit, flow impeccable, productions qui tiennent la route. Un de mes albums frenchies of the year! En plus pour une fois qu'on me traite de sportif, j'aime !




Continuons avec l'un des rappeurs les plus dérangés du rap US. Je veux parler de Pigeon John. Faut-il pas être atteint pour choisir un nom de scène pareil?
Quoi qu'il en soit, la bizzarerie n'a jamais empêché le talent comme l'a démontré ODB et mon Pigeon de service le prouve sur ce I lost my Job Again qui fleure bon les vacances.




Poursuivons avec Gangstarr et le regretté Guru. Work, présent sur le monumental Moment Of Truth. Guru y decrit le taff idéal. Simple et efficace comme les scratchs de Premier.




Poursuivons avec Alain Bashung. Un autre grand monsieur que l'on regrette avec une de ces chansons les plus célèbres, Ma petite entreprise. Pas tellement de rapport avec le chomage quoi que...




Terminons avec un classique du rap français. Une sorte de pendant au Work de Guru sauf que cette fois c'est Busta Flex qui s'y colle. De la classe, de la technique et un beat qui déboite. Que demande le peuple à part du taff ?

vendredi 24 septembre 2010

Los Angeles : Une introduction à Flying Lotus

Je l'ai déja écrit mais 2009 a sonné à mes oreilles comme un morne désert. Après le mirage Q-Tip fin 2008, mon enthousiasme est retombé aussi surement que la cote d'amour de l'équipe de France. Il faut se rendre à l'évidence, la traversé du désert du Hip Hop est ammené à durer.Néanmoins comme dans tous les déserts, certaines fleurs parviennent à éclore. C'est ce qui les rends encore plus précieuse. Flying Lotus est de cet espèce.


Après ce jeu de mot très mal emmené, resituons brièvement le personnage.
Flying Lotus est issue de la scène indépendante californiene, scène qui a vu emmerger ces dernières années une flopée de compositeurs/ producteurs aussi doué qu'inclassable. Ces artistes ont pour nom Deadalus, Nosaj Thing ou le Glitch Mob.Chacun a leur manière, ces artistes représentent le Hip Hop d'aujourd'hui.Une influence essentielle mais non suffisante. Une influence qui doit être nécessairement couplé à d'autres pour donner du sens à la musique.
Prenez Flying Lotus. On parle là d'un type capable de produire sur le dernier album du très estimé jazz singer Jose James, capable de réaliser des mixs electro/glitch de haute volée avec son pote Nosaj Thing ( disponible sur le site Brainfeeder.com) et de signer des productions et remixs hip hop sur les albums hip hop les plus cotés.

Tant de talent attire fatalement la lumière et de toute cette scène, Fly Lo est l'artiste le plus en vue. Ces sorties ont toutes été couronnées d'élogieuses critiques et le petit mais influent milieu nerdy en a fait son héros. Porté par le prestigieux label WARP, on peut parier que la hype autour du bonhomme n'est pas prête de retomber.
Cependant si le succès d'estime est incontestable, le succès auprès du grand public est lui plus hypothétique. Contrairement au artistes d'ED Banger ( pour ne citer qu'eux) qui privilégie une musique easy listning,sorte d'electro hop survitaminé, la musique de Flying Lotus est difficilement accesible même pour les plus auditeurs avertis.

Ainsi l'album Los Angeles sortie en 2008 a dans un premier temps débousolé les fans à la première écoute.Comme l'évoque cette chronique, on peut facilement se laisser décourager par le foisonnement de son que contient cet album. Flying Lotus y pousse ces expérimentations à un très haut degré et il est impossible d'integrer toutes les subtilités de ce bloc brut en quelques écoutes. Même l'objectif de ces quelques morceaux restent obscurs. Mais ou Flying Lotus veut-il en venir ?

Pour ma part, après deux mois d'écoutes désespérées, je m'appretais à m'avouer vaincu par le disque. Il allait vraisemblablement rejoindre la longue liste des oeuvres que je ne suis pas encore prêt à apprécier lorsque je suis tombé sur LA clé.
Le kit de montage Ikéa de ce Los Angeles. J'ai lu LA Story de James Frey.


Soyons clair, ce roman n'a rien d'exceptionel. Dans toute l'histoire de la littérature, il doit surement y avoir des centaines de romans sur la cités des anges dont d'immenses classiques qui échappe au champ de ma culture limitée.Cependant, ce L.A Story possède à mes yeux deux qualités. La première est d'être tombé dans mes mains au bon moment. La seconde est d'offrir au lecteur un aperçu de l'état d'esprit qui anime cette ville si particulière.
En effet, la plume de James Frey est semblable au highway de L.A. Elle se veut rapide mais est emcombré par toute une galerie de personnage qui se battent pour exister. Des personnages d'une extrème diversité qui néanmoins partage une même réalité. Tous sont habités par cette ville pour le meilleur et pour le pire. Ici, on passe du rêve au cauchemar, de l'ombre à la lumière et vice verca. Au fond il n'est question que de cela. Los Angeles est ce fil parcouru par quelques millions de funambules se demandant de quelles côtés ils vont basculer.
Ce sont ces funambules que nous décrit James Frey dans L.A Story et l'album de Flying Lotus en est la bande son. Ou vice verça peu importe.


Dans ces sons plus que saturés, je visualise ces immenses embouteillages qui encercle L.A. La saturation est parfois proche de la cacophonie. Insoutenable mais on se doit d'écouter jusqu'au bout car on ne sait jamais à quelle moment une nappe, une voix ou une boucle d'une harmonie folle viendra récompenser notre attente.
L'ambiance est lourde, pleine de menace comme cette ville où le pire arrive bien vite. Et puis, il y a ces instants de fulgurances plein de luminosité. Comme une star que l'on aperçoit brièvement sur Beverly Hills. Ombre et lumière.
On retrouve également une variété dans les compositions qui n'est pas sans rappeler les multiples personnages(et caractères) de James Frey. La très brillante chronique de l'Indie Rock Mag l'explique bien mieux que moi.

En couplant ma lecture et l'écoute du disque, je me suis rendu compte d'une chose. Je n'aime pas ce disque tout comme je n'aime pas Los Angeles. Pour moi, Los Angeles c'est Kobe Bryant avec la tenue des Lakers. Un mythe porté par un type géniale mais détestable.Une fascinante ville sans intêret où la petite parcelle de lumière fait oublier le chaos environnant.

En écoutant ce disque, on est comme ces milliers de gens qui débarquent à L.A à la poursuite de leurs rêves et de cette lumière. Nous aussi on la cherche cette foutue lumière, dans cette complexe construction sonore. Seulement Fly Lo la distille avec minutie et nous emmène là où il le souhaite. Dans les entrailles obscures, les ruelles tordues,les coins paumés. Dans la violence des gangs qui s'entretuent, dans l'ivresse et la légereté qu'offre cette ville, la drogue qui circule, le sexe omniprésent et ce bruit...
On plonge dans ce capharnaeum à la recherche de je ne sais quoi et ceux contre notre gré.Mais n'est ce pas là, la marque d'un grand artiste que d'aller contre la volonté de son auditeur et de lui imposer sa musique ?

dimanche 19 septembre 2010

Nasir Jones : Amour & Haine

J'ai rarement autant supporté un artiste que Nasir Jones.
Cela peut paraître étrange de commencer ce billet ainsi, mais la justification paraît necessaire. Dans mon panthéon rapologique, Nas tient une place à part.
Tout comme Eve, même s'il est beaucoup plus classe de citer Nasir Jones.
Une place à part car le premier album officiel que j'ai acheté avec mon propre argent était un album de Nas. Mon premier concert était également un concert de Nas et c'est surement là que ma passion pour le Hip Hop a pris corps.
Depuis,j'ai aligné srupuleusement tous les albums du prodige de Queensbridge.

Oui, je suis un fan absolu de Nasir Jones. Ou plutôt était.
Depuis l'escrocerie sans noms que constituait Street Disciple, je n'ai plus écouté un album de Nas en intégralité.Exception faite pour Distant Relatives, son dernier opus. C'est d'ailleurs cet album qui est à la source de ce billet.
Non pas que cet album soit différent des précedents, bien au contraire.
Je suis juste fatigué d'avoir à expliquer que c'est parce que j'aime Nas que je ne peux plus écouter ces albums.
Paradoxale n'est ce pas ?

Reprenons.
Je considère que la plupart des gens font une erreur quand il s'agit d'analyser la carrière de Nas. On se focalise volontiers sur Illmatic, LE classique par excellence.
La quintescence du rap new yorkais période Golden Age.
Tous les meilleurs producteurs new yorkais de l'époque au sommet de leur art. DJ Premier, Large Pro, Q-Tip, Pete Rock offrent à Nas un écrin dans lequel il brille de mille feux.
Car le jeune Mc (20 piges à l'époque) est fichtrement doué et s'annonce comme le nouveau Rakim. Un flow précis, des lyrics dangereux qui tranchent avec ceux de la concurrence. Cet album s'approche de l'album parfait.


Seulement voilà c'est le premier album du jeune Nasir et comme en foot, le plus dur est de confirmer.
Se sera fait avec l'album suivant intitulé sobrement " It was written".
Résolument plus pop, il s'éloigne de ce qui a fait le succès d'Illmatic comme le souligne déja la critique .
Il contient son lot de hit grand public " The Message" et " If i ruled the world " avec Lauryn hill.La plume elle, reste toujours présente. Elle le sera toujours. Nas entre donc au panthéon rapologique avec ces deux albums. Intéressant témoignage d'époque à ce sujet à visualiser ici



Tout a été dit sur ces deux albums et Internet fourmille d'articles de qualités à ce sujet. Seulement à mon sens, l'album qui illustre le mieux le personnage de Nasir Jones est Stillmatic. Deux albums après It was written.



Stillmatic est un tournant.
Sorti en 2001, il arrive après la traversée du desert de Nas entamée après la sortie de " I Am" et de "Nastradamus". Ces deux albums ont été des succès commerciaux (relatifs) et surtout des échecs artistiques. Suite à ces deux albums, la critique se fait plus virulente. Nas aurait cédé au sirène du " rap commercial" lui qui avec Illmatic était en quelque sorte considéré comme l'un des derniers gardiens du temple.
Sacrilège !
Après ces deux échecs, on croyait la carrière du bonhomme définitivement terminé.On pensait que Nas rejoindrait le club assez large des ex gloires du rap devenu has been. Demander à Rakim ce qu'il en pense. C'était sans compter sur l'aide involontaire de Jay-Z et ce Stillmatic.

Car dés l'intro, Nas fait taire les critiques. D'un bon quatrain en pleine gueule.

Aiyyo, the brother's "Stillmatic"
I crawled up out of that grave, wipin the dirt, cleanin my shirt
They thought I'd make another "Illmatic"
But it's always forward I'm movin
Never backwards stupid here's another classic


Voila qui donne le ton pour ce qui s'annonce être l'album de la revanche.L'album de l'explication pour un artiste que finalement certain n'auront jamais compris. Car cet album révèle toute les facettes de Nas. Celle d'un lyricist formidable et probablement un des meilleurs Mc's que New York ait enfanté. Mais également un MC au manque de leadership assez saissisant. Je m'appliquerai à démontrer cela au fur et à mesure que l'on épluchera cet album.

La piste suivant est la bombe Ether.
C'est le titre qui remet Nas dans le game. Si Nas est tout d'un coup sorti de son cimetière, c'est bien grâce à son beef avec Jay-Z pour la couronne de New-York.
Jay-Z est au sommet, la dynastie R.O.C a déja pris son envol.
Invonlontairement, Jay va remettre Nas dans le jeu en se proclamant King Of New York. S'ensuit un battle épique par disque interposé dont Nas sort gagnant(avis perso) grâce à ce titre juste explosif !



Détail assez surprenant, le producteur d'Ether n'est autre que Ron Brownz. Le même qui jouera de l'auto-tune avec Busta sur Arab Money et avec Jim Jones sur Pop Champagne. Comme quoi...
La piste suivante est l'excellent Got Ur Self A... produit par MghZ. Ce morceau devrait être le niveau standard où devrait évoluer un MC du niveau de Nas. Une bonne prod simple à souhait et Nas qui se lache dans un égo-trip bien senti.

My, first album had no famous guest appearances
The outcome: I'm crowned the best lyricist
Many years on this professional level
Why would you question who's better? The world is still mine
Tattoos real with "God's Son" across the belly
The boss of rap, you saw me in "Belly" with thoughts like that
To take it back to Africa, I did it with Biggie
Me and Tupac were soldiers of the same struggle


Les trois morceaux qui suivent illustrent à merveille ce que beaucoup considèrent comme le syndrome Nas. Des productions qui n'ont absolument rien d'extraordinaire mais portées par le talent de l'artiste au micro. Smokin' parle de l'un des thèmes de prédilection de Nas.
You're Da Man évoque sa période creuse avec un recul et un lyricisme certain et Rewind relate une histoire à l'envers à la façon d'un Christopher Nolan. Si le talent est là donc, les productions manquent cruellement d'imagination. Large Professor qui produit Rewind et You're Da man n'est plus le maitre qu'il était jadis et Nas à la production n'a jamais été une foudre de guerre.

Après ces moments creux, on arrive à la pierre angulaire de l'album. Le morceau assez génial que cache cet album sous estimé.
One Mic est un manifeste de grande valeur qui renvoit inévitablement au grand classique qu'est One Love présent sur Illmatic.
Ce morceau est intense, profond. On sent que Nas y livre une grande part de lui même et bien sur la qualité lyricale est toujours au rendez vous. mais jugez plutôt par vous même.



Viennent ensuite 2nd Childhood et Destroy & Rebuild.
2nd childhood reprend la fameuse combinaison magique.Entendez par là, Nas au Mic et Primo à la production.
Sans être flamboyant, cette combinaison est toujours efficace. Un peu comme le jeu de Tim Duncan au poste bas voyez vous. Et on la retrouve dans tous les albums de Nas jusqu'à ce Stillmatic. Immuable on vous dit!





Destroy & Rebuild est une scène de fusillade ou Nas règle ses comptes avec bon nombre de ces collégues du Queens.Prodigy, Cormega, Nature... Ils en prennent plus ou moins tous pour leur grade sur ce morceau. Beaucoup moins intense que Ether mais intéressant tout de même.

Partie 2 à venir ...

vendredi 17 septembre 2010

Aloe Blacc is back !

C'est un véritable scandale, que dis-je un véritable sacrilège!
Le nouvel album d'Aloe Blacc est sortie le 14 Septembre et je n'en ai pas parlé. Pire, j'ai laissé passer le deuxième extrait de ce très attendu Good Thing. Shame on me pour paraphraser l'amie Ophélie.

D'autant que l'extrait en question est magnifique!Sublime!Génialissime!
En bref,c'est du Aloe Blacc dans le texte. On avait déja eu droit à un I Need A Dollar pour nous mettre dans l'ambiance.Puis à un avant gout de l'album lors de la Block Party de Common Diesel.Ce second extrait intitulé Femme Fatale confirme l'impression générale,cet album sera soul à souhait et risque de froisser quelques oreilles.



Vous l'avez surement remarqué, ce titre est une reprise du Femme Fatale de Velvet Underground & Nico.
Ce titre (et l'album) est un véritable classique donc l'exercice s'annoncait plus que périlleux.
Force est de constater qu'Aloe s'en sort haut la main.
Pour ne pas tomber dans le prosélytisme aveugle, je poste la version en question.
A partir de là, comme dirait Arlette Chabot c'est à vous de juger!



Zayyad

jeudi 16 septembre 2010

Lait Noir et Pharaon !

Les fins d'années sont toujours l'occasion de sorties plus ou moins intéressantes. En cette rentrée, deux focus sur deux albums qui s'annoncent prometteurs ou tout du moins que l'on attend avec une certaine impatience.

Le premier devrait être dans les bacs au moment où j'écris ces lignes. On suit particulièrement l'artiste en question depuis qu'il a tout déglingué sur son passage avec l'album "Tronic". Vous l'avez compris, je parle bien évidemment de Black Milk.Le nouveau producteur prodige from Detroit arrive avec un album intitulé en toute modestie "Album of The Year". On espère y retrouver la formule gagnante de Tronic à savoir des drums complétements débridés et une énergie salvatrice qui nous avait fait jumper sur cet album. A l'écoute des extraits, on est en droit de se dire que l'on ne sera pas décu.



De plus, Black Milk sera de passage à Paris le 27 Octobre à l'Elysée Montmartre. Ceux qui l'on déja vu sur scène pourront en témoigner,Monsieur Milk n'est pas du genre pantouflard quand il se trouve sur une scène. Alors au lieu de claquer des tunes dans des concerts prohibitifs et assez quelquonque (ai-je citer Doom ?), tenter l'expérience d'un real Hip Hop show comme dirait Monsieur KRS...

L'autre artiste dont je voulais parler dans ce billet est lui aussi une bête de scène. C'est d'ailleurs un des meilleurs flows de l'histoire du rap. Avis personnel bien évidemment mais je pense que beaucoup seront d'accord sur ce point. Le bonhomme est assez discret même si un album sorti en 2007 annonce un retour sur le devant de la scène.Malheuresement, cet album nommé "Desire" fut en demi teinte. Bon là vous avez peut être pas compris mais je parle de Pharoahe Monch.

Outre son nom qui est une torture pour le dyslexique du clavier que je suis, l'ami Monch revient avec un album prévu pour la fin Octobre. Et c'est toujours une bonne nouvelle. L'extrait qui suit est produit par l'ami Diamond D. Un autre revenant qu'il me ferait plaisir de retrouver à son top niveau. Peut être pour la fin Octobre ?



Zayyad

lundi 13 septembre 2010

Souvenirs de vacances !

Putain de rentré !
C'est l'expression qui court sur 60 millions de lèvres en ce début Septembre. Face à la sinistrose ambiante, la tentation est grande de repartir sur nos anciens lieux de villégiatures. Ah, que la vie était belle alors !

Devant l'improbabilité d'un tel come back, il ne reste plus qu'à se réfugier dans les souvenirs de vacances.Les miens sont foncièrement insolites. Un mélange d'obscurs galères et de rencontres parfois pathétiques mais toujours inoubliables. Il faut dire que l'Inde est propice à ce genre d'envoutement. De toutes ces rencontres, j'en garderai deux calées au fond de mon crane.

La première est celle du plus indien des B-Boy que je connaisse, j'ai nommé le très grand Lalit!
Merci de m'avoir rappelé que le Hip Hop est une communauté certes imparfaite mais une communauté tout de même. On a beau se trouver dans un des coins les plus paumés de l'inde, Real recognize Real comme disent les ricains. Je me rappellerais de ces sessions d'écoute sur système délabré entre deux sons made in Bollywood.Surtout merci pour m'avoir fait découvrir ce super groupe qu'est RF et ce non moins superbe hommage à J Dilla.




Un énième tribute rendu au génie de Detroit me direz-vous sauf que celui-là prend une tout autre dimension. Il reprend les bases du célèbre Runnin' composé par Dilla pour The Pharcyde avec une formation accoustique. Et c'est diablement bien fait. Pour l'avoir écouté, le 7' de RF est du même tonneau mais est limité à 500 exemplaires seulement!


La deuxième rencontre marquante a été ma rencontre avec Serge Gainsbourg. Une violente baffe que je me suis prise en pleine poire. Et je peux vous dire que je n'y étais pas préparé. Bien sur, je savais que Gainsbourg était incontournable. Mais en écoutant son oeuvre en intégralité, j'ai pris la pleine mesure de son génie. Composition de folie avec des boucles somptueuses à foison [un plaisir pour digger sampler], un vrai talent d'écriture, des albums concepts en veux-tu en voilà...
Définitivement, j'en reparlerai quand je m'en serais remis mais en attendant, petit souvenir rétro avec ce morceau qui à mon sens, contient toutes les qualités précitées.



Une chronique de l'album démentiel qu'est l'Homme à la tête de chou est à venir ainsi qu'une relecture avisée de Louis Ferdinand Céline et du positivisme d'Auguste Comte. Dédicacé à qui de droit!



Zayyad

lundi 19 juillet 2010

Déconcertant

-MODE EGOTRIP ON-
Je suis un peu le guest du blog, je sais que mes articles vous manquaient donc je reviens en poster un !
-MODE EGOTRIP OFF-

Concerts, Concerts ! Vous représentez une partie de mes dépenses, tâchons de rentabiliser des moments de ma vie impactant négativement ma vie.
Je vais faire un article certes léger dont la valeur de rappel est pourtant très importante selon moi. Je précise que je me restreins au champ rap/soul sur ce coup pour rester dans le DAS de M. Z.

Aujourd’hui, j’en viens à me poser cette problématique :
Pourquoi les concerts sont-ils encore la vitrine la plus avantageuse pour un artiste ?

Bien que ces derniers ne soient pas par essence accessibles à tout porte-monnaie, il demeure à ce jour le moyen numéro un de mieux comprendre l’univers d’un artiste, mieux percevoir son univers musical (si celui-ci a assez de sous pour se payer un décor digne de ce nom par exemple voir mon P.S.).

Mon choix est de télécharger l’ensemble de ma musique disponible pour bien des raisons.
-Prix du disque élevé pour un album bien souvent inégal, musique essentiellement mp3 (pas trop envie de me balader avec un Walkman…).
-Qui dit goût prononcé pour une musique particulière, dit raréfaction de la source et donc CD import à 27 euros, sauf pour digger averti.
-iTunes me botte encore moins, cela ne plaît pas de nourrir les campagnes certes efficaces mais ô combien exagérées de M. Jobs/maisons de disque, alors que les artistes n’en vivent pas très bien non plus.

J’estime cependant me rattraper par mes nombreux concerts et manifestations destinées aux artistes que j’aime ou veux mieux connaître.Les revenus liés à l’arrivée de l’artiste, souvent venant à l’étranger (il faut le reconnaître) pour les raisons évoquées dans mon précédent article sur la mort chroniquée du rap français, sont suffisamment conséquents pour que je puisse dire sans gêne que j’aide à faire évoluer dans l’industrie, les artistes bons/très bons/exceptionnels.
Un article suffisamment clair pour savoir que les tournées permettent de vivre encore mieux de ses albums/singles :
http://jamtopia.com/blog/top-10-highest-earning-concert-tours-of-2008/

Souvent, des personnes auxquelles j’accordais un crédit ont vu leurs côtes s’évanouir de par leur piètre performance ou le peu d‘attachement que ces derniers ont voulu mettre en exergue (je pense à MF Doom ou Sa-Ra Creative Partners venus sans Shafiq Husayn).
A tout bon (pas Jacques ahah) performeur, le mérite revient très souvent et il est un moyen de consolider sa base de fans (Oxmo disserte dessus) voire de l’étendre lorsque l’on pense aux nombreux festivals ; carrefours de style musicaux pour élargir la clientèle et donc les revenus.
Exemple : Nessbeal se retrouve dans le même festival qu’un Chris Cunningham à Dour, cette année.
Difficile d’être plus explicite.

D’ailleurs, les Américains l’ont compris assez vite, ainsi nous dénombrons bien des évènements gratuits ou concerts à bas prix sur la scène bourgeonnante new-yorkaise.
Ex : Gil Scott Heron + Common à Central Park, il y a de cela une quinzaine de jours…

Pour bien des raisons, on ne verra pas cela de sitôt à Paris : niveau de vie élevé, artistes les plus souvent étrangers donc frais de déplacement, plus cadre assez contraignant (clubs qui ferment pour des raisons de tapage nocturnes, etc.).

Quelques cas pour comprendre qu’un artiste de talent qui sait se vendre sur scène aura au moins le retour des spécialistes et un succès d’estime :
-Blu a pourtant un talent conséquent mais sa timidité scénique fait qu’il n’atteindra pas les ambitions qu’il pourra viser en toute légitimité…
-Gonjasufi est par exemple certes un chanteur de bonne facture mais un rappeur de piètre qualité, mais sa performance m’a convaincu pour l’univers qu’il a su vendre, son énergie et l’énorme guest/hype man que représente Gaslamp Killer (tous deux chez Warp). Sa cote est d'ailleurs montante grâce à un ovni en plus d'une tournée remarquée.

L’aspect qui nuance mon raisonnement est que pour faire de la scène, il faut déjà posséder une quelconque renaissance… Mais, il est cependant possible de se battre en marge de celle-ci et de développer sa capacité à convaincre un public.
En dehors du mouvement HH, des personnes comme Lady Gaga, P!nk, Keziah Jones (pas de lien, chanter dans le métro parisien pendant des années est une perf') se sont produits devant de nombreux scènes vides ou atypiques avant de connaître le succès/être détectés et sont d’incroyables performeurs.
NB : Attention pour la première surtout, je parle en terme de performance pure pas musicale.

Quels référents pour un bon concert ?
Après un ressenti donné lors du récent passage à Paris de Bilal (Oliver pas Cheb ahah), je me suis demandé ce qui fait un bon concert d’un mauvais.
Ma réflexion m’a mené à plusieurs paramètres :
-l’énergie/charisme de l’artiste sur scène est le premier paramètre
-le répertoire
-la scène
-le supporting cast (band, ingénieurie son)
-le décor
Pour le rendre exceptionnel :
-tous ces paramètres à leur paroxysme plus des guests ou une configuration exceptionnelle (A Suite for Ma Dukes par exemple) que donnerait une collabo dans un supergroupe ou entre deux artistes aux registres opposés.
-le contexte historique joue aussi mais on est très peu enclin à le vivre (je pense au concert de Bjork en Chine qui lâche un "free Tibet" sur Declare Independance).

Merci de parfois prendre en compte le premier paramètre avant de juger le reste car celui-ci permet de ne pas discerner correctement la performance du concert.
Selon moi aussi, beaucoup viennent sans avoir "réviser" un minimum la discographie de l’artiste…
Cela permettrait de gommer/de mieux dominer le second paramètre qui est inextricable du premier pour jauger un concert.

Aly

jeudi 10 juin 2010

Mayer Hawthorne - Where Is My Soul?


Hitsville U.S.A. Voilà le surnom qui était donné aux quartiers généraux de la Motown à la fin des années 1950. La Motown, premier grand label de black music fondé par Berry Gordy, a laissé une trace indélébile dans l’histoire de la musique noire américaine, et plus encore dans celle de la musique Soul. Des Temptations, en passant par les Jacksons 5, the Four Tops, the Marvelettes ou encore les Supremes (liste non exhaustive !), tels sont les artistes qui ont permis à ce courant musical de gagner ces lettres de noblesse auprès du grand public, au point de faire passer comme courant, dans la culture américaine, l’expression de « motown sound ».

Pourquoi ce petit cours d’histoire me direz-vous ?
Si je vous fais un bref topo de ce courant, c’est bien entendu parce que c’est davantage dans cette catégorie qu’il faudrait classer Mayer Hawthorne, et son album « A Strange Arrangement ». Sorti en Septembre 2009 au Etats-Unis, l’album déboule seulement au printemps 2010 dans le pays de Johnny, Mylène et autre Patrick.

C’est donc dans un univers très retro soul où nous fait plonger l’artiste, où les hommages aux grandes voix de la soul pullulent. L’album alterne ballades soul et chansons plus rythmées, sorte de pop soul sucrée du plus bel effet. Y’a pas à dire, Mayer connaît ses classiques et tente de nous faire pénétrer dans son univers soul avec une production très propre, bien soutenue par ses musiciens et un enregistrement à l’aide de vrais instruments (même si notre ami, se révèle être un bon DJ également… mais il n’est pas questions de platines ici !).
Des chansons comme Your Easy lovin.., One Track Mind ou encore The Ills donnent irrémédiablement envie d’aller faire chavirer sa partenaire sur le dancefloor. Pas vraiment envie de swinguer ? Fallait le dire… Pas de souci, l’ami Mayer a prévu un arsenal de ballades que ne renieraient certainement pas Curtis Mayfield ou Otis Redding.( I Wish It Would Rain, Let Me Know ou encore My Green Eyed Love pour ne citer qu’elles).
L’univers de Mayer a tout donc pour nous séduire, un voyage au pays de la soul sous toutes ses formes en quelques sortes.

À l’heure où on semble assister à une renaissance (comment ça ? j’entends dire hype dans le fond ??) de la soul en France, il serait vraiment dommage de se priver du talent et des compositions de Mayer Hawthorne. Certes il n’y a rien de neuf, et il ne fait que remettre au goût du jour une musique vieille de 40 ans. Mais cela reste très accessible, même si plusieurs écoutes peuvent se révéler nécessaires pour en saisir toute la portée.
ET peuvent révéler à tout jeune auditeur les merveilles de ce courant musical riche et décidément intemporel.

Si on ne devait en garder que 3 : Just Ain’t Gonna Work out, Your Easy Lovinain’t PleasinLovin, Green Eyed Love !

Voici le clip de Just Ain’t Gonna Work Out, qui avait fait un joli petit buzz il y a déjà quelques mois :






BB

dimanche 6 juin 2010

We are the world ?

Toutes les initiatives artistiques visant à récolter des fonds pour Haïti, s'adressaient davantage à notre coeur qu'à nos oreilles. La musique était un peu pourrie, ..mais c'est pour la bonne cause! Je crois avoir trouvé une compil' qui se fout pas de nous. Dans Notes for Haiti, on retrouve les meilleurs jeunes talents du hiphop (Exile, elZhi, Invicible, Fashawn, Blu, 14KT et d'autres). Vous pouvez l'écouter gratuitement, ou la télécharger pour 1$.



mercredi 26 mai 2010

Pink Panther's Penthouse Party




Il y a des moments où l'on souhaite retrouver sa candeur d'autrefois. On ressent surtout cette sensation dans des instants particuliers ..Comme lorsqu'on se rend compte que l'on s'apprête à quitter le régime étudiant pour se jeter dans le monde du travail. Il fait peur ce monde du travail, d'autant que l'on apprend que la retraite à 60 ans fait désormais partie du passé ! Joli timing..


Alors pour fuir ces questions semi existentielles, rien de tel que les dessins animés. La panthère rose par exemple. Le genre de dessin animé qui parle à tout le monde grâce à son générique. Personnellement, j'ai jamais été foutu de regarder ne serait ce qu'un épisode en intégralité mais j'aime ce dessin animé qui fait parti de mon enfance.


Alors quand je tombe par hasard sur la compilation Pink Panther's Penthouse Party, je ne peux que sourire à la vue du concept. Vous l'aurez compris, toute la compilation tourne autour de l'univers de la panthère.


On y retrouve bien sur le célèbre générique composé par Henry Mancini mais pas seulement. Sont réunis sur cette galette des remixeurs de haute volés, des proches de Mancini (son fils Chris) et d'autre artistes qu'on a foutu là parce que ça fait bien.

Honnêtement, cet compilation n'a pas de grande prétention mais il fait du bien. Lorsque j'évoquais des remixeurs de haute volés, je pensais à la prestation de FatBoy Slim. Vous vous rappelez de Fatboy Slim ? C'est Typiquement le genre de mec qui ont marqué mon enfance ( Fifa 99 mon gars !) et que je dédaigne bêtement. On se fait vieux les amis...

Donc ce Fatboy Slim se rappelle à mon bon souvenir avec un énorme Weapon of Choice ! J'avais pas vu le coup venir. J'ai apprécié aussi le remix de Fisherpooner que je ne connais absolument pas. Ludovic Navarre aka Saint Germain lui m'est plus familier et fait toujours plaisir à entendre. Dimitri from Paris et Fantastic Plastic Machine eux sont mes découvertes de cette compil'. J'ai toujours aimé les noms farfelues et leurs morceau sont bons. Je digge ça intensément.


Je pourrais accumuler les morceaux. Ils sont tous plus ou moins bon. Si cette compil' est sans prétention, elle n'en n'est pas moins agréable et l'ambiance générale me plaît. Vous aurez compris que je vous invite à digger celle-ci franchement. C'est peut-être ainsi que l'on restera de grands enfants..