jeudi 6 octobre 2011
Heureux qui comme les Kids
Il existe des groupes dont on suit la trajectoire avec un intérêt certain.
Des groupes dont on pense parfois pouvoir prédire l'avenir avec certitude et c'est dans l'espoir de voir nos prédictions se réaliser que l'on scrute pas à pas leurs carrières. C'est dans cet état d'esprit que j'observe avec attention la progression de The Cool Kids.
Depuis 2008, le cheminement du duo formé par Sir Michael Rock et Chuck Inglish est plus que singulier. En 2008, portés par le succès de leur mixtape The Bake Sale EP, les Kids deviennent le nouveau phénomène hype sans que l'on comprenne vraiment pourquoi.
A cet instant un petit flashback est nécessaire.
Je parle d'une époque pourtant pas si lointaine où Facebook était l'apanage d'un nombre restreint de geek et commençait juste à percer les milieux étudiants français. Je parle d'une époque où le rap mainstream était plus que moribond et peinait réellement à se renouveller, même aux yeux des auditeurs les moins avertis. C'était avant l'explosion d'un certain Lil Wayne et d'un type de son bien déterminé ( Le grand Minaj de Printemps).
C'est dans ce contexte que le nom des Kids va frapper le grand public. Une démarche sonore résolument passéiste (Eric B & Rakim, les Beasties comme principales inspirations), des tenues fluos kids fashionita-swagg et l'attrait de la nouveauté ont suffit pour que le groupe s'impose comme la nouvelle coqueluche Hip Hop outre Atlantique. Voici ce qu'en disait HipHopdx à l'époque par exemple
L'effet boule de neige ne se fait pas attendre et les Kids gagnent une aura internationale.
Pour l'anecdote, j'ai souvenir de les avoir vu en première partie d'un concert où seulement la moitié de la salle connaissait les Kids et au sein de cette moitié, seulement 1/4 avaient réellement entendu un titre dudit groupe. Pas surprenant quand on sait qu'ils n'avaient alors aucun album à leur actif.
On attendait donc la suite avec impatience. Mais rien ne vint...
Il y eut bien ces sorties de mixtapes annuelles entre 2008 et 2010 mais point d'album à l'horizon. La hype retomba, les Kids repassèrent au second plan.
Cette période de vache maigre s'explique en grande partie par des embrouilles de labels mais aussi par une envie de progresser du côté des deux bonhommes.
Résultat, When Fish Rides Bycicles ne voit le jour qu'en 2011, soit 3 ans après l'émergence du groupe. D'aucun diront que cette trop longue attente les condamne d'entrée de jeu.
Autant casser le suspense après une si longue introduction, When Fish Ride Bycicles (WFRB) est à mes yeux le meilleur album de sa catégorie qu'il m'ait été donné d'écouter cette année.
La plupart des gens qui suivent The Cool Kids l'auront constaté, il y a une indéniable sensation de progression dans le son des deux larrons.
La formule a été longuement policé pour arriver à cet équilibre entre son passéiste et sonorité mainstream actuel. Cette évolution est flagrante quand on compare 88', le morceau emblématique des Kids période 2008 et Bundle Up, le premier single de WFRB
On a le sentiment d'une production moins brute. Les arrengements sont effectivement plus subtils et les mélodies gagnent en variation tout au long de l'album comme sur ce Gas Station avec le toujours impeccable Bun B des UGK.
Si l'album a gagné en profondeur au niveau de la production, il n'en perd pas sa principale force : Les Beats.
En bons amateurs de la période pré Golden Age, les Kids ont été marqué à vie par les beats bien "gras". Kick, Snare et autres grosses caisses marquent l'album de leurs empreintes et lui donnent un entrain certain.
Personnellement, j'ai un gros faible pour ce Rush Hour Traffic et ces variations au niveau du beat qui viennent se fracasser dans l'oreille de l'auditeur par vagues succesives. Délectable.
Si la production est le point fort des Kids, le niveau du emceing reste leur grande faiblesse. Ne cherchez pas une analyse de la crise ou ne serait-ce qu'une esquisse de contestation dans les lyrics. Les thèmes abordés sont clairement puérils et destinés à provoquer l'amusement comme le montre les lyrics de Bundle Up.
Who told you that you can sit with the kids
Computer wiz niggas still can't figure it out thoug
Got indo got out door, with cleaner clothes, (?)
Nissan Patrol with the Bose stereo
I dug hoes trying to grow my seeds
I got plug like the back of the screen man!
You got designs on the back of your jeans
They steam and I’m cold as a lean cuisine
Come and fresh out the freezer, I’m clean with the Caesar
The only third grader in the school with a beeper
Clipped to them seams, front pocket of them Wranglers
My teacher took it from me, its funny how she snatched it
Sleepers can’t sleep if it’s money in the mattress
A lot of niggas still running from their taxes and bills
We will recognize each other, man! Damn!Damnn, Goin' Ham, Got it Hotter than the Mother Land
Cette ambition d'entertainment est louable quand elle est pleinement assumée. C'est le cas ici mais on sent une vrai différence de niveau lorsque les Kids font équipe avec des pointures comme Ghostface Killah ou Bun B. Mais cela n'a finalement que peu d'importance. Cet album remplit pleinement son objectif d'amusement tout en apportant un son relativement construit. D'où ma déception de ne pas le voir figurer dans les charts et toucher un plus large public.
La hype est passée pour les Kids et ils semblent devoir rejoindre la catégorie un peu étrange des groupes mainstream sous côtés. Finalement ce n'est peut être pas un mal.
Ann-Sé
mardi 17 mai 2011
Du Hip Hop et de sa récupération
Je n'ai jamais été fan de la télé et encore moins publivore, pourtant ces derniers temps, les publicités ont le don de m'énerver. C'est le cas de cette pub' en particulier.
Je n'ai absolument rien contre la marque Lacoste. J'en ai même vraiment rien à foutre seulement cette publicité me semble emblématique d'une pratique qui tend à se banaliser,qui m'agace au plus haut point et qu'on pourrait qualifier de " vague vintage".
Ici, la publicité utilise un classique Hip Hop de 1988, The Message de Grand Master Flash and The Furious Five. L'intro de cette chanson qui est un gimmick en soi rappelle presque inconsciement le mouvement Hip Hop même à ceux qui ne le connaissent pas. Pour le publicitaire, c'est forcément une bonne pioche.
L'objectif pour le groupe Lacoste est de rajeunir son image viellissante. Il faut faire comprendre que Lacoste n'est pas uniquement une marque que l'on voit dans les través de Roland Garos et portée par Henri Leconte. Il faut faire "décontracté " soit une autre manière de dire jeune. Toutefois, il ne faut pas perdre la "pureté" Lacoste, c'est à dire la notion de prestige. Souvenez vous de la mode du survet' Lacoste qu'arborait fièrement toute personne un peu "fresh" dans le quartier à l'époque. Un véritable cauchemar en terme d'image pour une marque comme Lacoste.
Non ici, le but est clairement de toucher le jeune bobo qui comprend par l'héritage culturel cher à Bourdieu, toute la symbolique de la marque. Raison pour laquelle, on part du polo pour en arriver au parfum. La marque a une histoire et elle entend bien le faire savoir.
Le raisonnement peut paraître étriqué et réducteur mais là encore je m'en fous un peu car là n'est pas mon propos finalement. [1]
Je ne découvre pas le marketing aujourd'hui et sais pertinemment que la valeur ajoutée d'un produit se joue sur les services annexes comme le marketing. De plus avec ma maigre expérience, je ne suis pas en position de contester la pertinance de tel ou tel positionnement. Non, ce qui m'emmerde c'est la musique choisie. " The Message".
Cette musique est un classique, un vrai. Elle marque un tournant significatif de l'histoire du Hip Hop car pour la première fois, celui-ci va faire une incursion dans le domaine social. Lui qui se veut une musique dans l'esprit " Peace, Unity and Havin' fun " va tourner le dos à cette image juvénile pour s'occuper un peu de ce qui se passe dans la rue. Et à l'époque, la crise frappant durement les quartiers noirs des Etats-Unis, les paroles font sensations.
Broken glass everywhere
People pissing on the stairs, you know they just don?t care
I can't take the smell, I can't take the noise no more
Got no money to move out, I guess I got no choice
Rats in the front room, roaches in the back
Junkie's in the alley with a baseball bat
I tried to get away, but I couldn't get far
'Cause a man with a tow-truck repossessed my car
Alors comment cette chanson si représentative peut attérir en fond sonore d'une telle publicité ? Comment une oeuvre décrivant la souffrance de toute une communauté peut-elle être reliée à un parfum aussi bon soit-il?
Grand Master Flash n'étant pas mort, il a forcement du avoir son mot à dire et valider le processus. A moins que le label/major est décidé seul de cette manoeuvre. N'étant pas dans le secret des dieux, je ne peux pas répondre mais ce procédé me répugne. Parce qu'il méprise le "message" que véhicule cette chanson et que l'on est ici dans la culture de l'approximation et de la récupération. Approximation parce que l'on ne se soucie que de la musique sans tenir compte des paroles ( tragiquement absente) et que le spectateur s'identifie facilement, presque docilement sans chercher à comprendre. La musique sonne "moderne", Flash étant un des premier à s'interesser à l'électro dans ces compositions. Il n'en faut pas plus pour que le spectateur accroche.
D'ailleurs, cette technique a déja fait ces preuves avec d'autres marques qui ont désormais décidé de capitaliser dessus. Je pense bien sur à Evian et Citroen qui dans deux genres différents tentent de vampiriser l'image d'un genre ou d'un artiste. C'est encore plus flagrant avec la pub Citroen ci dessous.
Sans être un grand spécialiste de Lennon, je ne suis pas certain que celui-ci goute à la manip' commerciale. De tout temps, les artistes ont du faire face à ces tentatives de récupération commercial et politique. On peut citer Jim Morrison qui refusa de voir une de ces compositions dans une publicité au risque de créer des tensions au sein des Doors.
Plus proche de nous,on peut également citer Daniel Balavoine et ces rapports plutôt conflictuels avec François Mitterand accusé de vouloir récupérer l'icone de la jeunesse qu'était alors Balavoine.[2]
Pratique toujours en cours puisqu'il y a peu, c'est Yann Barthès et le petit journal qui prennaient Martine Aubry en flgrant délit de récupération du Hip Hop français.
En lieu et place de cette tentative un peu niaise de faire "jeune", j'aurai aimé que Martine Aubry nous explique quelle place elle compte donner à la culture dans le projet socialiste. Reviendra t-elle par exemple sur la loi Hadopi si elle accède au pouvoir ?
Bref ,tout ceci montre malheuresement que le Hip Hop, cette culture que j'aime par dessus tout n'a absolument plus rien à voir avec une contre-culture. Soutenir le contraire aujourd'hui est ridicule. On a beau le savoir et être pret à l'accepter," quand on voit ce qu'on voit et qu'on entend ce qu'on entend " et ben parfois ça fait un peu mal...
Zayyad
[1] La synchro est un vrai métier et pour avoir une idée de l'envers du décor,cet article est vraiment très intéressant. Et contredit certaines théories échafaudées à la va-vite plus haut.
[2] C'est suite à ce débat que Balavoine a "gagné" le statut de défenseur de la jeunesse et c'est probablement au cours de ce même débat que Mitterand a du décider de "récupérer" le chanteur.
Je n'ai absolument rien contre la marque Lacoste. J'en ai même vraiment rien à foutre seulement cette publicité me semble emblématique d'une pratique qui tend à se banaliser,qui m'agace au plus haut point et qu'on pourrait qualifier de " vague vintage".
Ici, la publicité utilise un classique Hip Hop de 1988, The Message de Grand Master Flash and The Furious Five. L'intro de cette chanson qui est un gimmick en soi rappelle presque inconsciement le mouvement Hip Hop même à ceux qui ne le connaissent pas. Pour le publicitaire, c'est forcément une bonne pioche.
L'objectif pour le groupe Lacoste est de rajeunir son image viellissante. Il faut faire comprendre que Lacoste n'est pas uniquement une marque que l'on voit dans les través de Roland Garos et portée par Henri Leconte. Il faut faire "décontracté " soit une autre manière de dire jeune. Toutefois, il ne faut pas perdre la "pureté" Lacoste, c'est à dire la notion de prestige. Souvenez vous de la mode du survet' Lacoste qu'arborait fièrement toute personne un peu "fresh" dans le quartier à l'époque. Un véritable cauchemar en terme d'image pour une marque comme Lacoste.
Non ici, le but est clairement de toucher le jeune bobo qui comprend par l'héritage culturel cher à Bourdieu, toute la symbolique de la marque. Raison pour laquelle, on part du polo pour en arriver au parfum. La marque a une histoire et elle entend bien le faire savoir.
Le raisonnement peut paraître étriqué et réducteur mais là encore je m'en fous un peu car là n'est pas mon propos finalement. [1]
Je ne découvre pas le marketing aujourd'hui et sais pertinemment que la valeur ajoutée d'un produit se joue sur les services annexes comme le marketing. De plus avec ma maigre expérience, je ne suis pas en position de contester la pertinance de tel ou tel positionnement. Non, ce qui m'emmerde c'est la musique choisie. " The Message".
Cette musique est un classique, un vrai. Elle marque un tournant significatif de l'histoire du Hip Hop car pour la première fois, celui-ci va faire une incursion dans le domaine social. Lui qui se veut une musique dans l'esprit " Peace, Unity and Havin' fun " va tourner le dos à cette image juvénile pour s'occuper un peu de ce qui se passe dans la rue. Et à l'époque, la crise frappant durement les quartiers noirs des Etats-Unis, les paroles font sensations.
Broken glass everywhere
People pissing on the stairs, you know they just don?t care
I can't take the smell, I can't take the noise no more
Got no money to move out, I guess I got no choice
Rats in the front room, roaches in the back
Junkie's in the alley with a baseball bat
I tried to get away, but I couldn't get far
'Cause a man with a tow-truck repossessed my car
Alors comment cette chanson si représentative peut attérir en fond sonore d'une telle publicité ? Comment une oeuvre décrivant la souffrance de toute une communauté peut-elle être reliée à un parfum aussi bon soit-il?
Grand Master Flash n'étant pas mort, il a forcement du avoir son mot à dire et valider le processus. A moins que le label/major est décidé seul de cette manoeuvre. N'étant pas dans le secret des dieux, je ne peux pas répondre mais ce procédé me répugne. Parce qu'il méprise le "message" que véhicule cette chanson et que l'on est ici dans la culture de l'approximation et de la récupération. Approximation parce que l'on ne se soucie que de la musique sans tenir compte des paroles ( tragiquement absente) et que le spectateur s'identifie facilement, presque docilement sans chercher à comprendre. La musique sonne "moderne", Flash étant un des premier à s'interesser à l'électro dans ces compositions. Il n'en faut pas plus pour que le spectateur accroche.
D'ailleurs, cette technique a déja fait ces preuves avec d'autres marques qui ont désormais décidé de capitaliser dessus. Je pense bien sur à Evian et Citroen qui dans deux genres différents tentent de vampiriser l'image d'un genre ou d'un artiste. C'est encore plus flagrant avec la pub Citroen ci dessous.
Sans être un grand spécialiste de Lennon, je ne suis pas certain que celui-ci goute à la manip' commerciale. De tout temps, les artistes ont du faire face à ces tentatives de récupération commercial et politique. On peut citer Jim Morrison qui refusa de voir une de ces compositions dans une publicité au risque de créer des tensions au sein des Doors.
Plus proche de nous,on peut également citer Daniel Balavoine et ces rapports plutôt conflictuels avec François Mitterand accusé de vouloir récupérer l'icone de la jeunesse qu'était alors Balavoine.[2]
Pratique toujours en cours puisqu'il y a peu, c'est Yann Barthès et le petit journal qui prennaient Martine Aubry en flgrant délit de récupération du Hip Hop français.
En lieu et place de cette tentative un peu niaise de faire "jeune", j'aurai aimé que Martine Aubry nous explique quelle place elle compte donner à la culture dans le projet socialiste. Reviendra t-elle par exemple sur la loi Hadopi si elle accède au pouvoir ?
Bref ,tout ceci montre malheuresement que le Hip Hop, cette culture que j'aime par dessus tout n'a absolument plus rien à voir avec une contre-culture. Soutenir le contraire aujourd'hui est ridicule. On a beau le savoir et être pret à l'accepter," quand on voit ce qu'on voit et qu'on entend ce qu'on entend " et ben parfois ça fait un peu mal...
Zayyad
[1] La synchro est un vrai métier et pour avoir une idée de l'envers du décor,cet article est vraiment très intéressant. Et contredit certaines théories échafaudées à la va-vite plus haut.
[2] C'est suite à ce débat que Balavoine a "gagné" le statut de défenseur de la jeunesse et c'est probablement au cours de ce même débat que Mitterand a du décider de "récupérer" le chanteur.
mardi 19 avril 2011
Le grand Minaj de printemps
"I represent an entire generation"
Voilà ce que clame Nicki Minaj dans Right Thru Me extrait de son album Pink Friday. Des propos plutôt justes qui illustrent le destin de cette véritable comète parmi la constellation de stars que compte le rap game.
Pink Friday étant sorti depuis plusieurs mois maintenant, focus à froid sur cet album qui a finalement bien plus à dire qu'il n'y parait.
Tout d'abord, ce qui retient l'attention des auditeurs à l'écoute de Nicki Minaj, c'est son flow. Capable d'adopter un débit supersonique ou de chantonner à l'envie, Nicki sort du type de flow monorhytmique habituellement proposé par les female Mc's mainstream.
Ce qui est toujours impressionant à entendre pour l'auditeur néophyte.
On peut d'ailleurs remarquer que c'est une tendance marquée chez toute une catégorie de " newcomers " dont Drake est le chef de file.
Cependant, la technique du rappeur ne se résume pas uniquement à une histoire de débit. Les silences, choix de respiration, tonalité de la voix rentrent également en ligne de compte. Mais même dans ces domaines, Nicki Minaj s'en tire géneralement plutôt bien.
Difficile de lui contester sa réputation sur ce point même si les termes de "tueuse" que j'ai souvent lu ou entendu paraissent un tantinet excessif.
Néanmoins on ne construit pas un album avec un flow. A moins de s'appeller Snoop Dogg, il en faut généralement un peu plus pour en assurer la réussite.
Pourtant comme l'indiquait Minaj, ce Pink Friday est représentatif du Hip Hop de ce début de décennie.
C'est à dire un hip hop porté par un(e) emcee de talent mais souffrant d'un manque d'ambition au niveau des beats. Le son Hip Hop connait une énième mutation portée par tout une flopée de nouveaux beatmakers.
On aime ou on déteste mais l'avenir appartient à Bangladesh, T-Minus et autre Drew Money. Tous ces producteurs sont présent sur l'album de Minaj au milieu de valeurs "sures" comme Will I Am ou Swizz Beatz et ce n'est pas un hasard.
Ils sont les créateurs de ce son "light" qui use autant du sample que de composant électronique.
Mais surtout comme l'indique Bangladesh, compositeur du " Mili" de Lil Wayne et l'un des artistes les plus en vue de cette nouvelle vague, la force de ce nouveau son hip hop réside dans son minimalisme.
Tout repose sur le son, la séquence. Peu importe le nombre d'éléments qui composent l'instru, tout dépend de la façon dont tu utilises les éléments que tu as à disposition [1]
Illustration avec Drew Money et le beat de Right Thru Me crée autour d'un riff de Joe Satriani. Le riff est ici rejoué avec un accent électro et un fort travail au niveau des filtres sur les voix. Le tout accompagné d'un pattern drum tout en légereté.
Certains diront que cela manque furieusement de groove.
En effet, cette musique n'est plus Hip hop mais le Hip hop est une influence parmis d'autre. Elle colle parfaitement à cette géneration I-pod qui a l'habitude de passer d'un style à l'autre en tournant une molette. Certains refusent cette vision du Hip Hop. C'est le cas de la mouvance Hipster qui se veut " traditionaliste " et opposé à ce courant beaucoup trop mainstream à leur gout. [2]
Cette accusation est peut être fondée mais il est difficile de nier que les sons et celui-ci en particulier sont bien "produits" et peuvent être de vrais réussites.
Tout est finalement une affaire de goût et c'est ici qu'intervient le conflit générationel inhérent au Hip Hop. Aujourd'hui, le Hip-Hop est une musique qui a 40 ans et qui contient en son sein deux ou trois générations d'auditeurs et une dizaine de styles différents. Autant dire que le consensus est pratiquement impossible.
Il est d'ailleurs amusant de voir que le fameux c'était mieux avant ne s'applique pas ici. Une Emcee comme Minaj est bien meilleure techniquement qu'une Lil Kim ou une Foxy Brown. On ira même jusqu'à dire qu'une Minaj moyenne est meilleure qu'une Eve au sommet de sa forme. Ce qui n'est pas sans provoquer quelques tensions comme en témoigne le "beef" entre Lil Kim et Minaj.
Ce beef éclate au grand jour dans un des couplets de Roman's Revenge qui s'adresse probablement à Queen Bee.
I-i-i-i-i-i-i-i-is this the thanks that I get for puttin you bitches on?
Is it my fault that all of you bitches gone?
Should've sent a Thank You note, you little hoe
Now I'ma wrap your coffin with a bow
"N-N-Nicki, she just mad cause you took the spot"
W-w-word? That bitch mad cause I took the spot?
Well bitch, if you ain't shittin then get off the pot
Ce duel marque également une autre évolution. Peut être la plus importante de toutes.
Le Mc'ing au féminin qui a toujours été méprisé semble changer son mode de revendication.
Avec Lil Kim, la surenchère sexuelle devient revendication féministe. Rien de mieux que la tactique du miroir pou renvoyer aux hommes leurs propres fantasmes en pleine tronche. Quitte à choquer.
Si cela s'avére necessaire pour combattre un environnement foncièrement machiste, cette stratégie implique cependant une vulgarité extrème comme dans le fameux Not Tonight
Avec Minaj, l'approche est légerement différente.
La Mc devient androgyne et se cache derrière son rôle de poupée Barbie. Elle joue volontairement la carte de l'ambiguité comme le démontre la pochette de ce Pink Friday et son couplet dévastateur sur Did it'on em.
La "vulgarité" n'y est pas absente mais l'allusion au sexe se veut beaucoup moins franche que chez son ainée.
All these bitches is my sons
and I'ma go and get some bibs for 'em
a couple formulas, little pretty lids on 'em
If i had a dick, I would pull it out and piss on 'em
Let me shake it off
I just signed a couple deals i might break you off
and we ain't making up I don't need a mediator
Just let them bums blow steam, radiator
Autre changement révélateur, le management de ces artistes semblent montrer une certaine émancipation. Dans les années 90,la mode est aux " First Lady". Lil Kim était la protégée de Biggie et membre du crew Junior Mafia. Eve la "first Lady" du Ruff Ryders. Foxy Brown elle était la présence féminine au sein de The Firm.
Toutes ces artistes aussi talentueuses soit-elle ont vu leurs carrières reliées à celle de leurs groupes ou à un mentor prestigieux.
L'exemple parfait étant la jeune Amil, ex First Lady de Roc-A-Fella dont la carrière a été brisé par le seul désir de Jay-Z. Amil dont on devine aujourd'hui tout le ressentiment envers l'industrie du disque dans cette interview.
"I’m not the one to talk about other female rappers. Truth be told, I think we’re all in the same boat. It’s hard for a female rapper to even blow like that"
Minaj elle, a su s'imposer en tant qu'artiste. Rentré chez Young Money à la seul force de son talent (et de ces ventes), elle est une véritable tête d'affiche du crew de Lil Wayne. Et c'est là sa plus grande victoire et une porte ouverte pour nombre de female mc's. Les temps changent comme dirait Solaar. Et on ne va pas s'en plaindre.
Ann-Sé
Source : [1] Interview de Bangladesh sur Tsugi.fr
[2] Hipster Rap : The Savior of Hip Hop ?
mercredi 2 février 2011
Oh, My NOLA !
Ces derniers temps, la ville de la Nouvelle Orleans est de retour au premier plan.Bien aidé il est vrai par le succès de la série Treme réalisé par le réalisateur de The Wire, David Simon.
5 ans après Katrina, ce haut lieu de la culture noire-americaine retrouve un semblant d'emballement médiatique. Récemment, c'est France 2 qui dans son édition de 13h15 faisait un focus sur la ville de Louis Armstrong.
Dans ce reportage, on n'apprend rien de transcendant sur cette ville au bouillonement artistique pourtant incroyable.
En effet, se plonger dans le style musical de Big Easy, c'est couvrir toute l'histoire de la musique noire-américaine. Commençons par Scott Joplin, maitre incontésté du ragtime une musique annonciatrice du jazz qui a court dans les rues de N.O dès la fin du XIXème siècle jusqu'au année 20.
Enchainons avec le style New-Orleans incarné par le célèbre Louis Armstrong, le méconnu Jelly Roll-Morton ou le "frenchy" Sydney Bechet à partir des années 30.
Nous voici désormais dans les années 50-60 et Fats Domino retourne l'Amerique et le reste du monde de son rhythme and blues.
Achevons note voyage temporel par le gangsta rap des Hot Boys (premier groupe de Lil Wayne qui est également originaire de NOLA).
La liste aurait pu être plus longue tant l'histoire de la Nouvelle Orleans est riche en artiste ayant marqué la musique.
Pourtant loin de se contenter de ce titre honorifique(contestable?) de lieu de naissance du Jazz, NOLA fait montre d'une créativité sans cesse renouvelée.
Galvanisé par cet énorme héritage musicale qui a poussé les habitants et musiciens de NOLA à se battre pour la sauvegarde leur ville, le mouvement hip hop local a crée dans les années 90, un courant simple et représentatif de l'esprit Big Easy : Le Bounce Dance.
Cette danse comportant des pas de lockin' ou de popin' est spécifique à NOLA.
A l'instar du fameux C-Walk californien, le Bounce Dance a sa propre musique. Mélange de Rap et de Dance survitaminé ou remix ultra péchu de titre déja existant, le Bounce Dance n'a pas vocation a être considéré comme un courant à part entière.
Les artistes "Bounce" sont reconnus au sein de la ville et de l'état de Louisianne mais leur notoriété atteint rarement le niveau national. Autrement dit, peu de chance que vous attendiez parler de Magnolia Shorty (Artiste majeur de la Bounce Music), ancienne de No Limit Records décédée récemment, de Sissy Noby ou Big Freedia.
Pourtant, un(e) artiste comme Freedia fracasse les codes et mérite de se retrouver sous le feux des projecteurs.
Ne serait-ce que pour le symbole qu'il représente face à l'homophobie latente au sein du mouvement hip hop (Sexion d'Assault si tu me lis!).
Voici un court reportage sur le Bounce Dance avec un éclairage tout particulier sur Big Freedia "Queen" autoproclamée de la Bounce Music.
Petit teasing en passant, un article traitant entre autre de Freedia et de l'homophobie dans le Hip Hop est à venir rédigé par le toujours très affuté Nicolas.
Pour terminer, petits extraits vidéos d'artistes Bounce en commençant par Magnolia Shorty. Premier son à la qualité un peu dirty mais représentatif du style Bounce.
Toujours Magnolia Shorty avec un titre " Monkey On That Dick" assez poétique.
Un live de Choppa pour terminer. Attention, il faut s'accrocher !
Aujourd'hui, le renouveau du mouvement Bounce va de paire avec la résurrection de la ville. Il est important pour une ville comme NOLA de continuer à créer.
Ce processus créatif est inscrit dans les gènes de cette ville et cette tradition ne doit-jamais se perdre. Elle fait rêver des milliers de musiciens et amateurs de musique à traveers le monde et constitue le plus beau trésor de cette ville unique.
Il est d'ailleurs tout aussi important que les Hornets (l'équipe NBA de Nola) et son leader Chris Paul reste à la Nouvelle Orleans. C'est par des choses aussi futiles en apparence que Big Easy s'assure un semblant de survie.
Que l'on soit américain ou non, fan de jazz ou non, on ne peut que souhaiter que ce centre culturel historique ne disparaisse pas.
Si c'était le cas, c'est tout un pan de l'histoire musicale MONDIALE qui viendrait à disparaitre...
Zayyad
dimanche 16 janvier 2011
Un long dimanche de Freestyle
Salut l'ami,
Je reviens tout juste de ta mise en terre.
Qu'est ce que t'as du te marrer !
Nous voir tous encostardés, au bord des larmes autour de toi t'aurai fait hurler de rire, nous le savions.
Jamais de ton vivant, on ne t'avait accordé autant d'attention et louer ton amour de la vie, et même des gens que tu n'avais pas vu depuis des lustres se frappait la poitrine en hurlant.
C'était mon cas et crois moi que je le regrette. Et je ne dis pas ça, parce qu'avec ta disparition, c'est 1/3 du lectorat de ce blog qui s'en va non...
Je dis ça parce que je regrette sincérement que nos chemins se soient quelque peu séparés et que nos échanges se soient réduits à de furieuses batailles d'idées virtuelles.
Et Dieu sait que tu aimais te battre.
Depuis que l'on se connait, je n'ai jamais rencontré personne d'aussi bagarreur que toi. Les morveux du bac à sable de Romain Rolland s'en souviennent encore et les pleurs de ces mêmes morveux doivent encore raisonner dans le préaut pour les gouters que tu chippais sans aucune élégance(euphémisme).
Plus tard, c'est sur les terrains que tu te castagnais.
En terme sportif, on dirait que tu étais un compétiteur dans l'âme. Toujours prêt à se frotter à l'adversaire. Le coup de tête administré à un anonyme attaquant de Louvres restera dans ma mémoire comme celui de Zidane sur Materazzi..
Mais finalement, ta plus grande bagarre, c'était celle que tu livrais contre la maladie. Ennemie invisible mais foutrement plus présente qui ne te laissais pas vraiment de répit. J'étais là quand cette salope s'est déclarée pour la première fois. On avait 4 piges peut être plus.
Tu t'étais écroulé de ce banc où l'on attendait sagement que nos parents nous délivre de l'école.
Je te revois encore convulser alors que j'étais présent à deux mètres sans savoir quoi faire. Je me souviens des blouses blanches faisant irruption dans la salle, du branquart et du visage effrayé de la maitresse.Je me souviens aussi que c'est là que j'ai appris le sens du mot respiration et du mot insufficence. Cette saloperie d'épisode m'a marqué.Depuis je déteste les préauts et l'école maternelle.
Alors on a grandi ensemble et suivi les mêmes chemins de bohêmes. Pendant que j'aspirais à élever la nonchalance au rang de style de vie, tu te dépatouillais pour vivre avec les limites laissées par la maladie.
Lorsque je me moquais gentiment des amnésiques préssés qui peuplent la ville de Paris que tu aimais tant, tu me faisais remarquer que même si tu ne courais pas, tu étais à ta manière beaucoup plus préssé qu'eux. A ta manière, tu étais un sprinteur.
Tu appellais ça dans tes textes et freestyle, "la vie chronométrée".
Un concept qui n'avait finalement que peu de sens pour nous alors que c'était malheuresement ton quotidien que tu résumais ainsi.
Tes freestyles justement...
Mec, maintenant que tu es parti je peux l'écrire.
Tu étais vraiment "dope".
Surement pas le meilleur rappeur du monde mais de loin le MC le plus passioné qu'il m'est été donné de rencontrer. Même avec tes soucis de santé, la passion du cyph' ne t'as jamais quitté et lorsque ta voix ne pouvait plus suivre, c'est tout naturellement que tu t'es dirigé vers les platines pour " parler avec tes doigts".
Parce qu'au fond, parler tu n'auras fait que ça. Parce que le hip hop était une de tes armes préférées contre le sort qui semblait s'acherner contre toi. Tu tenais à faire face avec humour, t'autoproclamant tour à tour " MC 1 Poumon " ou Ben " The Voice" Biozondama.
J'ai toujours admiré ton sens de l'ironie et de l'autodérision qui te rendait si dur à confondre en battle ou en freestyle. On ne savait jamais si on t'avait touché ou pas tant tu étais capable de rebondir avec ironie.
Il n'y a rien à redire, tu étais un putain de MC !
Le malheur de notre art maudit étant qu'aucune de nos performances ne sont gravées dans le Wax.Le souvenir du merveilleux artiste que tu étais disparaîtra avec nos souvenirs.
Le petit Stéphane ne saura jamais que son frère était un rappeur de talent voir même meilleur que ceux qu'il voit à la TV.
Ou tout du moins, il ne pourra pas en juger par lui même.
Parce que tu peux compter sur nous pour que tout ces souvenirs ne meurt pas.
Je garderai en mémoire les cyph' pourris du terrain vague pas loin de chez moi.
Un radio casssette en guise de blaster. Des hésitations tous les 4 mots. Un vocabulaire limité à ces mêmes 4 mots, une fluidité digne du périph' aux heures de pointes.
Nos débuts quoi...
Je me souviendrai aussi des heures de gloires.
Des freestyles battles à la sortie des soirées où l'on en mettait plein la vue à une gente féminine qui venait de découvrir Eminem et 8 Mile et qui trouvait ça tellement " mignooon".
Je me souviendrai de ces soirs de victoire où on avait l'impression d'être les rois du monde alors qu'on venait juste de gagner un battle dans une MJC de quartier.
Pop champagne avant l'heure !
De même que de tes tentatives pathétiques pour essayer de me prendre en défaut en contest.Toujours cet esprit de compétiteur qui haissait la défaite...
Raison pour laquelle lorsque j'essaye de me représenter ma passion pour le Hip Hop ou pour la musique en géneral, c'est toujours ton image qui me vient à l'esprit.
Celle d'un type qui assume ces choix douteux(nombreux !!!) avec fougue et détermination.
Un type qui a essayé pendant 1 an de me persuader que 808s & Heartbreak de Kanye West était un grand album !
D'ailleurs je suis étonné que Kanye ne se fende pas d'un communiqué pour saluer la mémoire de sa plus grande groupie, capable de le défendre dans à peu près n'importe quelles circonstances. C'est aussi ce que j'aimais chez toi.
Cette capacité à t'enflammer lorsque que l'on parlait de musique et à défendre mordicus tes positions quitte à user parfois d'un peu(beaucoup)de mauvaise foi.
Surtout lorsqu'il s'agissait de te moquer gentiment de mes articles que tu trouvais " d'une prétention digne d'un spécialiste de jazz ". Lire mes chroniques était pour toi un exercice fascinant. Cela te fascinait de voir comment la médiocrité pouvait se camoufler derrière un verbiage complexe à outrance. Histoire de mettre du vernis sur l'ignorance. Et les fautes d'orthographes !
" Incroyable de lire des analyses dignes de Pitchfork écrites avec un niveau d'orthographe digne du CM2 !" [compliment douteux!]
Ah, enfoiré !
Rien que d'écrire cette phrase, je sais que tu vas me manquer.Depuis quelques jours, j'avais une furieuse envie de verber qui me piquottait les doigts.Peut être parce que je me rends compte que c'est finalement toujours le même processus qui est à l'oeuvre, et que contrairement à ce que dit l'adage, la mort ne remet pas les compteurs à zéro.
Ta disparition fait écho à celle de ce pauvre Pitto, une énième rencontre indienne qui doit certainement reposer dans une fosse commune à l'heure qu'il est.
Celle que l'on reserve à ceux que l'on ne peut identifier, à ceux qui errent la nuit dans les rues de Mumbai et que l'on retrouve souvent mort au petit matin près d'une poubelle.Sans nom et donc sans passé.
Personne pour lui écrire sur son wall Facebook.
Personne pour twitter son décès.
Personne pour lui rendre hommage et aucun lieu de recueillement décent.
Sa famille avec qui il avait coupé les ponts ne sera probablement jamais au courant de son décès.
Après 6 mois, il est déja oublié de tous, comme s'il n'avait jamais existé et c'est là que réside cette putain d'inégalité.
Loin de moi l'idée de dire que tous les hommages qui s'abattent sur toi ces temps ci n'ont pas lieu d'être.
Encore que, je suis sceptique sur ces amis made in Facebook qui ont quand même réussi à te souhaiter ton anniversaire après ton décès (!!!).
Non, je suis juste profondément triste lorsque je comprends toute l'horreur de l'idée de mourir seul et oublié de tous et que la vrai folie du monde d'aujourd'hui est de rendre cela possible et presque banale.
Dans mon esprit, je refuse cette possibilité. C'est pour ça que je n'oublirai pas.
Je ne t'oublirai pas comme je n'oublirai pas Pitto, Chris et tous les autres.
Parce qu'on avait cette passion commune qu'est le Hip Hop.Pour une fois, ce truc doit servir à autre chose qu'à se faire de l'argent ou se donner une pseudo image.
C'est pour ça que je vous dédie à tous ce freestyle. Il a été enregistré avant tout cela mais je tiens absolument à vous le dédier. Comme un hommage entre vrai musicien que nous sommes peut être et comme passionée de freestyle que nous étions surement. En tant que parti du cypher, notre confrérie est éternel, j'en suis sur !
Un Long Dimanche de Freestyle
Adieu l'ami
RIP Ben " The Voice" Biozondama (1987- 2011)
RIP Pitto ( ??- 2010)
RIP Abir Hamza ( 1987- 2008)
RIP Chris'( 1984- 2005)
Je reviens tout juste de ta mise en terre.
Qu'est ce que t'as du te marrer !
Nous voir tous encostardés, au bord des larmes autour de toi t'aurai fait hurler de rire, nous le savions.
Jamais de ton vivant, on ne t'avait accordé autant d'attention et louer ton amour de la vie, et même des gens que tu n'avais pas vu depuis des lustres se frappait la poitrine en hurlant.
C'était mon cas et crois moi que je le regrette. Et je ne dis pas ça, parce qu'avec ta disparition, c'est 1/3 du lectorat de ce blog qui s'en va non...
Je dis ça parce que je regrette sincérement que nos chemins se soient quelque peu séparés et que nos échanges se soient réduits à de furieuses batailles d'idées virtuelles.
Et Dieu sait que tu aimais te battre.
Depuis que l'on se connait, je n'ai jamais rencontré personne d'aussi bagarreur que toi. Les morveux du bac à sable de Romain Rolland s'en souviennent encore et les pleurs de ces mêmes morveux doivent encore raisonner dans le préaut pour les gouters que tu chippais sans aucune élégance(euphémisme).
Plus tard, c'est sur les terrains que tu te castagnais.
En terme sportif, on dirait que tu étais un compétiteur dans l'âme. Toujours prêt à se frotter à l'adversaire. Le coup de tête administré à un anonyme attaquant de Louvres restera dans ma mémoire comme celui de Zidane sur Materazzi..
Mais finalement, ta plus grande bagarre, c'était celle que tu livrais contre la maladie. Ennemie invisible mais foutrement plus présente qui ne te laissais pas vraiment de répit. J'étais là quand cette salope s'est déclarée pour la première fois. On avait 4 piges peut être plus.
Tu t'étais écroulé de ce banc où l'on attendait sagement que nos parents nous délivre de l'école.
Je te revois encore convulser alors que j'étais présent à deux mètres sans savoir quoi faire. Je me souviens des blouses blanches faisant irruption dans la salle, du branquart et du visage effrayé de la maitresse.Je me souviens aussi que c'est là que j'ai appris le sens du mot respiration et du mot insufficence. Cette saloperie d'épisode m'a marqué.Depuis je déteste les préauts et l'école maternelle.
Alors on a grandi ensemble et suivi les mêmes chemins de bohêmes. Pendant que j'aspirais à élever la nonchalance au rang de style de vie, tu te dépatouillais pour vivre avec les limites laissées par la maladie.
Lorsque je me moquais gentiment des amnésiques préssés qui peuplent la ville de Paris que tu aimais tant, tu me faisais remarquer que même si tu ne courais pas, tu étais à ta manière beaucoup plus préssé qu'eux. A ta manière, tu étais un sprinteur.
Tu appellais ça dans tes textes et freestyle, "la vie chronométrée".
Un concept qui n'avait finalement que peu de sens pour nous alors que c'était malheuresement ton quotidien que tu résumais ainsi.
Tes freestyles justement...
Mec, maintenant que tu es parti je peux l'écrire.
Tu étais vraiment "dope".
Surement pas le meilleur rappeur du monde mais de loin le MC le plus passioné qu'il m'est été donné de rencontrer. Même avec tes soucis de santé, la passion du cyph' ne t'as jamais quitté et lorsque ta voix ne pouvait plus suivre, c'est tout naturellement que tu t'es dirigé vers les platines pour " parler avec tes doigts".
Parce qu'au fond, parler tu n'auras fait que ça. Parce que le hip hop était une de tes armes préférées contre le sort qui semblait s'acherner contre toi. Tu tenais à faire face avec humour, t'autoproclamant tour à tour " MC 1 Poumon " ou Ben " The Voice" Biozondama.
J'ai toujours admiré ton sens de l'ironie et de l'autodérision qui te rendait si dur à confondre en battle ou en freestyle. On ne savait jamais si on t'avait touché ou pas tant tu étais capable de rebondir avec ironie.
Il n'y a rien à redire, tu étais un putain de MC !
Le malheur de notre art maudit étant qu'aucune de nos performances ne sont gravées dans le Wax.Le souvenir du merveilleux artiste que tu étais disparaîtra avec nos souvenirs.
Le petit Stéphane ne saura jamais que son frère était un rappeur de talent voir même meilleur que ceux qu'il voit à la TV.
Ou tout du moins, il ne pourra pas en juger par lui même.
Parce que tu peux compter sur nous pour que tout ces souvenirs ne meurt pas.
Je garderai en mémoire les cyph' pourris du terrain vague pas loin de chez moi.
Un radio casssette en guise de blaster. Des hésitations tous les 4 mots. Un vocabulaire limité à ces mêmes 4 mots, une fluidité digne du périph' aux heures de pointes.
Nos débuts quoi...
Je me souviendrai aussi des heures de gloires.
Des freestyles battles à la sortie des soirées où l'on en mettait plein la vue à une gente féminine qui venait de découvrir Eminem et 8 Mile et qui trouvait ça tellement " mignooon".
Je me souviendrai de ces soirs de victoire où on avait l'impression d'être les rois du monde alors qu'on venait juste de gagner un battle dans une MJC de quartier.
Pop champagne avant l'heure !
De même que de tes tentatives pathétiques pour essayer de me prendre en défaut en contest.Toujours cet esprit de compétiteur qui haissait la défaite...
Raison pour laquelle lorsque j'essaye de me représenter ma passion pour le Hip Hop ou pour la musique en géneral, c'est toujours ton image qui me vient à l'esprit.
Celle d'un type qui assume ces choix douteux(nombreux !!!) avec fougue et détermination.
Un type qui a essayé pendant 1 an de me persuader que 808s & Heartbreak de Kanye West était un grand album !
D'ailleurs je suis étonné que Kanye ne se fende pas d'un communiqué pour saluer la mémoire de sa plus grande groupie, capable de le défendre dans à peu près n'importe quelles circonstances. C'est aussi ce que j'aimais chez toi.
Cette capacité à t'enflammer lorsque que l'on parlait de musique et à défendre mordicus tes positions quitte à user parfois d'un peu(beaucoup)de mauvaise foi.
Surtout lorsqu'il s'agissait de te moquer gentiment de mes articles que tu trouvais " d'une prétention digne d'un spécialiste de jazz ". Lire mes chroniques était pour toi un exercice fascinant. Cela te fascinait de voir comment la médiocrité pouvait se camoufler derrière un verbiage complexe à outrance. Histoire de mettre du vernis sur l'ignorance. Et les fautes d'orthographes !
" Incroyable de lire des analyses dignes de Pitchfork écrites avec un niveau d'orthographe digne du CM2 !" [compliment douteux!]
Ah, enfoiré !
Rien que d'écrire cette phrase, je sais que tu vas me manquer.Depuis quelques jours, j'avais une furieuse envie de verber qui me piquottait les doigts.Peut être parce que je me rends compte que c'est finalement toujours le même processus qui est à l'oeuvre, et que contrairement à ce que dit l'adage, la mort ne remet pas les compteurs à zéro.
Ta disparition fait écho à celle de ce pauvre Pitto, une énième rencontre indienne qui doit certainement reposer dans une fosse commune à l'heure qu'il est.
Celle que l'on reserve à ceux que l'on ne peut identifier, à ceux qui errent la nuit dans les rues de Mumbai et que l'on retrouve souvent mort au petit matin près d'une poubelle.Sans nom et donc sans passé.
Personne pour lui écrire sur son wall Facebook.
Personne pour twitter son décès.
Personne pour lui rendre hommage et aucun lieu de recueillement décent.
Sa famille avec qui il avait coupé les ponts ne sera probablement jamais au courant de son décès.
Après 6 mois, il est déja oublié de tous, comme s'il n'avait jamais existé et c'est là que réside cette putain d'inégalité.
Loin de moi l'idée de dire que tous les hommages qui s'abattent sur toi ces temps ci n'ont pas lieu d'être.
Encore que, je suis sceptique sur ces amis made in Facebook qui ont quand même réussi à te souhaiter ton anniversaire après ton décès (!!!).
Non, je suis juste profondément triste lorsque je comprends toute l'horreur de l'idée de mourir seul et oublié de tous et que la vrai folie du monde d'aujourd'hui est de rendre cela possible et presque banale.
Dans mon esprit, je refuse cette possibilité. C'est pour ça que je n'oublirai pas.
Je ne t'oublirai pas comme je n'oublirai pas Pitto, Chris et tous les autres.
Parce qu'on avait cette passion commune qu'est le Hip Hop.Pour une fois, ce truc doit servir à autre chose qu'à se faire de l'argent ou se donner une pseudo image.
C'est pour ça que je vous dédie à tous ce freestyle. Il a été enregistré avant tout cela mais je tiens absolument à vous le dédier. Comme un hommage entre vrai musicien que nous sommes peut être et comme passionée de freestyle que nous étions surement. En tant que parti du cypher, notre confrérie est éternel, j'en suis sur !
Un Long Dimanche de Freestyle
Adieu l'ami
RIP Ben " The Voice" Biozondama (1987- 2011)
RIP Pitto ( ??- 2010)
RIP Abir Hamza ( 1987- 2008)
RIP Chris'( 1984- 2005)
vendredi 14 janvier 2011
M.I.A lance son Vicki Leex !
C'était pour beaucoup une des déceptions de l'année passée.
/\/\/\Y/\, le dernier album de M.I.A n'a pas reçu un accueil chaleureux au sein de la blogosphère. Loin de là.
Il est vrai que cet album manque certainement d'imagination et peut être aussi de ce grain de folie qui a rendu cet anglaise d'adoption si célèbre. Face à ce constat cinglant, M.I.A a décidé d'opérer un retour au source. Un retour à ce qui a formé ce vaste bordel sonore qui la caractérise : La Mixtape.
A peine basculait-on en 2011 que M.I.A lançait sur le net une mixtape du nom de Vicki Leex. Un nom particulièrement bien choisi et qui réchauffera peut être le coeur de Julien Assange en cette période difficile pour lui... Ou pas !
En ce qui nous concerne, cette mixtape est une vrai bonne nouvelle parce qu'elle marque le retour de Diplo au niveau de la production.
Après s'être senti plutôt exclu du processus créatif du dernier album et après avoir mis en doute la volonté de M.I.A de se donner à fond pour celui-ci, la moitié du binôme Major Lazer revient aux affaires.
On se dit qu'il n'aurait pas accepter de bosser à nouveau avec M.I.A à moins que celle-ci fasse montre d'une certaine motivation. Le résultat n'est pas absolument génial mais est déja meilleur que l'album précedent.Alors certes, Vicki Leex n'est pas au niveau d'un Piracy Funds Volume 1. Certes le nombre d'inédit est limité mais cette mixtape mérite néanmoins un coup d'oreille.
Pour la mixtape, ça se passe là. Et un petit souvenir, ça fait jamais de mal hein.
Zayyad
jeudi 13 janvier 2011
Une gifle et une news !
Tracks, le magasine culturel d'Arte est incontestablement une des toutes meilleures émissions qu'abrite la boite magique lorsqu'il s'agit de musique.
Grâce à une sélection des plus éclectiques, on est quasiment certain de repérer un artiste qui vous retourne le cerveau.C'est mon cas avec les artistes qui vont suivre.
L'artiste ou les artistes en question n'ont rien de confidentiel pour les amateurs de musique classique. Enfin j'imagine...
Philip Glass et Yo-Yo Ma sont en effet des artistes plus que reconnus. Effectuez un check rapide sur la page Wiki de Philip Glass, vous y lirez qu'il est considéré comme "l'un des compositeurs les plus influents de la fin du XXème siècle ". Rien que cela...
Quand à Yo-Yo Ma, à part me rappeler le girl band hip hop Yo! Majesty que j'apprecie plus que de raison (s'il vous en faut une !),ce nom ne signifiait pas grand chose pour moi.
Pourtant Philip Glass et Yo-Yo Ma viennent de me mettre la gifle musicale du mois de Janvier.
En effet,Naqoyqatsi est un morceau incroyable.
Sous ce nom improbable se cache une entité vivante qui vous prend aux trippes, vous assène des coups de poing dans l'estomac en vous sussurant des mots doux à l'oreille d'un ton angoissant.
Un vrai morceau pour masochiste.
Un morceau plein d'émotion comme seule la musique classique semble pouvoir en offrir.
Pour la petite histoire, Naqoyqatsi est extrait de la B.O du film du même nom dont la musique a été entièrement dirigée par Philip Glass.
Le film réalisé par Godfrey Reggio est lui part intégrante de la trilogie des quatsi dont la réalisation a débuté en 1975 et a été achevé en 2002 par Naqoyqatsi.
En fouillant le net,on trouve quelques critiques très positives sur la dite trilogie qui donnent envie de s'y pencher.
Soit des devoirs culturels en perspective, merci Tracks !
Après avoir navigué dans des contrés obscures, retour en terrain connu pour la deuxième partie de ce billet avec des nouvelles du talentueux José James.
J'ai beaucoup parlé de cet élégant jazz singer à la technique irréprochable surtout lorsqu'il s'agissait de faire un focus sur sa collaboration avec Flying Lotus.
Cela tombe bien, c'est toujours accompagné de Fly Lo que José James nous livre son nouveau morceau intitulé "Vicadin".
Un morceau sombre aux paroles mélanconliques qui porte bien la marque de Flying Lotus et qui est dans la continuité de ce que l'on a pu entendre sur Blackmagic, un des deux albums de José James sorti l'an dernier.
VICADIN by josejamesworldwide
Enjoy !
Zayyad
Grâce à une sélection des plus éclectiques, on est quasiment certain de repérer un artiste qui vous retourne le cerveau.C'est mon cas avec les artistes qui vont suivre.
L'artiste ou les artistes en question n'ont rien de confidentiel pour les amateurs de musique classique. Enfin j'imagine...
Philip Glass et Yo-Yo Ma sont en effet des artistes plus que reconnus. Effectuez un check rapide sur la page Wiki de Philip Glass, vous y lirez qu'il est considéré comme "l'un des compositeurs les plus influents de la fin du XXème siècle ". Rien que cela...
Quand à Yo-Yo Ma, à part me rappeler le girl band hip hop Yo! Majesty que j'apprecie plus que de raison (s'il vous en faut une !),ce nom ne signifiait pas grand chose pour moi.
Pourtant Philip Glass et Yo-Yo Ma viennent de me mettre la gifle musicale du mois de Janvier.
En effet,Naqoyqatsi est un morceau incroyable.
Sous ce nom improbable se cache une entité vivante qui vous prend aux trippes, vous assène des coups de poing dans l'estomac en vous sussurant des mots doux à l'oreille d'un ton angoissant.
Un vrai morceau pour masochiste.
Un morceau plein d'émotion comme seule la musique classique semble pouvoir en offrir.
Pour la petite histoire, Naqoyqatsi est extrait de la B.O du film du même nom dont la musique a été entièrement dirigée par Philip Glass.
Le film réalisé par Godfrey Reggio est lui part intégrante de la trilogie des quatsi dont la réalisation a débuté en 1975 et a été achevé en 2002 par Naqoyqatsi.
En fouillant le net,on trouve quelques critiques très positives sur la dite trilogie qui donnent envie de s'y pencher.
Soit des devoirs culturels en perspective, merci Tracks !
Après avoir navigué dans des contrés obscures, retour en terrain connu pour la deuxième partie de ce billet avec des nouvelles du talentueux José James.
J'ai beaucoup parlé de cet élégant jazz singer à la technique irréprochable surtout lorsqu'il s'agissait de faire un focus sur sa collaboration avec Flying Lotus.
Cela tombe bien, c'est toujours accompagné de Fly Lo que José James nous livre son nouveau morceau intitulé "Vicadin".
Un morceau sombre aux paroles mélanconliques qui porte bien la marque de Flying Lotus et qui est dans la continuité de ce que l'on a pu entendre sur Blackmagic, un des deux albums de José James sorti l'an dernier.
VICADIN by josejamesworldwide
Enjoy !
Zayyad
mercredi 12 janvier 2011
Agenda : Brassens @ Cité de la Musique
Rien de mieux pour commencer une journée que d'apprendre une bonne nouvelle.
Alors si je vous disais qu'après la somptueuse exposition de l'an dernier sur Miles Davis, la cité de la musique prépare une exposition du même ordre sur Georges Brassens ?
Là, vous me direz peut être oui et alors ?
Malheuresement bien moins "sexy" qu'un Miles Davis star planétaire du jazz, Brassens n'évoque plus que l'image d'un chanteur d'un autre temps.
Brassens, c'est des chansons apprises au collège(ah les cours de musique) ou des chansons d'émissions de variétés qui nous semblent familières mais démodés.
Et pourtant! Pour avoir rattrapé mon ignorance sur la musique du Monsieur cet été, je peux vous assurer qu'en terme d'actualité et d'engagement, Brassens n'a rien à envier à nos rappeurs d'aujourd'hui.
En plus d'un musicalité et d'une virtuosité d'écriture absolument IM-COM-PA-RABLE, Brassens a toujours fait preuve d'une certaine tendresse pour "l'élite du pavé" très présente dans ces textes.
Il faut avouer que parler de la rue en ces termes est autrement plus délicat que d'évoquer "le ter ter" cher à Morsay.
Prenons pour exemple "Le Bistrot" qui est une de mes chansons favorites parce qu'elles illustrent bien les qualités que j'évoquais précedement.
Mettre en lumière cet aspect de Brassens tombé un peu dans l'oubli, c'est l'objectif avoué de cette exposition :
"Qui ne connaît pas Brassens ? Tout le monde a chantonné un jour l’une de ses chansons : Le Gorille, Les Amoureux des bancs publics, Auprès de mon arbre et bien d’autres. L’homme est installé dans la mémoire collective avec l’image parfois consensuelle du père tranquille que l’on chante en famille au coin du feu ou celle de l’ami qui nous rassure.
Il est temps de redécouvrir que derrière la figure fleurant bon la France d’antan, se cache un individu rare, hautement lettré, fin connaisseur des grandes figures de la poésie française, et aussi un formidable musicien pétri du swing et amoureux de Charles Trenet ; un libertaire qui choisira une voie individuelle plutôt que les combats collectifs, sans renier ses convictions, s’opposant à la guerre, à la morale bien-pensante ou à l’arbitraire de la justice et de la police ; une force tranquille, inébranlable dans le tourbillon du succès, qui n’a jamais suivi que sa petite musique intérieure"
Pour info, on retrouvera notamment Joan Sfar, auteur de son état mais aussi réalisateur du dernier biopic sur Gainsbourg en tant que commissionaire de cette expo'. Cela laisse augurer de belles choses quand à l'agencement de l'exposition.Vivement Mars 2011...
Les infos sur l'expo sont disponibles sur le site de la Cité de la musique
Zayyad
PS: Merci Coline pour l'information.
mardi 11 janvier 2011
La vidéo zarb' du jour
J'adore Nosaj Thing.
Pas encore au niveau d'un Fly Lo ou d'un Deadelus, Nosaj est pourtant un de mes artistes préférés au sein de cette scène pleine d'artistes inclassables et bourrés de talent. Je me réecoute encore très souvent "Drift" sorti en 2009 signe que cet album est de qualité.
En ce début d'année, Nosaj sort un album remix de Drift chez Alpha Pup porté par cette vidéo plutôt étrange.Je vous laisse vous faire votre opinion et ne ferait pas de commentaire sur la vidéo en question. En attendant une chronique de cet album remix arrive bientôt.
Zayyad
lundi 10 janvier 2011
Hip Hop is everywhere !
Aujourd'hui, j'ai décidé de fermer mes oreilles aux sollicitations incessantes de notre cher musique US pour m'interesser à ce que donne le Hip Hop hors de nos sentiers battus et de nos cainrycature. Cela donne des vidéos intéressantes qui méritent le coup d'oreille.
On commence par un rappeur cubain du nom de Kumar.
Parti pour Barcelone pour vivre pleinement sa musique, Kumar n'en oublie pas pour autant sa terre d'origine. Ici, l'influence hip hop se mélange avec le rhythme cubain pour un résultat bien moins consensuel que le hip hop d'Orishas.
A noter que Kumar est présent sur la compilation que Gilles Peterson (encore lui) a consacrée à Cuba appellée "Havanna Cultura".
A écouter rapidement rien que pour la magnifique Obsession...
Depuis mon billet sur K'naan, je cherche desespérement à écouter du hip hop représentatif de la scène africaine. Difficile tant celui-ci parait confidentiel mais grâce au prix de Radio France Internationale, certains talents sortent de l'ombre. J'ai ainsi noté deux artistes que je compte approfondir très sérieusement.
L'un nous vient de la République Democratique du Congo et se nomme Lexus Legal.L'autre se nomme Smockey et nous arrive du Burkina Fasso. Dans des styles très différents, ils sont très critiques face aux problèmes que rencontre le continent noir.
Je ne peux que vous renvoyer à la liste des nomminés du prix RFI pour en savoir plus sur ces artistes dont j'ai beaucoup apprécié l'humour et l'engagement. Pour info, c'est l'ougandais Maurice Kyria qui a remporté le prix.
Enfin, difficile de faire un tel billet sans évoquer la scène nippone que j'affectionne tout particulèrement. Alors loin de taper dans l'originilalité, je vais sortir de mon chapeau un des morceaux les plus plébiscités par les artistes hip hop jazz nippon et cocorico (!!!), on y retrouve dessus le decidément très international 20syl d'Hocus Pocus.
Ovall, c'est une sorte de super groupe composé de Shingo Suzuki, Mabanua & Shingo Sekiguchi. Tous trois sont des figures de la scène hip hop jazz nippone et même internationale en ce qui concerne Shingo Suzuki (que je connais davantage que les deux autres j'avoue).
Anyway, l'album d'Ovall est un album hip hop jazz de qualité. Voici une très bonne chronique rédigée d'une autre main que la mienne si vous ne me croyez pas ...
C'est la fin de notre hip hop tour. J'espère que vous avez passer un agréable moment en notre compagnie. Nous espèrons vous revoir bientôt en notre Bordel de compagnie.
Et n'oubliez pas vos accompagnateurs !!! (pourboire !?)
Zayyad
On commence par un rappeur cubain du nom de Kumar.
Parti pour Barcelone pour vivre pleinement sa musique, Kumar n'en oublie pas pour autant sa terre d'origine. Ici, l'influence hip hop se mélange avec le rhythme cubain pour un résultat bien moins consensuel que le hip hop d'Orishas.
A noter que Kumar est présent sur la compilation que Gilles Peterson (encore lui) a consacrée à Cuba appellée "Havanna Cultura".
A écouter rapidement rien que pour la magnifique Obsession...
Depuis mon billet sur K'naan, je cherche desespérement à écouter du hip hop représentatif de la scène africaine. Difficile tant celui-ci parait confidentiel mais grâce au prix de Radio France Internationale, certains talents sortent de l'ombre. J'ai ainsi noté deux artistes que je compte approfondir très sérieusement.
L'un nous vient de la République Democratique du Congo et se nomme Lexus Legal.L'autre se nomme Smockey et nous arrive du Burkina Fasso. Dans des styles très différents, ils sont très critiques face aux problèmes que rencontre le continent noir.
Je ne peux que vous renvoyer à la liste des nomminés du prix RFI pour en savoir plus sur ces artistes dont j'ai beaucoup apprécié l'humour et l'engagement. Pour info, c'est l'ougandais Maurice Kyria qui a remporté le prix.
Enfin, difficile de faire un tel billet sans évoquer la scène nippone que j'affectionne tout particulèrement. Alors loin de taper dans l'originilalité, je vais sortir de mon chapeau un des morceaux les plus plébiscités par les artistes hip hop jazz nippon et cocorico (!!!), on y retrouve dessus le decidément très international 20syl d'Hocus Pocus.
Ovall, c'est une sorte de super groupe composé de Shingo Suzuki, Mabanua & Shingo Sekiguchi. Tous trois sont des figures de la scène hip hop jazz nippone et même internationale en ce qui concerne Shingo Suzuki (que je connais davantage que les deux autres j'avoue).
Anyway, l'album d'Ovall est un album hip hop jazz de qualité. Voici une très bonne chronique rédigée d'une autre main que la mienne si vous ne me croyez pas ...
C'est la fin de notre hip hop tour. J'espère que vous avez passer un agréable moment en notre compagnie. Nous espèrons vous revoir bientôt en notre Bordel de compagnie.
Et n'oubliez pas vos accompagnateurs !!! (pourboire !?)
Zayyad
dimanche 9 janvier 2011
Soul toujours !
Brand new out there !
Après le carton de " The Way I See It", Raphael Saadiq remet le couvert avec une sortie prévue en Mars 2011. L'album intitulé " Stone Rolling " reste dans le style vintage mais s'élargit cette fois à des styles comme le swing et bien sur le rock. Première extrait, le single "Radio" que voici.
Autre album attendu, celui de Marsha Ambrosius.
Après un premier single " Hope She Cheats On You " assez moyen, elle revient avec un "Far Away" assez personnel où on retrouve avec plaisir cette voix unique que l'on a découvert du côté de chez Floetry.
Madlib et Doom eux sont loin de se faire rare.
Ils sont même omniprésent dans les bacs (surtout le premier).
Mais il est plus rare de retrouver les deux larrons bossant ensemble. Souvenez vous, le produit de la rencontre de ces deux poids lourd du Hip Hop indé avait accouché d'un "Madvillainy" qui aura marqué la décennie passée.
En ce début d'année,les premiers extraits de "Madvillainy 2" commence à tourner. Le moins qu'on puisse dire, c'est que les extraits font envie. Pourtant on a un peu peur d'entendre le résultat tant Doom parait en petite forme sur ces dernières sorties... On y croit cependant et si vous voulez juger sur pièce, cela se passe ICI
Zayyad
Après le carton de " The Way I See It", Raphael Saadiq remet le couvert avec une sortie prévue en Mars 2011. L'album intitulé " Stone Rolling " reste dans le style vintage mais s'élargit cette fois à des styles comme le swing et bien sur le rock. Première extrait, le single "Radio" que voici.
Autre album attendu, celui de Marsha Ambrosius.
Après un premier single " Hope She Cheats On You " assez moyen, elle revient avec un "Far Away" assez personnel où on retrouve avec plaisir cette voix unique que l'on a découvert du côté de chez Floetry.
Madlib et Doom eux sont loin de se faire rare.
Ils sont même omniprésent dans les bacs (surtout le premier).
Mais il est plus rare de retrouver les deux larrons bossant ensemble. Souvenez vous, le produit de la rencontre de ces deux poids lourd du Hip Hop indé avait accouché d'un "Madvillainy" qui aura marqué la décennie passée.
En ce début d'année,les premiers extraits de "Madvillainy 2" commence à tourner. Le moins qu'on puisse dire, c'est que les extraits font envie. Pourtant on a un peu peur d'entendre le résultat tant Doom parait en petite forme sur ces dernières sorties... On y croit cependant et si vous voulez juger sur pièce, cela se passe ICI
Zayyad
mercredi 5 janvier 2011
James Blake- Limit To Your Love
More music, less talking.
Retour aux fondamentaux avec un artiste talentueux nommé James Blake.
Pour dire la vérité, je ne sais pas grand chose de lui. En furetant sur le net, j'y ai appris qu'il est issu du milieu dubstep et qu'il a sorti pas mal de remix sous le nom d'Harmionix. Il a notamment remixé Lil Wayne et Snoop Dogg.
Adoubé par Gilles Peterson sur BBC Radio 1 et désigné par cette même BBC comme un des artistes à suivre en 2011, James semble être en passe d'exploser en 2011 avec la sortie d'un album en Février. Au vue de cette magnifique vidéo, on comprend pourquoi.
Cela se passe de commentaires.
Je dirai juste que plus que sa beauté minimale qui prend au trippe c'est davantage l'interprétation de Blake avec cette voix sortie d'on ne sait où qui me scotche. Une bien belle surprise qu'il faudra incontestablement suivre en 2011.
Zayyad
Retour aux fondamentaux avec un artiste talentueux nommé James Blake.
Pour dire la vérité, je ne sais pas grand chose de lui. En furetant sur le net, j'y ai appris qu'il est issu du milieu dubstep et qu'il a sorti pas mal de remix sous le nom d'Harmionix. Il a notamment remixé Lil Wayne et Snoop Dogg.
Adoubé par Gilles Peterson sur BBC Radio 1 et désigné par cette même BBC comme un des artistes à suivre en 2011, James semble être en passe d'exploser en 2011 avec la sortie d'un album en Février. Au vue de cette magnifique vidéo, on comprend pourquoi.
Cela se passe de commentaires.
Je dirai juste que plus que sa beauté minimale qui prend au trippe c'est davantage l'interprétation de Blake avec cette voix sortie d'on ne sait où qui me scotche. Une bien belle surprise qu'il faudra incontestablement suivre en 2011.
Zayyad
lundi 3 janvier 2011
Show must go on !
J'aime croire que j'ai raison. Surtout quand le sujet est aussi épineux. Autant le dire de suite, je salive d'avance à la rédaction de ce billet. Je vais pourtant avoir le triomphe court(ois?).
Que tous ceux avec qui j'ai croisé le fer pour justifier de mon sceptiscisme face au show à l'americaine prêttent attention. La vidéo qui suit est pour vous.
Si je poste cette vidéo, ce n'est pas pour railler la prestation de Britney Spears. C'est pour souligner le fait qu'avec ce type de "concert", nous ne sommes plus dans le domaine de la musique et les artistes sur scène ne sont plus véritablement des musiciens. Ce sont des "agents de divertissements".
J'utilise ce terme faute d'en trouver un plus adéquat. Attention, ne voyez rien de péjoratif dans cette appellation. Il faut un minimum de talent pour danser et habiter la scène de la sorte et cela n'est bien évidemment pas donner à n'importe quel clampin à bedaine. Seulement entre danser et faire le show et chanter et interpréter des morceaux il faut choisir. Et pour moi, la musique se situe bien évidemment dans la deuxième catégorie.
Comme l'explique un des commentaires de la vidéo, je ne paye pas ma place de concert pour écouter un CD que je possède déja chez moi. J'achète ma place pour voir un artiste donner une autre dimension à la musique voir même la transcander pour les meilleurs.
J'entends les esprits forts me rétorquer que tout l'attirail du show donne une dimension supplémentaire aux morceaux avec les chorégraphies par exemple.
Certes, mais ces moments n'ont absolument rien d'unique et de privilégié. Chose que j'estime me payer lorsque j'achète une place de concert. Si je suis heureux d'être aller à un concert, c'est bien parce qu'il représente un moment fort échangé avec un artiste.
En ce sens, je considère le playback comme un manque de respect envers le public lorsque celui-ci n'est pas informé. Une immense supercherie qui a trop souvent court malheuresement.
Ainsi ce que je reproche au show à l'américaine, c'est cette propension à vouloir uniformiser ce qui doit être un moment unique. En écrivant cette phrase,je pense immanquablement au docu' de Beyonce diffusé sur NRJ12 il y a quelque jours où cette impression d'uniformisation des concerts était plus que marqué. Au quatre coins de la planète, on avait droit au même spectacle. Absolument flippant !
On est loin, très loin de ma définition personnel du concert. Je conçois cependant que certains soient satisfaits de ces shows spectaculaires car après tout, si l'on s'en réfère à la définition du concert tirée d'un bon vieux dictionnaire
Le concert est "Harmonie formée par plusieurs voix, ou par plusieurs instruments, ou par une réunion de voix et d’instruments". Ou encore se dit spécialement d’une "Séance musicale où l’on entend l’exécution de divers morceaux".
Définition plutôt large ou chacun peut trouver son compte donc...
Pour finir, je voulais citer cet article que je trouve très instructif bien que traitant d'un sujet un peu différent et d'où j'ai tiré la vidéo précedente.
Zayyad
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